Stratégie vaccinale
Question de :
M. Jean-Jacques Gaultier
Vosges (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 5 mai 2021
STRATÉGIE VACCINALE
M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Gaultier.
M. Jean-Jacques Gaultier. Ma question, s'adresse à monsieur le ministre des solidarités et de la santé et concerne la stratégie vaccinale. Pour tout dire, j'hésite à employer l'expression : encore eût-il fallu qu'il y eût une stratégie et qu'il y eût des vaccins. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – Protestations sur les bancs des groupes LaREM et Dem.)
M. Pierre Cordier. Ça, ça fait mal !
M. Jean-Jacques Gaultier. Le Gouvernement a présenté le calendrier des réouvertures : une valse à quatre temps, avec un Président de la République qui bat la mesure. Cependant, la situation sanitaire est toujours très incertaine, et les Français manquent de vaccins. Il y avait zéro mort à Londres et 60 % de la population étaient vaccinés lorsque les Anglais ont rouvert, ce qui est loin d'être le cas chez nous.
Alors que nous abordons la rentrée scolaire, combien d'enseignants sont vaccinés ? Quel pourcentage de la population des collèges et des lycées est vacciné ? Quel pourcentage de la population des établissements du premier degré est vacciné ? Pourquoi ne pas avoir anticipé et profité des vacances scolaires pour vacciner ? C'est toujours le même manque d'anticipation. Oui, il faut élargir la vaccination à plus d'enseignants, comme il faut l'élargir à plus de Français. Arrêtez de saucissonner la population : sept catégories et dix-neuf sous-catégories de patients ; douze catégories et vingt sous-catégories de comorbidité ; quarante maladies rares – et ça change tout le temps !
Masques, tests, vaccins, vous êtes toujours en retard. Au début, les masques n'étaient pas pour tout le monde – n'est-ce pas monsieur le ministre ? Selon vos propres mots, ça ne servait à rien. Ensuite, ce sont les tests qui n'étaient pas pour tout le monde. Aujourd'hui, c'est au tour des vaccins. C'est toujours l'absence d'anticipation et la gestion de la pénurie. On a des patients sans vaccins et des vaccins sans patients. Quand serez-vous enfin clairs, efficaces et rapides, afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent d'être vaccinés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie. Merci pour cette question, qui n'est en rien, bien sûr, caricaturale. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et Dem.)
M. Patrick Hetzel. Sortez de l'amateurisme !
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée . Pouvons-nous enfin sortir des caricatures et des anathèmes, s'il vous plaît, pour parler des faits ?
Je remercie les Français de leur résilience, de leur façon de réagir et de s'adapter à la crise sanitaire de manière tout à fait responsable. Nous pouvons les féliciter et nous féliciter du grand engouement pour la vaccination. Il n'était d'ailleurs pas évident au départ qu'il ait lieu. Plus de 16 millions de Français ont reçu au moins une injection de vaccin, soit trois adultes sur dix.
Cette réussite est le fruit de plusieurs décisions. D'abord, nous privilégions en toutes circonstances la sécurité des vaccins. Nous favorisons la mobilisation exceptionnelle de tous les professionnels de santé, que je salue, pour accélérer chaque jour le rythme. Dans la seule journée d'hier, plus de 420 000 personnes ont été vaccinées.
La priorisation que nous avons établie constitue en effet une stratégie, que nous déployons progressivement mais rapidement. Il s'agit de nous assurer que nos concitoyens qui en ont le plus besoin, parce qu'ils sont les plus sensibles au virus, disposent des vaccins les premiers. C'est un choix de santé publique, un choix politique clair, que nous assumons pleinement. Il porte ses fruits, puisque la part des catégories de personnes vaccinées dans les services de réanimation est en baisse continue, ce dont vous devriez être satisfaits.
Une députée du groupe LR . Vous déformez ce qu'il a dit !
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée . C'est un indicateur clair : la vaccination marche, elle protège contre les formes graves du virus.
Avec l'augmentation du nombre de doses disponibles et l'élargissement progressif des publics éligibles, nous atteindrons notre objectif de protéger toute la population. Samedi, nous avons ouvert la vaccination à 4 millions de Français supplémentaires, qui souffrent de maladies chroniques, en particulier d'obésité. Le Président de la République a présenté un cap clair à nos concitoyens : dès le 15 juin, tous les Français majeurs qui le souhaitent, et j'espère que chacun le souhaitera, pourront se faire vacciner. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)
M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Gaultier.
M. Jean-Jacques Gaultier. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, qui n'est pas là, court après le virus ; les Français courent après les vaccins. La vérité est que 70 % des Français n'ont pas reçu la première dose et que 90 % n'ont pas reçu la seconde. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
Auteur : M. Jean-Jacques Gaultier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Pharmacie et médicaments
Ministère interrogé : Autonomie
Ministère répondant : Autonomie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 mai 2021