15ème législature

Question N° 3685
de Mme Anne-Laure Blin (Les Républicains - Maine-et-Loire )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Enseignement supérieur, recherche et innovation
Ministère attributaire > Enseignement supérieur, recherche et innovation

Rubrique > enseignement supérieur

Titre > Situation des étudiants

Question publiée au JO le : 20/01/2021
Réponse publiée au JO le : 20/01/2021 page : 248

Texte de la question

Texte de la réponse

SITUATION DES ÉTUDIANTS


M. le président. La parole est à Mme Anne-Laure Blin.

Mme Anne-Laure Blin. Notre jeunesse est notre avenir ; et, aujourd’hui, son avenir est entre vos mains. La crise sanitaire dure depuis dix mois. Bien évidemment, cette période est compliquée pour tous les Français, mais il est absolument nécessaire que vous entendiez l'immense détresse des étudiants. De jour en jour, les difficultés augmentent pour les jeunes et leurs familles, tant sur le plan psychologique que dans le domaine économique.

À l’heure actuelle, votre seule réponse consiste à instaurer des cours à distance, à l'exception, à partir de la fin du mois, des étudiants de première année. Mais une plateforme ne se substitue pas aux échanges humains et aux travaux en petits groupes !

Plusieurs députés du groupe LR . Eh oui !

Mme Anne-Laure Blin. L'université est la grande oubliée. Imaginez-vous, savez-vous seulement, que les étudiants passent de cours en ligne en cours en ligne et d’« apéro Zoom » en « apéro Zoom », que l’écran d’ordinateur est devenu leur unique horizon ?

Ces choix provoquent une dévaluation des formations, et donc des diplômes qui seront délivrés demain. Et c'est sans compter tous ceux qui resteront sur le bord du chemin : l’emploi des jeunes diplômés est fortement affecté. Le phénomène est d’autant plus inquiétant que même les jeunes issus de très bonnes formations ne sont pas épargnés ; six mois après l’obtention de leur diplôme, plus de 45 % d’entre eux ne trouvent toujours pas d'emploi, quand ils n’étaient que 25 % dans ce cas en 2018. La reprise des cours mais également la professionnalisation des cursus universitaires sont des nécessités vitales pour relancer notre pays. Il est impératif de redonner un cap à ces générations, qui ne doivent pas être sacrifiées. II y va de leur avenir. La France a besoin d’eux. Entendez-les. Monsieur le Premier ministre, rouvrez nos facs ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Vous avez raison de dire que, comme nous tous, les étudiants subissent les effets de cette crise sanitaire sans précédent. Le Gouvernement ne manifeste évidemment aucune volonté de maintenir les cours à distance pour les étudiants. C'est une mesure adoptée dans la quasi-totalité des pays du monde, il en va de même pour l'école. Nous essayons d'y remédier, par paliers, dans les universités. En effet, nous devons examiner les conséquences de la reprise des brassages des étudiants dans les établissements, et nous préférons annoncer des mesures pérennes plutôt que déclarer le grand retour de tous les étudiants pour refermer après quinze jours : rien ne nuit davantage à la continuité pédagogique que le « stop and go ».

Je tiens à saluer le travail accompli par les enseignants et par les enseignants-chercheurs pour que les diplômes conservent toute leur valeur. J'en appelle à l'ensemble de la représentation nationale, comme à toute la population : nous devons adresser un message d'espérance à nos jeunes, et arrêter de les qualifier de « génération sacrifiée ». (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe LaREM.)

M. Dominique Da Silva. Exactement !

Mme Frédérique Vidal, ministre . Ils ne sont pas sacrifiés ! En effet, nous avons instauré l'aide à l'embauche des jeunes diplômés, et ces derniers sont embauchés comme les autres années, en CDI pour plus de 70 % d'entre eux.

M. Bastien Lachaud. C'est faux !

Mme Frédérique Vidal, ministre . Nous avons soutenu l'apprentissage ; il y a même davantage d'apprentis cette année que l'an dernier. Nous avons maintenu l'organisation des examens en présentiel lorsque c'était nécessaire. Leurs enseignants sont derrière les écrans et maintiennent en permanence un lien avec eux. Alors certes, tout ne va pas bien ; il est essentiel que les étudiants retournent dans leurs établissements, mais nous traversons une crise sanitaire sans précédent, et nous apportons des réponses qui garantissent la sécurité de l'ensemble de nos concitoyens. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe LaREM.)