15ème législature

Question N° 4029
de Mme Zivka Park (La République en Marche - Val-d'Oise )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Premier ministre
Ministère attributaire > Premier ministre

Rubrique > aménagement du territoire

Titre > Plan d'urgence pour le Val-d'Oise

Question publiée au JO le : 19/05/2021
Réponse publiée au JO le : 19/05/2021 page : 5201

Texte de la question

Texte de la réponse

PLAN D'URGENCE POUR LE VAL-D'OISE


M. le président. La parole est à Mme Zivka Park.

Mme Zivka Park. Monsieur le Premier ministre, il y a un an et demi, avec mes collègues du Val-d'Oise – que j'associe évidemment à cette question –, j'interpellais votre prédécesseur sur la nécessité d'agir urgemment pour l'est de ce département et sur l'avenir de ce territoire, en difficulté dans bien des domaines. Avec la Seine-Saint-Denis, ce département a été l'un des plus touchés par la crise sanitaire que nous traversons.

Le triangle de Gonesse a été au cœur de nombreux débats et de crispations. Beaucoup ont décidé d'instrumentaliser cet espace et d'en faire un terrain de jeu politique. Nous avons choisi de continuer de consacrer l'essentiel de ces terres à l'exploitation agricole mais aussi d'y investir pour faire naître de nouvelles activités respectueuses de l'environnement, pour notre jeunesse et pour le département.

Ces enjeux ne sont pas incompatibles, contrairement à ce que certains prétendent. En investissant à cet endroit, pour ces habitants, on fait une promesse d'avenir, comme vous-même l'avez rappelé lors de votre déplacement à Gonesse. Il s'agit – pour reprendre vos mots – de « tenir le pacte républicain ».

Le plan d'accompagnement que vous proposez au département et que nous, parlementaires de la majorité, appelions de nos vœux, est une réponse de l'État à toutes les difficultés que connaissent Gonesse, Sarcelles ou Cergy. Ce Gouvernement a pris la mesure des besoins et présente un plan ambitieux à la hauteur des défis.

Vous avez placé l'éducation au cœur du projet, notamment avec la création d'une cité scolaire internationale et d'un lycée agricole, ainsi que de cités éducatives à Goussainville et à Argenteuil grâce à l'action de notre ministre déléguée chargée de la ville, Nadia Hai. Mais des investissements pour la rénovation urbaine, la sécurité et la santé ont également été prévus, avec notamment la reprise de la dette des hôpitaux dans lesquels les effets de la crise sanitaire ont été les plus lourds.

Je me souviens de l'époque où l'annonce de l'arrêt d'EuropaCity avait provoqué de multiples autres déclarations : la présidente de la région Île-de-France avait ainsi annoncé ce fameux milliard dont on n'a jamais réellement vu les contours en critiquant, évidemment, l'action de l'État, comme si les problèmes abordés dataient d'hier. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.) Aujourd'hui, les moyens sont là.

Monsieur le Premier ministre, je souhaite à présent que l'application du plan annoncé fasse l'objet d'un consensus. Quelle est la feuille de route du Gouvernement concernant le déploiement de ces mesures concrètes dans l'est du Val-d'Oise ? (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Jean Castex, Premier ministre. Je tiens à répondre moi-même à cette question importante qui fait suite au déplacement que j'ai effectué dans le Val-d'Oise le 7 mai dernier. Les annonces que j'y ai faites, et que vous avez rappelées, illustrent, me semble-t-il, les axes fondamentaux de la politique gouvernementale déclinée sur un territoire.

Le Val-d'Oise, en particulier sa partie orientale, est un des départements les plus jeunes et les plus dynamiques mais est aussi confronté à des difficultés structurelles, vous le savez – je salue au passage tous les parlementaires qui ont beaucoup travaillé pour élaborer les mesures que j'ai présentées.

C'est pourquoi nous avons mobilisé de façon prioritaire tous les leviers de l'action gouvernementale, à commencer par le plan de relance, qui se déploie – j'en profite pour le dire à la représentation nationale – de façon massive dans le pays et dont l'intensité va s'amplifier dans les semaines et les mois à venir.

Je pense également aux investissements prévus dans le cadre du Ségur de la santé que j'ai présenté ici-même, et aux mesures que j'ai annoncées lors du comité interministériel à la ville de Grigny, qui renforcent considérablement les moyens de la politique de la ville à destination des quartiers.

Toutes ces mesures doivent être appliquées en priorité dans les territoires de la République qui ont le plus souffert de retards et au bénéfice des populations qui ont été le plus touchées par la crise. Tel est le rôle de l'État auquel nous croyons.

Très concrètement, nous avons agi en faveur du désenclavement du Val-d'Oise. J'ai ainsi confirmé de façon définitive la réalisation de la ligne de métro 17 ainsi que l'interconnexion à Saint-Denis entre la ligne de Transilien H, le RER D et le Grand Paris Express. Des opérations de rénovation urbaine sont par ailleurs prévues à Garges-lès-Gonesse et à Villiers-le-Bel. Les hôpitaux de Pontoise, Argenteuil et de Gonesse bénéficieront de crédits dans le cadre du Ségur de la santé. En matière de sécurité, le commissariat de Sarcelles sera reconstruit et nous édifierons une nouvelle maison d'arrêt dans le département. D'autre part, de nouvelles formations seront proposées à l'université de Cergy, dont l'offre se déploiera à l'IUT de Sarcelles.

Enfin nous allons - mesure emblématique - régler l'affaire du Triangle de Gonesse. J'ai ainsi confirmé qu'une gare verrait le jour à la suite de l'abandon du projet EuropaCity et appelé au développement d'un pôle à vocation agroécologique, cette préoccupation figurant parmi les priorités majeures du Gouvernement. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Patrick Hetzel. Tout ça, ce sont des mots !

M. Jean Castex, Premier ministre . J'ajoute qu'un lycée international y sera implanté. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

M. Pierre Cordier. Et Laurent Saint-Martin est tête de liste aux régionales !

M. Jean Castex, Premier ministre . Enfin, mesure hautement symbolique, l'extension du marché d'intérêt national de Rungis s'effectuera dans l'est du Val-d'Oise.

Vous le voyez, le Gouvernement est au rendez-vous pour répondre aux besoins de ce territoire, comme il le sera s'agissant de tous les territoires de la République.