Question au Gouvernement n° 404 :
reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël

15e Législature

Question de : M. Alain David
Gironde (4e circonscription) - Nouvelle Gauche

Question posée en séance, et publiée le 13 décembre 2017


RECONNAISSANCE PAR LES ÉTATS-UNIS DE JÉRUSALEM COMME CAPITALE D'ISRAËL

M. le président. La parole est à M. Alain David, pour le groupe Nouvelle Gauche.

M. Alain David. Ma question, à laquelle j'associe Joaquim Pueyo, s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Le 6 décembre, le Président des États-Unis a reconnu Jérusalem comme la capitale de l'État d'Israël et a demandé que l'ambassade américaine y soit transférée.

M. Meyer Habib. C'est une réalité historique ! (Protestations sur quelques bancs du groupe REM.)

M. Alain David. Par cette décision unilatérale, qui s'oppose aux résolutions internationales de l'ONU, Donald Trump exacerbe les difficultés dans cette région et déclenche colère et violences. Depuis jeudi, quatre Palestiniens ont perdu la vie et plus de 1 500 ont été blessés lors d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes. Des roquettes ont également été tirées depuis Gaza sur le territoire israélien.

Appel au calme et condamnations de tous les actes de violence ne suffiront pas à régler une situation qui s'enlise depuis des dizaines d'années et à relancer un processus de paix en état de mort cérébrale.

Le Président Macron et la Haute représentante de l'Union ont eu raison de qualifier la décision du Président américain de « regrettable ». Je sais que sur la majorité des bancs de cette assemblée, nous sommes attachés à une solution à deux États, vivant dans la paix et la sécurité, avec des frontières internationalement reconnues. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe REM.)

Les ministres des affaires étrangères européens ont abordé cette question hier. L'Union doit pouvoir porter une proposition concrète et mesurée. Bien que la Hongrie bloque une déclaration commune, il est nécessaire que nous puissions jouer un rôle central pour ramener les partis à la table des négociations.

M. Meyer Habib. C'est un scandale !

M. Alain David. Quand certains décident de jouer l'affrontement, l’Union européenne et ses membres peuvent travailler à mettre fin à un conflit qui n'a que trop duré.

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement.

M. Fabien Di Filippo. Des relations avec la majorité, plutôt !

M. Christophe Castaner, secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le député, la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade des États-Unis sème le trouble dans la communauté internationale. Dans sa réponse à Hugues Renson, M. le Premier ministre a rappelé la position de la France qui, vous aurez pu le noter, rassemble au-delà même de la majorité.

La situation troublée au Moyen-Orient révèle un besoin d'Europe. Il convient que les États membres parlent d'une même voix. Dès lundi, les ministres des affaires étrangères réunis en conseil ont abordé le sujet – c'était nécessaire – et rencontré le Premier ministre israélien. Il sera de nouveau question de ce sujet lors du Conseil européen des 14 et 15 décembre.

Vous avez pu entendre le Président de la République, après sa rencontre avec le Premier ministre israélien dimanche, réaffirmer la position de la France : on peut être très attentif à la sécurité, légitime, d'Israël et poser en même temps le principe de deux États vivant côte à côte, avec une capitale commune, Jérusalem…

M. Meyer Habib. Jamais ! (Vives protestations sur plusieurs bancs.)

M. Christophe Castaner, secrétaire d'État. …dont je rappelle que c'est le troisième lieu saint de l'islam.

M. Claude Goasguen. Jamais, vous entendez ! (Mêmes mouvements.)

M. Christophe Castaner, secrétaire d'État. L'islam a besoin aussi de ce respect. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM, MODEM et FI.)

Plutôt que de crier, de hurler, de dénoncer, il est essentiel que nous soyons rassemblés pour protéger Israël et lui garantir les meilleures conditions de sécurité, en faisant vivre deux États côte à côte. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)

Données clés

Auteur : M. Alain David

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Relations avec le Parlement

Ministère répondant : Relations avec le Parlement

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 13 décembre 2017

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