Frèt ferroviaire
Question de :
M. Hubert Wulfranc
Seine-Maritime (3e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
Question posée en séance, et publiée le 22 juillet 2020
FRET FERROVIAIRE
M. le président. La parole est à M. Hubert Wulfranc.
M. Hubert Wulfranc. La relance du chemin de fer ? Toujours rien ! Zéro ! Les organisations syndicales, les organisations patronales, la Convention citoyenne pour le climat vous interpellent en urgence de toutes parts ? Zéro ! Votre loi d'orientation des mobilités de 2018 ? En 2020, elle se traduit par l'incapacité à recapitaliser la société anonyme SNCF. Toujours zéro !
Plusieurs députés du groupe LaREM . C'est faux !
M. Hubert Wulfranc. Côté direction, en revanche, la casse continue dans le fret. Ainsi, la gare de triage de Grande-Synthe est menacée de fermeture à la fin de l'année. Je ne parle même pas de celle de Sotteville-lès-Rouen, dans ma circonscription, qui se liquéfie. Les petites lignes capillaires ? Prenons la ligne Mont-Dore-Volvic, qui transporte les bouteilles d'eau : elle est menacée de fermeture à la fin de l'année.
M. Erwan Balanant. Il faut boire l'eau du robinet.
M. Hubert Wulfranc. Quant au train qui relie Perpignan à Rungis, il ne roule plus depuis un an.
Un député du groupe LR. C'est scandaleux !
M. Hubert Wulfranc. Les emplois dans les régions et, plus largement, l'activité des territoires, dont chacun se gargarise – il n'est qu'à compter le nombre de fois que, ces derniers semaines, voire ces derniers jours, le mot « territoires » a été employé – périclitent en ce moment même.
Le Président a assuré vouloir redévelopper massivement le fret ferroviaire. Vous-même, monsieur le Premier ministre, avez affirmé vouloir accélérer les projets de réseaux, dont la sauvegarde des petites lignes. Les députés communistes vous demandent simplement quelles sont, en la matière, vos décisions urgentes et vos arbitrages imminents. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports.
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports. La relance du chemin de fer a été entamée en 2017… (Exclamations sur les bancs du groupe GDR)
M. Fabien Di Filippo. Cela montre à quel point vous êtes mauvais !
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué . …avec la reprise de 35 milliards d'euros d'une dette devenue insoutenable, fruit d'un surinvestissement dans les lignes à grande vitesse et d'un sous-investissement chronique dans le réseau secondaire.
M. Pierre Cordier. Menteur !
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué . La relance, depuis 2017, se traduit donc par le versement, chaque année, de 15 milliards de dotation publique à la SNCF et de 3 milliards d'investissement dans le réseau – contre 1 milliard il y a dix ans.
M. Pierre Cordier. On parle de lignes, pas de boucher les trous !
M. Fabien Roussel. Qui paie ?
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué . Vous avez évoqué les petites lignes : nous avons signé, dans une dynamique partenariale, deux protocoles d'accord, pour sauvegarder les 9 000 kilomètres de petites lignes ferroviaires, avec les régions Centre-Val-de-Loire et Grand Est, pour plus d'1 milliard d'euros. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM. –Exclamations sur les bancs du groupe GDR.) Encore aujourd'hui les travaux étaient en cours.
M. Fabien Roussel. Partout, des camions et des cars !
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué . Comme vous l'avez souligné, la relance du chemin de fer passe également par le fret ferroviaire. Le Président de la République et le Premier ministre se sont exprimés de façon très claire sur le sujet. Des investissements massifs seront entrepris dans le cadre du plan de relance pour mieux articuler, aux plans français et européen, les infrastructures ferroviaires et portuaires : il y a de grands manques et de grands retards.
Cette relance passe également par la création de modèles économiques plus robustes : nous subventionnons déjà le transport combiné et avons vocation à accélérer encore notre action en matière de wagons isolés. C'est un sujet que vous connaissez particulièrement bien. La relance passe encore par la création de nouvelles autoroutes ferroviaires, s'agissant notamment du Perpignan-Rungis, madame Panot.
Mme Mathilde Panot. C'est un engagement ?
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué . M. le Premier ministre et moi-même ferons prochainement des annonces très concrètes. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)
Auteur : M. Hubert Wulfranc
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Transports ferroviaires
Ministère interrogé : Transports
Ministère répondant : Transports
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 juillet 2020