15ème législature

Question N° 3979
de Mme Emmanuelle Anthoine (Les Républicains - Drôme )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Intérieur
Ministère attributaire > Intérieur

Rubrique > sécurité des biens et des personnes

Titre > Violences urbaines dans la Drôme

Question publiée au JO le : 05/05/2021
Réponse publiée au JO le : 05/05/2021 page : 4719

Texte de la question

Texte de la réponse

VIOLENCES URBAINES DANS LA DRÔME


M. le président. La parole est à Mme Emmanuelle Anthoine.

Mme Emmanuelle Anthoine. Monsieur le Premier ministre, cette semaine, les villes de Romans-sur-Isère et de Valence, dans la Drôme, ont connu plusieurs nuits de violences urbaines.

M. Michel Herbillon. Que fait Darmanin ?

Mme Emmanuelle Anthoine. Depuis le début de l'année, de tels faits, pourtant graves, ont tendance à se multiplier dans la Drôme et partout en France. Des coups de feu ont même été échangés sur la voie publique entre bandes rivales, énième manifestation d'une actualité qui nous est insupportable. Nous éprouvons tous une grande lassitude vis-à-vis de cette délinquance et des incivilités qui meurtrissent le vivre-ensemble. Les aspirations légitimes au calme sont sans cesse brisées par des scènes de violence urbaine, de nouveau, par un sentiment d'insécurité, de nouveau, et par une situation qui vous échappe, de nouveau.

Au-delà des graves troubles subis par nos concitoyens, les forces de l'ordre ont essuyé jets de pierre et tirs de mortiers d'artifice. Dans de trop nombreux quartiers, les services de secours ne peuvent plus intervenir sans protection policière, sans se faire attaquer. Ce sont d'ailleurs des guets-apens à l'encontre des sapeurs-pompiers sous escorte policière qui constituent le point de départ des violences de cette semaine. Mais où est donc passée l'autorité de l'État ? Alors que nous déplorions la violence dont les forces de l'ordre font l'objet, suite à l'assassinat de Stéphanie Monfermé, il est temps de réagir face à cette réalité quotidienne intolérable. Les bandes qui n'hésitent pas à prendre à partie les forces de l'ordre sont un phénomène que le Gouvernement semble incapable d'enrayer. Vous avez beau jeu de vous parer de vos nouveaux habits sécuritaires, mais les Français ne se laisseront pas abuser par un tel déguisement. Vous ne pouvez pas masquer votre bilan calamiteux en matière de sécurité au regard de la situation dans notre pays. Quand allez-vous enfin garantir aux Français le droit à vivre en toute sécurité ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur. Madame la députée Anthoine, on peut être d'accord avec beaucoup de vos propos, mais vous oubliez sans doute le principal : s'il y a des troubles dans certains quartiers, notamment à Valence, c'est parce que depuis le mois de janvier, il y a eu 495 interpellations et vingt-cinq réseaux de trafic de stupéfiants démantelés ; c'est parce que la police de la République fait son travail. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem.)

Madame, j'aurais également souhaité que vous formuliez, comme vous l'avez pu faire dans le courrier que vous m'avez envoyé, des remerciements au Gouvernement pour les quinze policiers supplémentaires arrivés à Valence, et que vous souligniez le travail extrêmement précis du préfet – que vous connaissez bien – et des services de police. Ce midi encore, trois interpellations supplémentaires de responsables des violences contre les policiers ont eu lieu.

M. Pierre Cordier. Vous êtes exceptionnel, monsieur le ministre !

M. Gérald Darmanin, ministre . Voyez-vous, madame, je pense qu'il y a deux façons de voir cette question très compliquée du trafic de stupéfiants : soit on veut la tranquillité et on ne dérange pas les trafics, soit on considère que la police est partout chez elle et qu'elle doit les démanteler. Pour ce faire, des centaines de personnes sont interpellées,…

M. Pierre Cordier. Ça ne se voit pas.

M. Gérald Darmanin, ministre . …nous menons la guerre contre la drogue, nous renforçons les policiers et nous travaillons avec les procureurs de la République. Nous faisons un travail qui réglera bien des problèmes pour les prochains ministres de l'intérieur. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem. – Protestations sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à Mme Emmanuelle Anthoine.

Mme Emmanuelle Anthoine. Vous vous félicitez de votre action, mais quel décalage avec ce que vivent les Français ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Gérald Darmanin, ministre. Je regrette qu'il ne vous reste pas quelques instants pour nous faire des propositions…

Plusieurs députés du groupe LR . Oh !

M. Gérald Darmanin, ministre . …mais mon bureau est ouvert, je les écouterai avec grand plaisir. Madame la députée, vous auriez peut-être pu accompagner l'une des 270 interventions de police effectuées depuis deux mois.

M. Florian Bachelier. Eh oui !

M. Gérald Darmanin, ministre . Soixante CRS supplémentaires resteront plusieurs jours dans la commune de Valence : n'hésitez pas à faire des sorties avec les policiers, vous verrez à quel point la fermeté de la République est de retour. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem.)