Situation économique en Bratagne
Question de :
M. Florian Bachelier
Ille-et-Vilaine (8e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 23 septembre 2020
SITUATION ÉCONOMIQUE EN BRETAGNE
M. le président. La parole est à M. Florian Bachelier.
M. Florian Bachelier. La Bretagne connaît plusieurs situations préoccupantes. Les plans sociaux et les projets de réorganisation se multiplient et des milliers de familles vivent aujourd'hui dans l'angoisse. Dans le Morbihan, ce sont les fonderies de Codan qui sont en difficulté avec le désengagement programmé du groupe Renault.
À Morlaix, ce sont le changement de stratégie du groupe Air France et l'abandon de la filiale HOP qui auraient des conséquences lourdes. À Roscoff, c'est Britanny Ferries qui paye le double prix du covid et du Brexit. À Lannion, c'est encore Nokia qui inquiète, dans une région qui assumait jusqu'à présent le fait de mettre la science et le progrès technologique au cœur de sa stratégie de développement économique. Je n'oublie pas non plus les PME qui ferment et leur cortège de licenciés qui souffrent en silence.
M. Fabien Roussel. Tout à fait !
M. Florian Bachelier. Face à cette situation, chacun sur ces bancs reconnaît, je le crois, que l'État a répondu présent comme jamais avec le plan d'urgence. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.) Cependant, malgré ces efforts historiques, les Bretons sont légitimement inquiets face à l'ampleur des destructions d'emplois qui se profilent. Ils savent que tous ces dispositifs sont, par essence, temporaires et se posent la question de l'après.
Mesdames et messieurs les ministres, à l'heure de la concrétisation sur le terrain du plan de relance, je souhaite vous interroger sur l'action du Gouvernement dans les secteurs qui, comme l'industrie, le transport, le commerce et l'agroalimentaire, sont déterminants pour l'emploi, mais aussi pour la souveraineté de la France.
Un député du groupe LR . Vous l'avez massacrée !
M. Florian Bachelier. Ma question est donc double : comment le Gouvernement compte-t-il, concrètement, concilier le nécessaire investissement dans l'économie de demain et le soutien aux secteurs en difficulté ? Comment pouvons-nous renforcer, dans les faits, la mobilisation et la coordination vitales de tous les acteurs de la puissance publique, en ce compris les élus régionaux, les parlementaires, les préfets et le Gouvernement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'industrie.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'industrie. Monsieur le député,…
M. Pierre Cordier. La réponse est oui !
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée . …je sais votre engagement sans faille au service de ce territoire de Bretagne et votre vigilance exigeante à l'égard du Gouvernement, car vous ne manquez jamais une occasion de nous saisir de dossiers d'entreprises en développement ou en difficulté. L'État est déjà fortement intervenu en Bretagne (Exclamations sur les bancs du groupe LR) et je citerai à ce propos quelques chiffres relatifs aux entreprises bretonnes : 224 millions d'euros pour 70 000 entreprises et TPE au titre du fonds de solidarité, 654 millions et plus de 66 millions d'heures indemnisées pour protéger les compétences et les emplois, 23 000 entreprises ayant bénéficié d'un prêt garanti par l'État pour 4,4 milliards et qui, comme vous l'imaginez, sont des TPE, PME et ETI – il n'y a pas de doute sur la question.
Nous sommes également mobilisés sur les dossiers que vous mentionnez. J'en évoquerai deux. Brittany Ferries, tout d'abord : le Premier ministre a affirmé nettement et sans ambiguïté son engagement de soutenir cette entreprise importante non seulement pour le trafic transmanche, mais également pour les agriculteurs. Nous avons déjà pris une mesure d'exonération de charges sociales pour 15 millions d'euros et nous accompagnons également l'entreprise dans la durée pour passer ce cap difficile. Vous pouvez compter sur nous.
Je pense également à Nokia, avec qui nous sommes en contact et qui devrait revenir vers les salariés début octobre avec de nouvelles propositions – nous les y invitons, sachant que nous travaillons de près avec les organisations syndicales et les élus, ainsi qu'avec les autres entreprises technologiques du territoire, comme Ericsson, Qualcomm, Orange et certains services de l'État.
Au-delà, nous devons également nous saisir du plan France Relance, dans le cadre duquel 2 400 projets ont été déposés sur le territoire national. Il faut que la Bretagne en prenne sa part. Nous travaillons avec les régions et avec les élus. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
Auteur : M. Florian Bachelier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi et activité
Ministère interrogé : Industrie
Ministère répondant : Industrie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 septembre 2020