15ème législature

Question N° 3157
de M. Raphaël Schellenberger (Les Républicains - Haut-Rhin )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Transition écologique et solidaire (Mme Wargon, SE auprès de la ministre)
Ministère attributaire > Transition écologique et solidaire (Mme Wargon, SE auprès de la ministre)

Rubrique > énergie et carburants

Titre > Arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim

Question publiée au JO le : 01/07/2020
Réponse publiée au JO le : 01/07/2020 page : 4878

Texte de la question

Texte de la réponse

ARRÊT DE LA CENTRALE NUCLÉAIRE DE FESSENHEIM


M. le président. La parole est à M. Raphaël Schellenberger.

M. Raphaël Schellenberger. Hier soir, à vingt-trois heures, le premier écocide de l'histoire a été commis.

M. Erwan Balanant. N'importe quoi !

M. Raphaël Schellenberger. Hier soir, un crime contre le climat a été orchestré par le Gouvernement. Hier, vous avez étouffé Fessenheim au bénéfice du dogme, et au détriment de l'environnement ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LR.) Si le Président de la République s'interroge sur l'intégration de l'écocide dans le droit français, je vous interroge en retour, madame la ministre de la justice, sur son application à l'action du gouvernement !

Hier matin, dans la mise en scène verte du jardin de l'Élysée, le Président de la République organisait son alibi, embrassant la quasi-totalité des propositions présentées par les membres de la convention citoyenne pour le climat. Mais hier soir, il se démasquait et abandonnait la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, en affichant un symbole politicien : l'arrêt du centre nucléaire de production d'électricité de Fessenheim.

M. Patrick Hetzel. Excellent !

M. Raphaël Schellenberger. Préférant l'idéologie au pragmatisme, vous privilégiez les mesures d'affichage à la réduction effective des gaz à effet de serre. Or il n'est pas d'écologie sans respect de l'homme ! Député de Fessenheim, en ce jour si particulier pour la France et pour son avenir énergétique, je veux saluer le travail remarquable effectué par les salariés de la centrale nucléaire pendant quarante-trois ans. (Applaudissements sur les bancs des groupes LR et UDI-I.) Chers concitoyens, je sais votre vive émotion en cet instant. Vous avez rendu un site industriel en parfait état de sûreté, très performant, couvrant jusqu'à 90 % de la consommation électrique alsacienne de façon décarbonée.

Mme Barbara Pompili. Mais non !

M. Pierre Cordier. C'est mieux qu'une centrale à charbon !

M. Raphaël Schellenberger. Au fond, depuis quarante ans, vous avez fait bien plus, pour protéger l'environnement, que ceux qui s'en arrogent, à tort, le monopole ! Chers collègues, si l'écologie se mesure en actes, alors la véritable force de protection de l'environnement se trouve ici, sur ces bancs, du côté de la droite responsable et pragmatique, soucieuse des résultats, qui ne sacrifie pas les atouts français ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire.

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Oui, hier, en responsabilité, nous avons accompagné la fermeture du deuxième réacteur nucléaire de Fessenheim.

M. Patrick Hetzel. C'est scandaleux !

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État . Nous avons fait ce choix en responsabilité, en prenant deux engagements forts. Le premier est de suivre une trajectoire énergétique équilibrée et décarbonée – équilibrée, parce que plus de 70 % de notre électricité vient du nucléaire.

M. Pierre Cordier. Demandez donc à M. Legendre qu'il vous fasse une note !

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État . Pour avoir à traiter le dossier du centre industriel de stockage géologique à Bure, je sais aussi, comme vous, que l'avenir des déchets nucléaires est une question importante, qui nécessite une réponse.

Notre deuxième engagement est de respecter et d'accompagner les salariés, les sous-traitants et les habitants de Fessenheim. À mon tour, je veux saluer le professionnalisme des salariés de la centrale et d'EDF. Nous ne les laisserons pas tomber !

M. Julien Aubert. Ça leur fait une belle jambe !

M. Fabien Di Filippo. C'est le territoire que vous sacrifiez !

M. Patrick Hetzel. Quel cynisme !

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État. Vous nous taxez d'indifférence, alors que la vérité est tout autre : depuis deux ans, le Gouvernement accompagne le territoire de Fessenheim avec un projet de 700 millions d'euros.

M. Raphaël Schellenberger. Votre bilan, c'est zéro !

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État. Il y a quelques jours, l'entreprise Européenne de biomasse a annoncé qu'elle pourrait créer jusqu'à sept cents emplois dans l'énergie décarbonée à Fessenheim.

M. Raphaël Schellenberger. Des promesses !

M. Marc Le Fur. N'importe quoi !

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État. Il est facile d'invectiver, mais où êtes-vous quand nous menons des combats localement ? Où êtes-vous quand nous réunissons le comité de territoire ? Où êtes-vous quand nous cherchons des projets locaux ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur quelques bancs du groupe MODEM.) L'invective est facile, l'action est difficile ; ne soyons pas défaitistes pour le territoire de Fessenheim, ce ne serait pas à la hauteur des habitants, et ce ne serait pas à la hauteur de la démocratie ! (Mêmes mouvements.)