15ème législature

Question N° 3475
de Mme Bénédicte Pételle (La République en Marche - Hauts-de-Seine )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Solidarités et santé
Ministère attributaire > Solidarités et santé

Rubrique > professions de santé

Titre > Rôle des soignants

Question publiée au JO le : 05/11/2020
Réponse publiée au JO le : 05/11/2020 page : 8763

Texte de la question

Texte de la réponse

RÔLE DES SOIGNANTS


M. le président. La parole est à Mme Bénédicte Pételle.

Mme Bénédicte Pételle. L’épidémie de covid-19 nous touche tous, directement ou indirectement. Elle nous touche lors de la perte d’un être cher, lors de l’admission d’un proche en réanimation, lorsqu’un proche doit réapprendre à vivre avec des séquelles. Nous sommes tous concernés. Les témoignages des soignants ne cessent de nous alerter quant à la réalité de la situation. Nous les applaudissions tous les soirs à vingt heures pendant le premier confinement, à juste titre. Je peux attester de leur professionnalisme, de leur dévouement et de leur humanité, car ils ont soigné mes parents à l’hôpital Bichat et à celui de la Pitié-Salpêtrière.

Plus que jamais, nous devons les écouter, comme l’a dit M. Leseul, et les soutenir car nous sommes tous conscients que leurs conditions de travail sont extrêmement difficiles. Ce soutien passe avant tout par la prise en considération de leurs propos lorsqu’ils décrivent la réalité quotidienne sur le terrain.

Cette réalité est celle qu'a décrite la ministre de la culture : plus de 50 000 nouveaux cas de contamination à la covid-19 ont été recensés en vingt-quatre heures. Jamais la France n’en a enregistré autant depuis le début de l’épidémie.

M. Sylvain Maillard. Eh oui !

Mme Bénédicte Pételle. Un malade est déclaré toutes les deux secondes, une hospitalisation a lieu toutes les trente secondes, un décès toutes les quatre minutes. La crise sanitaire de la covid-19 frappe avant tout les plus vulnérables d’entre nous, notamment les personnes en situation de précarité. Dans la seule région Île-de-France, 40 % des personnes sans domicile fixe ont été infectées.

Les mesures de confinement qui ont été prises sont difficiles, douloureuses, anxiogènes – nous en sommes tous conscients –, en particulier pour la jeunesse, pour les très petites, petites et moyennes entreprises, pour les commerçants. Il va de soi que nous aurions tous préféré ne pas avoir à les prendre ; elles demandent à chacun d’entre nous un certain courage et une forme d’abnégation. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Je vous remercie, madame la députée, de soutenir comme vous venez de le faire l’ensemble des soignants, en médecine de ville comme dans les hôpitaux. (Applaudissement sur les bancs du groupe LaREM ; exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Michel Herbillon. Il faut les tester ! Vous ne le faites pas !

M. Olivier Véran, ministre . Lorsque l’on rend hommage aux soignants, monsieur le député, les interpellations de ce type ne sont peut-être pas opportunes. (Mêmes mouvements.)

Comme tous sur ces bancs, madame la députée, vous êtes confrontée dans votre circonscription à la souffrance et à la détresse de ces soignants, à leurs craintes et à l'engagement déterminé dont ils font preuve chaque jour pour sauver des vies. Je suis certain que les soignants de votre circonscription, comme dans toutes les autres, font part aux élus que vous êtes de leurs inquiétudes et de leur volonté que nous prenions en toute responsabilité des mesures pour freiner la circulation du virus, réduire le nombre des malades et ainsi sauver des vies. C'est ce que nous nous efforçons de faire, avec le soutien important, fondamental même, de l'ensemble des députés de la majorité, unis dans cette période difficile pour notre pays.

Vous pouvez être fiers de porter ce discours dans vos territoires, dans les hôpitaux, auprès des soignants, des maires, des commerçants, même si c'est difficile, même si ces mesures, notamment le confinement, suscitent de la détresse chez nombre de Français, qu'ils aient une activité professionnelle ou non, qu'ils soient jeunes ou âgés. Ce n'est pas la solution à laquelle chacun d'entre nous aspirerait naturellement mais c'est la seule à un moment où l'épidémie s'emballe.

Le virus est un phénomène naturel, une catastrophe naturelle, qui nous oblige à prendre des mesures hors du commun. Ces mesures, il revient à chacun de nous de les respecter et de les appliquer. L'ensemble des Français sont le premier moteur de la lutte contre ce virus. Parce qu'ils sont courageux et solidaires, les Français réussiront, comme ils l'ont fait ce printemps, à terrasser ce virus. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM).