15ème législature

Question N° 3871
de M. Éric Ciotti (Les Républicains - Alpes-Maritimes )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Enseignement supérieur, recherche et innovation
Ministère attributaire > Enseignement supérieur, recherche et innovation

Rubrique > enseignement supérieur

Titre > UNEF

Question publiée au JO le : 24/03/2021
Réponse publiée au JO le : 24/03/2021 page : 2969

Texte de la question

Texte de la réponse

UNEF


M. le président. La parole est à M. Éric Ciotti.

M. Éric Ciotti. Nous avons appris, la semaine dernière, par la bouche de sa présidente, que l'UNEF organisait des réunions interdites aux Blancs.

M. Philippe Vigier. Eh oui !

M. Éric Coquerel. Non, ce n'est pas exact !

M. Éric Ciotti. Cette forme d'apartheid constitue une étape supplémentaire dans la longue dérive immonde de ce syndicat. (Mouvements divers.)

En 2017 déjà, des responsables de cette organisation déclaraient vouloir gazer tous les Blancs, cette sous-race,…

M. Patrick Hetzel. C'est véridique !

M. Éric Ciotti. …ou encore évoquaient, après l'incendie de Notre-Dame, un « délire de petits Blancs ».

M. Éric Coquerel. Vous mentez !

M. Éric Ciotti. Plus grave encore, ce syndicat a récemment livré aux loups deux enseignants de l'IEP de Grenoble, mettant ainsi leur vie en péril et oubliant ce qui a provoqué la décapitation de Samuel Paty.

M. Éric Coquerel. Encore des mensonges !

M. Éric Ciotti. L'UNEF a très clairement quitté le champ républicain, pour devenir le bras armé de l'islamo-gauchisme à l'université. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – M. Didier Le Gac applaudit également.)

M. Éric Coquerel. Mais arrêtez tous ces mensonges !

M. Éric Ciotti. Vous devez, monsieur le Premier ministre, en tirer toutes les conséquences. J'ai entendu des condamnations claires et sans équivoque de ces comportements insupportables, émanant de membres du Gouvernement, notamment du ministre de l'éducation nationale, et je les salue.

M. Patrick Hetzel. Très bien !

M. Éric Ciotti. Mais j'ai aussi entendu aussi des propos beaucoup plus ambigus, notamment de la part de Mme Moreno, qui critiquait ce matin le même ministre de l'éducation nationale. (Huées sur plusieurs bancs du groupe LR.) 

M. Pierre Cordier. Scandaleux !

Un député du groupe LR. Eh oui ! Démission !

M. Éric Ciotti. Le racisme et la haine ne peuvent se condamner à moitié ! Mes questions sont simples : entendez-vous, oui ou non, engager la dissolution de l'UNEF ? Entendez-vous supprimer tout financement public à l'UNEF ? Entendez-vous saisir le parquet pour qu'une procédure judiciaire soit ouverte pour incitation à la haine raciale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et parmi les députés non inscrits. – M. Philippe Vigier et M. Yannick Favennec-Bécot applaudissent également.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. L'affirmation de soi n'oblige pas à la négation de l'autre. (Protestations sur les bancs du groupe LR.) La volonté d'union et d'universalisme a longtemps été au cœur des préoccupations de l'UNEF, et je regrette, comme vous, de constater qu'une frange de ce mouvement étudiant s'en est éloignée.

M. Marc Le Fur. Cela ne sert à rien !

M. Éric Ciotti. C'est la même fiche !

Mme Frédérique Vidal, ministre . En effet, à l'heure des transitions de notre société, à l'heure de la crise que nous vivons, ces valeurs sont plus que jamais nécessaires ; la capacité à diviser est une arme qui peut rapidement se retourner contre nous-mêmes. (Vives protestations sur les bancs du groupe LR, ainsi que sur les bancs du groupe FI.)

M. Damien Abad. On s'en fiche, c'est du baratin !

Mme Frédérique Vidal, ministre . Dans le milieu étudiant comme ailleurs, notre société a besoin de corps intermédiaires. Le débat n'est pas de savoir s'il faut dissoudre ou pas l'UNEF, syndicat avec lequel nous pouvons effectivement avoir de très grandes divergences politiques. (Vives protestations sur les bancs du groupe LR.)

M. Maxime Minot. Oui ou non ?

M. Pierre Cordier. Répondez à la question !

Mme Frédérique Vidal, ministre . L'universalisme républicain a fait la grandeur du mouvement étudiant et je crois profondément que nous devons tous renouer avec cette tradition.

La volonté du Gouvernement est de protéger la liberté d'association, qui est consubstantielle à la démocratie (Très vives protestations sur les bancs du groupe LR.), tout comme la liberté académique, dans le strict respect de la loi. C'est dans ce cadre que nous pourrons vraiment lutter contre les discriminations,…

M. Fabien Di Filippo. Tirez-en les conséquences !

Mme Frédérique Vidal, ministre . …d'où qu'elles viennent et quelles qu'en soient les victimes. (Protestations sur quelques bancs du groupe LR.)

Nous y sommes résolument engagés et je sais que le Parlement l'est tout autant, comme l'ont démontré les très riches travaux de vos collègues Caroline Abadie et Robin Reda sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter, qui ne disent pas autre chose : la lutte contre le racisme et l'antisémitisme ne peut être efficace que si elle est universelle et que si elle refuse les dérives communautaristes, particularistes…

M. Raphaël Schellenberger. Il faut agir maintenant !

Mme Frédérique Vidal, ministre . …et, surtout, les polémiques stériles. (Vives protestations et exclamations sur les bancs du groupe LR. – Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et Dem. – M. Jean-Paul Lecoq applaudit également.)