15ème législature

Question N° 34
de M. Matthieu Orphelin (La République en Marche - Maine-et-Loire )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Agriculture et alimentation
Ministère attributaire > Agriculture et alimentation

Rubrique > agriculture

Titre > états généraux de l'alimentation

Question publiée au JO le : 20/07/2017
Réponse publiée au JO le : 20/07/2017 page : 1682

Texte de la question

Texte de la réponse

ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'ALIMENTATION


M. le président. La parole est à M. Matthieu Orphelin, pour le groupe La République en marche.

M. Matthieu Orphelin. Monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, nos agriculteurs sont en souffrance. Certains se sentent délaissés, voire méprisés.

M. Philippe Vigier. C'est vrai !

M. Matthieu Orphelin. Beaucoup ne peuvent se verser un revenu décent et vivent sous le seuil de pauvreté. Les enjeux auxquels ils sont confrontés sont immenses mais vitaux pour notre pays : l'amélioration de la santé de chacun via une alimentation plus saine et durable, la réduction des impacts sur l'environnement, la vitalité de nos territoires ruraux.

M. Jean Lassalle. Très bien !

M. Matthieu Orphelin. Le projet porté par La République en marche aux élections présidentielle et législatives entend agir vigoureusement pour concrétiser un nouveau modèle agricole via des mesures fortes : un plan d'investissement de 5 milliards d'euros pour accélérer la modernisation des exploitations, l'amélioration du bien-être animal, la protection de l'environnement, le développement des circuits de proximité. Nous voulons aussi agir vigoureusement pour mettre en place, au niveau européen, les outils de régulation adaptés à chaque filière afin de protéger les agriculteurs de la volatilité des prix. Par ailleurs, nous poursuivons l'objectif que, d'ici 2022, 50 % des aliments servis dans la restauration collective soient issus de l'agriculture biologique, d'un autre label de qualité ou des circuits courts.

L'un de nos engagements est l'organisation des états généraux de l'alimentation. Il s'agit de réunir tous les acteurs pour échanger autour de deux grands enjeux : comment assurer une meilleure répartition de la valeur, notamment en payant enfin le juste prix aux agriculteurs, et comment réconcilier agriculture et environnement.

Monsieur le ministre, pourriez-vous nous présenter les grandes lignes de la mise en œuvre de ces états généraux de l'alimentation ? Quels seront la méthode, le calendrier, les modalités de l'association des parties prenantes et du public, les principales questions qui seront débattues, les modalités du travail interministériel et surtout la manière dont les conclusions de ces états généraux seront déclinées au cours du quinquennat ? (Applaudissements sur les bancs des groupes REM, MODEM et sur plusieurs bancs du groupe LC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

M. Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Monsieur le député, l'agriculture française est la plus belle et la plus performante au monde. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM, MODEM et sur plusieurs bancs du groupe LC.)

M. Jean-Louis Bricout. C'est vrai.

M. Stéphane Travert, ministre . Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler des états généraux de l'alimentation, annoncés en juin dernier par le Président de la République, sur lesquels nous allons commencer à travailler dès demain.

Nous partageons quatre objectifs.

Tout d'abord, il convient de relancer la création de valeur et d'en assurer l'équitable répartition.

Il s'agit aussi de permettre aux agriculteurs de vivre dignement et d'être rémunérés au prix le plus juste. En effet, comme vous l'avez souligné dans votre question, les prix payés aux agriculteurs sont aujourd'hui bien trop faibles. Nous devons nous donner la capacité d'investir pour préparer l'avenir de notre agriculture.

Nous avons également besoin d'accompagner la transformation des modèles agricoles. La France compte plusieurs modèles agricoles, qui correspondent à plusieurs philosophies. Il ne s'agit pas ici d'opposer les modèles les uns aux autres, mais bel et bien de faire en sorte qu'ils soient complémentaires les uns des autres. Ne pas les opposer, c'est donner à chacun d'eux la chance d'accéder aux marchés où ils sont attendus par un grand nombre de consommateurs. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe REM.)

Nous avons enfin besoin de promouvoir les choix de consommation qui privilégient une alimentation saine, durable et équitable. (Mêmes mouvements.)

L'ensemble des parties prenantes seront mobilisées dès demain sur deux chantiers. Le premier sera consacré à la création et à la répartition de la valeur. Le second portera plutôt sur les attentes sociétales pour une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous : les débats auront lieu en octobre et novembre. Une restitution globale de l'ensemble de ces travaux sera organisée avant la fin de l'année. Dès demain, une consultation publique sera ouverte sur internet pour permettre au plus grand nombre de contribuer aux débats et de proposer des pistes d'actions.

Depuis mon arrivée au ministère, j'ai engagé de nombreuses consultations avec l'ensemble des filières, les distributeurs et les transformateurs. Avec mes collègues ministres, nous sommes mobilisés pour réussir ces états généraux de l'alimentation. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)