Question au Gouvernement n° 3361 :
Affrontements dans le Haut-Karabagh

15e Législature

Question de : Mme Valérie Boyer
Bouches-du-Rhône (1re circonscription) - Non inscrit

Question posée en séance, et publiée le 30 septembre 2020


AFFRONTEMENTS DANS LE HAUT-KARABAGH

M. le président. La parole est à Mme Valérie Boyer, qui nous quittera jeudi prochain, à zéro heure,…

Mme Valérie Beauvais. Malheureusement !

M. le président. …pour rejoindre le Sénat. J'espère que vous nous regretterez autant que nous vous regretterons, ma chère collègue. (Applaudissements.)

Mme Valérie Boyer. Merci, monsieur le président, pour votre élégance. C'est effectivement la dernière question que je poserai au Gouvernement. À la suite de l'élection qui s'est tenue dimanche dernier, je vais rejoindre le Sénat, et je dois dire que je suis très émue de quitter cet hémicycle. Je veux de nouveau remercier les électeurs des Bouches-du-Rhône, ainsi que ma famille politique pour la confiance qu'elle m'a témoignée, en particulier Damien Abad, président de notre groupe.

Mes chers collègues, je suis fière des treize années que j'ai passées avec vous à l’Assemblée nationale et des combats que nous avons menés ensemble. Je pense à la lutte contre l’extrême maigreur et l’obésité, à la naissance des indications géographiques protégées – notamment l'IGP savon de Marseille –, à l'accent mis sur le respect de la dignité humaine, aux mesures prises contre les violences conjugales : grâce au groupe Les Républicains, le premier groupe d'opposition, nous avons renforcé la protection des victimes.

Comment ne pas penser en ce jour à la pénalisation du négationnisme du génocide de 1915, votée ici même et au Sénat ? Je veux associer à ma question mon collègue Guy Teissier.

La résolution du conflit armé qui renaît entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan doit mobiliser la France et la communauté internationale. L'Azerbaïdjan, satellite de la Turquie, est entré en guerre contre les Arméniens au Haut-Karabagh, dont les villes et la population civile sont prises pour cibles. Ce territoire, berceau de la civilisation arménienne, dont la population a été composée d’Arméniens de manière ininterrompue au cours de l’histoire, a conquis de haute lutte sa liberté il y a plus de vingt ans. À compter du 12 juillet dernier, pendant plusieurs jours l’armée azerbaïdjanaise a même attaqué l’Arménie, et l'offensive a duré plusieurs jours.

L'Azerbaïdjan armé est soutenu par la Turquie, membre de l'OTAN, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. L'Arménie est une sœur pour la France, qui doit dénoncer ces attaques. Nous avons une responsabilité historique et universelle eu égard au génocide de 1915.

M. Guy Teissier. Très bien !

Mme Valérie Boyer. Comment la France se mobilise-t-elle concrètement ? Comment pourrait-on rester neutre, alors que, depuis plusieurs jours, Erdogan avance, que les populations civiles sont attaquées, que des femmes et des enfants ont été tués à Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh ? La neutralité ne saurait être un blanc-seing donné aux offensives turques et azerbaïdjanaises, qui n’ont qu'un seul objectif : l'éradication de la population arménienne, une épuration ethnique, un nouveau génocide. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR, sur plusieurs bancs des groupes LaREM et SOC ainsi que sur quelques bancs du groupe Dem.)

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l'attractivité.

M. Franck Riester, ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l'attractivité. Je vous félicite à mon tour, madame Boyer, pour votre élection au Sénat.

Je comprends votre émotion concernant la situation au Haut-Karabagh : nous ne pouvons pas continuer à accepter que ce conflit armé fasse des victimes civiles – on en dénombre actuellement des dizaines, ainsi que des centaines de blessés.

Je l'ai indiqué tout à l'heure, le Président de la République et le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sont totalement mobilisés. Le Président de la République, dès dimanche, a appelé le premier ministre arménien et le président azerbaïdjanais.

Le groupe de Minsk, que nous coprésidons avec les États-Unis et la Russie, semble le bon instrument pour faire face à la crise, parce que nous savons bien que les conséquences de ce conflit risquent malheureusement de dépasser l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour affecter toute la région. Seule une réponse internationale forte nous permettra d'en sortir par le haut.

Le Président de la République a demandé à toutes ses équipes de maintenir un contact permanent avec les autres coprésidents du groupe et les parties prenantes du conflit pour obtenir un cessez-le-feu rapide.

Nous sommes également mobilisés au Conseil de sécurité de l'ONU – l'Organisation des Nations unies – et à l'OSCE – l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe – pour permettre, grâce à une solution négociée entre les partenaires, de sortir enfin par le haut de ce conflit parfois mortel, comme c'est le cas ces jours-ci, et qui dure depuis tant d'années. Vous pouvez compter sur la France pour être entièrement mobilisée. (Applaudissements sur quelques bancs des groupe LaREM et Dem.)

Données clés

Auteur : Mme Valérie Boyer

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Commerce extérieur et attractivité

Ministère répondant : Commerce extérieur et attractivité

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 septembre 2020

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