15ème législature

Question N° 3803
de M. David Lorion (Les Républicains - Réunion )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Solidarités et santé
Ministère attributaire > Solidarités et santé

Rubrique > outre-mer

Titre > Situation des hôpitaux à la réunion et à Mayotte

Question publiée au JO le : 03/03/2021
Réponse publiée au JO le : 03/03/2021 page : 2115

Texte de la question

Texte de la réponse

SITUATION DES HÔPITAUX À LA RÉUNION ET À MAYOTTE


M. le président. La parole est à M. David Lorion.

M. David Lorion. Les lits de réanimation sont en nombre très insuffisant dans beaucoup de régions françaises ; mais ils manquent cruellement dans deux départements français de l’océan Indien : Mayotte et La Réunion. Dans la première de ces îles, l’épidémie a flambé, en raison de la proximité des Comores et de la présence du variant sud-africain. Les taux d’incidence vont de 500 à 800 pour 100 000 habitants. Malgré l’implantation d’hôpitaux de campagne, avec des lits de réanimation, Mayotte a été obligée d’évacuer une grande partie de ses malades du covid-19 vers l’île de La Réunion. Quant à celle-ci, ses lits de réanimation sont maintenant saturés, eux aussi, et cela malgré la transformation d’autres lits et la fermeture des blocs opératoires. Cinquante patients aujourd’hui en lit de médecine doivent encore être transférés vers des lits de réanimation ; 96 des 122 lits de réanimations sont déjà occupés, et une partie des lits de médecine doivent être transformés en lits de réanimation.

Nos îles sont fragiles sur le plan sanitaire. L’agence régionale de santé vient de prendre la décision de transférer des patients vers la métropole : c’est la première fois dans le monde que des patients atteints du covid-19 sont transportés sur des distances et des temps aussi longs. Accueillant l'hôpital français de référence dans l’océan Indien, La Réunion reçoit les Français de Mayotte et de Madagascar. Mais le taux de couverture est deux fois moindre que celui de n’importe quelle région métropolitaine.

Les élus se sont mobilisés pour vous demander comment vous entendez agir. Je vous pose la question sereinement : quels moyens pensez-vous consacrer au renforcement des capacités des hôpitaux réunionnais ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Nous ne laisserons tomber personne, ni en métropole, ni outre-mer ; nous agissons avec la même vigilance, avec la même volonté de sauver toutes les vies que nous pouvons sauver, partout sur le territoire national – y compris lorsqu’il faut pour cela traverser des océans, vous l’avez rappelé.

M. Fabien Di Filippo. Mais il y a pénurie de vaccins !

M. Olivier Véran, ministre . Dans ces îles, la situation est préoccupante ; à Mayotte, un confinement généralisé a même dû être ordonné, il y a plusieurs semaines, puisque nous y frôlions la crise non pas seulement sanitaire, mais humanitaire. Le variant sud-africain, très contagieux, et qui pose de grandes difficultés partout où il est présent, s’y est diffusé, et par contiguïté il s’est répandu à La Réunion, où le taux d’incidence augmente.

Nous travaillons d’arrache-pied, Sébastien Lecornu, le ministre des outre-mer, Florence Parly, la ministre des armées, puisque le service de santé des armées a été tôt mobilisé à Mayotte pour renforcer les capacités sanitaires, et moi-même. À La Réunion, nous avons porté le nombre de lits de réanimation de 71 à 122 ; nous continuerons de déployer des lits de réanimation à mesure que ce sera nécessaire. Des renforts ont été envoyés depuis la métropole : 70 professionnels de santé – médecins urgentistes, infirmiers spécialisés, anesthésistes-réanimateurs, aides-soignants… – ont été mobilisés pour venir en aide aux établissements.

M. Patrick Hetzel. C'est très insuffisant, et vous le savez !

M. Olivier Véran, ministre . Certains soins ont hélas dû être déprogrammés.

Vous avez raison, nous en sommes au stade où nous devons envisager des évacuations sanitaires ; il y en a tout au long de l’année pour des pathologies spécifiques, que l’on ne peut pas forcément traiter à La Réunion, mais il y en aura davantage pour des malades du covid-19, notamment vers la région Nouvelle-Aquitaine. Nous libérerons ainsi de nouveaux lits de réanimation et pourrons sauver toutes les vies que nous voulons sauver.

Nous sommes ensemble dans ce combat, croyez-le. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)