Question au Gouvernement n° 3692 :
Situation des étudiants

15e Législature

Question de : Mme Martine Wonner
Bas-Rhin (4e circonscription) - Libertés et Territoires

Question posée en séance, et publiée le 20 janvier 2021


SITUATION DES ÉTUDIANTS

M. le président. La parole est à Mme Martine Wonner.

Mme Martine Wonner. Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, face à l'isolement des étudiants et à leur détresse, induite par des mesures sanitaires totalement disproportionnées, ma question sera très simple : combien de suicides ou de tentatives de suicide d'étudiants faudra-t-il encore attendre pour que vous preniez enfin des mesures cohérentes ?

M. Jean Castex, Premier ministre. C'est honteux…

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Le suicide d'un jeune est quelque chose de dramatique et nous avons malheureusement à en déplorer. Il s'agit de la deuxième cause de décès chez les jeunes de 15 à 25 ans, et ce depuis de très nombreuses années. C'est aussi pour cette raison que nous devons accorder une considération particulière à notre jeunesse et, particulièrement dans les cas que vous évoquez, respecter le deuil des familles. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à Mme Martine Wonner.

Mme Martine Wonner. Votre réponse, madame la ministre, n'est pas tout à fait à la hauteur de ce qu'attend la jeunesse de notre pays. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Ce qui pouvait être compréhensible il y a dix mois est désormais totalement insoutenable. Les étudiants souffrent de l'isolement social dans lequel ils sont plongés.

Il ne suffit pas de saupoudrer des mesurettes financières. Vous le savez bien, ce ne sont pas les 150 euros que le Gouvernement a distribués aux étudiants qui leur permettent de survivre et encore moins de vivre.

La semaine dernière, nous, parlementaires, avons reçu plus d'une centaine de témoignages d'étudiants en souffrance psychique. Que répondez-vous à cet étudiant qui explique : « Nous n'allons plus à la fac puisque nous sommes en distanciel. Nous n'allons plus au cinéma, au café, au musée, lieux sociaux où jadis nous pouvions échanger, puisque l'on ne peut plus. Nous restons vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, dans nos chambres universitaires mesurant les mêmes dimensions qu'une cellule de prison » ? (M. Bertrand Pancher applaudit.)

Comment croire qu'un simple accès gratuit à un psychologue peut être la solution alors que la plupart des étudiants ne sont déjà plus en mesure d'appeler à l'aide ? Il faut offrir aux étudiants un accès effectif à ces services de soins universitaires par une resocialisation que seul le chemin de l'université peut permettre. Cessons de considérer les jeunes uniquement comme un vecteur de propagation du virus alors qu'ils sont l'avenir de la France. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre.

Mme Frédérique Vidal, ministre. L'ensemble des « mesurettes » que vous évoquez, les étudiants qui en avaient besoin les ont saluées et nous allons continuer à discuter avec eux pour leur proposer des choses qui leur sont utiles. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur quelques bancs du groupe Dem.)

Vous avez reçu des centaines de témoignages d'étudiants ; je suis, pour ma part, une à deux fois par semaine au cœur des universités pour parler aux enseignants et des cités et résidences universitaires pour parler aux étudiants.

Je salue le courage des étudiants qui, dans les résidences universitaires, oublient leur propre détresse pour aller aider les autres. (Mêmes mouvements.)

Je salue le courage des enseignants et des enseignants-chercheurs qui ont passé l'été à préparer des enseignements à distance. Nous nous trouvons dans une situation extrêmement difficile, à l'échelle mondiale. Ce que nous devons garantir à notre jeunesse, c'est que demain, son avenir reste ouvert. Les jeunes ont l'impression qu'on leur a volé leur présent ; à nous de leur garantir que nous traverserons ensemble les moments difficiles et qu'il y aura des solutions. C'est ce que nous faisons pour l'emploi et pour l'apprentissage, et c'est ce que nous ferons pour les stages et les diplômes. L'ensemble du monde universitaire, dans le monde entier, continue à porter l'espoir et l'avenir de ses étudiants. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

Données clés

Auteur : Mme Martine Wonner

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement supérieur

Ministère interrogé : Enseignement supérieur, recherche et innovation

Ministère répondant : Enseignement supérieur, recherche et innovation

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 janvier 2021

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