15ème législature

Question N° 315
de M. Adrien Morenas (La République en Marche - Vaucluse )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Transition écologique et solidaire
Ministère attributaire > Transition écologique et solidaire

Rubrique > climat

Titre > bilan de la COP 23

Question publiée au JO le : 22/11/2017
Réponse publiée au JO le : 22/11/2017 page : 5301

Texte de la question

Texte de la réponse

BILAN DE LA COP 23


M. le président. La parole est à M. Adrien Morenas, pour le groupe La République en marche.

M. Adrien Morenas. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. J'y associe ma collègue Yolaine de Courson. Après dix jours de discussions techniques, la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques est finalement entrée dans sa phase politique avec la venue à Bonn d'une trentaine de chefs d'État et de gouvernement, dont notre Président de la République, Emmanuel Macron. À cette occasion, de nombreux sujets ont été exposés et de fortes annonces ont été faites.

M. Fabien Di Filippo. Historiques !

M. Adrien Morenas. Tout d'abord, les secours aux pays du Sud ont été abordés, notamment par l'Allemagne et la France, les deux moteurs de la construction européenne, les deux seuls pays européens à avoir dépêché le chef de leur exécutif à Bonn.

M. Aurélien Pradié. Historique !

M. Adrien Morenas. S'agissant du nécessaire soutien aux scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, dont les recherches sont menacées par la décision américaine de ne plus financer leur institution, la France a fait une déclaration aussi salutaire que courageuse. En outre, un dialogue franc et direct a été ouvert avec notre partenaire allemand sur la question du charbon, énergie hautement polluante et nocive pour la santé.

M. Aurélien Pradié. Bon courage !

M. Adrien Morenas. Monsieur le ministre, tandis que la COP 23 vient de s'achever, nous sommes à l'heure du bilan. Pouvez-vous procéder à un tour d'horizon des avancées réalisées à cette occasion ?

M. Fabien Di Filippo. Ça sera vite fait !

M. Adrien Morenas. Pouvez-vous exposer les nouvelles perspectives évoquées et rappeler la place prise par notre pays au cours de cette conférence, que nous espérons salutaire pour notre planète ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe REM.)

M. Aurélien Pradié. Audacieuse question !

M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

M. Fabien Di Filippo. Retardée !

M. Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le député, je modérerai un peu votre enthousiasme. (« Ah ! » sur les bancs du groupe LR et parmi les députés non inscrits.) Pour être très franc, le bilan de la COP 23 est en demi-teinte. L'onde de choc provoquée par le retrait des États-Unis de ce processus se fait peut-être plus sentir maintenant que dans un premier temps. Je me garderai donc bien de tout optimisme excessif.

Il s'agit d'un bilan en demi-teinte disais-je. En effet, le rassemblement de la communauté internationale, pour la première fois depuis la décision des États-Unis, a certes démontré que la coalition demeure solide, mais a jeté le doute sur la détermination de certains États.

Nous ne pouvons pas nous résoudre à l'inaction. Attention ! Nous courons le danger, qui n'est pas négligeable, que la courbe de l'irréversible et celle du fatalisme se rejoignent. Je le dis en toute transparence.

Face à l'urgence, les progrès ont été trop lents, surtout au regard de l'alerte émise par les scientifiques, selon lesquels ce que nous déciderons de faire – ou pas – est déterminant pour l'avenir. Il faut donc accélérer le rythme d'action afin de répondre aux alertes lancées par les scientifiques.

La COP 23 a tout de même eu quelques résultats positifs. On y a vu les villes, les États fédérés et les entreprises américaines réaffirmer leur volonté de compenser la défection de Donald Trump. La France a annoncé – et c'est une bonne chose – qu'elle comblerait le déficit de financement du GIEC, car nous avons besoin de la boussole du GIEC.

Enfin, plus de trente pays ont bâti une coalition pour sortir du charbon. La France, dont le Plan climat prévoit la fermeture des dernières centrales à charbon d'ici à 2020, y a pris toute sa part.

Il faut maintenant aller bien plus vite, car nous menons une course contre la montre. La parole de vérité, nous l'entendrons lors de la COP 24 en Pologne. D'ici là, deux événements importants auront lieu : le sommet du 12 décembre à Paris sur le financement et le rendez-vous international organisé par le gouverneur de Californie début 2018 à Los Angeles. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe REM et MODEM.)