15ème législature

Question N° 4084
de M. Bernard Reynès (Les Républicains - Bouches-du-Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Agriculture et alimentation
Ministère attributaire > Agriculture et alimentation

Rubrique > élevage

Titre > Situation des manadiers

Question publiée au JO le : 02/06/2021
Réponse publiée au JO le : 02/06/2021 page : 5670

Texte de la question

Texte de la réponse

SITUATION DES MANADIERS


M. le président. La parole est à M. Bernard Reynès.

M. Bernard Reynès. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance. Avec un déconfinement espéré, certes progressif, la reprise de la culture dite prestigieuse ne doit pas se faire au détriment d'une culture populaire. Je pense particulièrement aux fêtes votives et traditionnelles qui sont le reflet de l'identité de chaque territoire.

Dans nos territoires déchirés par la crise, ce besoin de retrouver nos racines est essentiel au travers d'un art de vivre festif lié à l'histoire de chaque région. En Provence, la crise sanitaire est fatale pour les manadiers, les gardiens des élevages de taureaux et de chevaux de race camargue qui, malgré leurs tentatives pour diversifier leur activité, ont perdu 90 % de leur chiffre d'affaires et doivent faire face à de lourdes charges d'exploitation incompressibles. Alors que les festivités génèrent 120 millions d'euros pour l'économie locale, les manadiers ne bénéficient que de 10 % de ces retombées et aujourd'hui leurs pertes atteignent 10 millions. Ils demandent un gel immédiat de leurs charges exceptionnelles, un fonds d'aide d'urgence pour leurs charges d'exploitation, la prorogation du fonds de solidarité jusqu'à la fin de l'année 2021, un message fort auprès des banques pour subvenir aux besoins de trésorerie, un soutien de l'État et des collectivités au plan de relance proposé par la Fédération des manadiers et un appui des élus au maintien de la politique agricole commune.

Monsieur le ministre, votre soutien est indispensable pour préserver leur avenir, gage de l'identité de tout un territoire et de ses traditions. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

M. Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Je veux vous remercier pour votre question et vous dire à quel point je partage les propos que vous avez tenus sur la nécessité, dans ce déconfinement, de faire vivre tout ce qui fait identité, tout ce qui fait France et tout ce qui en fait les spécificités. À ce titre, soyez assuré que nous avons, mon collègue ministre de l'économie et moi-même, bien conscience des problèmes des manadiers, de tout ce qu'ils ont vécu ces derniers mois et des difficultés financières auxquelles nous nous attelons pour apporter des réponses concrètes, sous l'égide du Premier ministre.

Vous l'avez dit, nous avons d'abord déployé le fonds de solidarité, en particulier pour les manadiers. Ensuite, nous avons instauré, dans certains territoires, au plus près d'eux, des cellules de suivi pour traiter les questions fiscales que vous avez évoquées. Par ailleurs, des fonds sont disponibles, dans le cadre du plan de relance, pour accompagner les filières et l'ensemble des manadiers ont eu la possibilité de postuler pour en bénéficier.

Vous avez indiqué que ces mêmes manadiers ont demandé le soutien des élus au maintien de la PAC. Je crois que vous avez, au travers de vos propos, montré à quel point vous les soutenez. Soyez assuré que j'ai bien entendu votre demande.

Pas plus tard qu'il y a quarante-huit heures a eu lieu, au sein de mon ministère, une nouvelle réunion avec les manadiers pour travailler sur cette feuille de route. Elle est nécessaire, à la fois pour eux, pour ces territoires, pour nos traditions, et, au final, pour notre identité tellement mise à mal aujourd'hui et que nous avons tant de bonheur à retrouver en cette période de déconfinement. Vous pouvez donc compter sur mon engagement et sur celui de Bruno Le Maire.

M. le président. La parole est à M. Bernard Reynès.

M. Bernard Reynès. Je vous remercie. Bien sûr, vos propos vous engagent. J'ajouterai que cette question est essentielle à ce territoire de la Provence où la biodiversité est déjà menacée. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LR.)