Question au Gouvernement n° 3828 :
Dépistage de la covid-19

15e Législature

Question de : M. Cyrille Isaac-Sibille
Rhône (12e circonscription) - Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés

Question posée en séance, et publiée le 10 mars 2021


DÉPISTAGE DE LA COVID-19

Mme la présidente. La parole est à M. Cyrille Isaac-Sibille.

M. Cyrille Isaac-Sibille. Permettez-moi tout d’abord, au nom du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés, de m'associer à l'hommage rendu à notre estimé collègue Olivier Dassault, qui nous a quittés dimanche. Notre groupe, attristé, présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à ses compagnons du groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les bancs des groupes Dem et LR.)

Monsieur le ministre des solidarités et de la santé…

Plusieurs députés du groupe LR . Il n'est pas là !

M. Cyrille Isaac-Sibille. …pourquoi ne lancez-vous pas tout de suite une campagne de dépistage massif par autotest, qui, en fournissant des résultats immédiats, permettrait de casser les chaînes de transmission et de stopper l’épidémie dans les départements sous surveillance renforcée ?

Le dépistage massif est l’une de nos armes, mais son efficacité dépend de trois facteurs : son accessibilité, sa fréquence et la rapidité d’obtention des résultats. On estime que les campagnes effectuées par tests PCR ne dépistent que 21 % des personnes contagieuses, et ce, pour plusieurs raisons : d'abord, les personnes asymptomatiques passent à travers les mailles et ne se font pas dépister ; ensuite, plus de trois jours peuvent s’écouler entre le début de la contagiosité et l'obtention des résultats – trois jours pendant lesquels on continue à contaminer son entourage.

Que font vos collègues ministres européens ? L’Allemagne, l’Angleterre, l’Autriche, la Slovénie ou encore la Suisse généralisent les campagnes de dépistage populationnel par autotest. Pourquoi ? Parce qu’ils sont simples d’utilisation, qu’ils donnent un résultat immédiat, qu’ils permettent de dépister les personnes contagieuses, symptomatiques ou non, et parce que, peu coûteux, ils peuvent être diffusés largement. S'ils étaient déployés massivement, les autotests pourraient stopper rapidement la circulation du virus.

Afin de surmonter les prochaines semaines, qui s’annoncent délicates, le développement d’un dépistage massif par autotest dans les départements les plus touchés ne constitue-t-il pas la réponse efficace, complémentaire à la vaccination ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Dem.)

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.

M. Damien Abad. Pas possible, c’est un one-ministre show !

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles. Historiquement, deux catégories principales de tests sont employées en France – vous l'avez évoqué : les tests PCR, qui représentent 76 % des tests réalisés chaque semaine, et les tests rapides antigéniques. Le 10 février, la Haute Autorité de santé a par ailleurs autorisé l'utilisation de tests dits salivaires, dans le cadre de dépistages itératifs sur des populations ciblées, notamment en milieu scolaire. À la mi-mars – je parle sous le contrôle du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports –, le dispositif aura atteint sa pleine capacité, à savoir 300 000 tests salivaires par semaine dans un échantillon d'établissements scolaires choisis dans l'ensemble du territoire, notamment dans les zones de forte circulation virale. Dans un second temps, 300 000 autres tests salivaires seront déployés dans les structures d'accueil du jeune enfant, ainsi qu'auprès des personnes en situation de handicap et des personnels des établissements de santé et médicosociaux.

En parallèle, des opérations employant le test antigénique – TAG – naso-pharyngé continueront d'être déployées, pour tester au moindre doute et investiguer les clusters. Je rappelle qu'une suspicion de cluster est déclenchée quand trois cas sont observés en sept jours dans un établissement, quel qu'il soit.

Les efforts fournis par l'ensemble des professionnels ont permis de faire du système de dépistage français l'un des plus efficaces en Europe. Il est calibré pour 3 millions de tests par semaine – sachant que, depuis plusieurs mois, plus de 2 millions de tests sont réalisés par semaine. Cela nous place parmi les pays européens qui testent le plus par habitant, davantage que l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie. Notre stratégie fonctionne ; elle continuera évidemment de s'adapter à la situation et aux besoins.

Vous m'interrogez sur les autotests, qui permettraient de se tester soi-même. Comme vous le savez probablement, un travail est en cours à ce sujet avec la Haute Autorité de santé d'une part, et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé d'autre part, pour évaluer leur efficacité et leurs conditions de déploiement potentielles – avec, comme depuis le début de la crise sanitaire, une vigilance totale quant à leur performance, leur sensibilité et leur sécurité pour les personnes.

Données clés

Auteur : M. Cyrille Isaac-Sibille

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : Enfance et familles

Ministère répondant : Enfance et familles

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 10 mars 2021

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