15ème législature

Question N° 4138
de M. François Ruffin (La France insoumise - Somme )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Industrie
Ministère attributaire > Industrie

Rubrique > entreprises

Titre > Anciens salariés de l'Usine Whirlpool d'Amiens

Question publiée au JO le : 16/06/2021
Réponse publiée au JO le : 16/06/2021 page : 6301

Texte de la question

Texte de la réponse

ANCIENS SALARIÉS DE L'USINE WHIRLPOOL D'AMIENS


M. le président. La parole est à M. François Ruffin.

M. François Ruffin. « Je prends l'engagement de revenir dans un an au plus tard, les résultats, on les aura ! » C'est le Président de la République, Emmanuel Macron, qui faisait cette promesse le 22 novembre 2019 dans l'usine Whirlpool d'Amiens.

Des députés du groupe LR . Très bien !

M. François Ruffin. Dix-huit mois plus tard, le chef de l'État n'est toujours pas revenu (Exclamations sur plusieurs bancs des groupes FI et GDR) ;…

M. Christian Hutin. En effet !

M. François Ruffin. …surtout, quels sont les résultats ? Ils sont nuls, il n'y en a aucun. Whirlpool a fermé, le repreneur, WN, a fermé et le repreneur du repreneur, Ageco Agencement, a fermé. Après trois reprises en trois ans, après trois visites présidentielles, il reste en tout et pour tout trois anciens salariés de Whirlpool sur les 286 que comptait l'usine. Voilà le résultat !

« L'avenir industriel est garanti », assurait pourtant le chef de l'État. « C'est un cluster formidable » et patati et patata. Ce jeudi, le Président de la République sera en visite dans la Somme,…

M. Christian Hutin. Ah !

M. François Ruffin. …mais Emmanuel Macron ne verra pas les anciens de Whirlpool, il les évitera. Les ouvriers se rassembleront demain pour protester, à l'occasion d'un barbecue sur leur parking. Quel ministre viendra ? Quel ministre ne les fuira pas ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI et sur de nombreux bancs du groupe GDR.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'industrie.

M. Maxime Minot. Candidate dans les Hauts-de-France !

Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'industrie. Monsieur Ruffin, je reconnais bien là votre style : interpeller devant les caméras mais être absent lorsqu'il faut chercher des solutions. (Protestations sur les bancs du groupe FI. – Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. Pierre Cordier. C'est le Président qui a fait des promesses !

Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée. Vous avez raison de dire que l'arrêt de la production a été un choc pour les familles, les salariés et le territoire. C'est pour cela que le Gouvernement s'est mobilisé : pour trouver des solutions pour les hommes, le site et le bassin d'emploi.

Quelle est aujourd'hui la situation ? Elle est très simple : 186 des 286 anciens salariés ont trouvé une solution dans le bassin d'emploi. Les 46 salariés non repris par Ageco fin avril bénéficient des mêmes mesures d'accompagnement individualisées qui ont permis à leurs anciens collègues de se reclasser.

M. Jean-Luc Mélenchon. Encore heureux !

Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée . Des entreprises se sont installées sur le site de Montières et y ont créé des emplois ; Amiens métropole recherche des projets ; à proximité du site, Ynsect recrute 500 salariés pour développer une activité nouvelle ; dix-huit projets sont financés dans le département de la Somme au titre du plan de relance. Au total, le niveau de chômage, à Amiens, est inférieur de plus de deux points à celui que nous avons trouvé lorsque nous sommes arrivés au gouvernement. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Telle est la réalité dans ce territoire après la crise sanitaire que nous avons traversée.

Monsieur Ruffin, faire de la politique, ce n'est pas faire le bateleur ou le provocateur sur les marchés ou dans sa cuisine,…

M. Jean-Luc Mélenchon. Gardez votre morgue pour vous !

M. Pierre Cordier. Vous n'en faites pas, tous les week-ends, dans les Hauts-de-France, de la politique, madame Pannier-Runacher ?

Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée . …c'est trouver des solutions autant que possible et c'est ce que nous faisons. Les habitants des Hauts-de-France méritent bien mieux que des démagogues de droite et de gauche, ils méritent des gens qui s'occupent d'eux ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. Pierre Cordier. On verra dimanche, madame la ministre déléguée !

M. le président. La parole est à M. François Ruffin.

M. François Ruffin. Tout cela est très beau, madame la ministre déléguée. Et je ne vais pas vous attaquer puisque vous êtes si formidable, puisque votre bilan est si excellent, puisque vous êtes si fière de vos résultats, allez-les présenter ! Non pas à moi ni à votre majorité, mais aux ouvriers pour voir s'ils sont convaincus par vos solutions et vos projets.

M. Maxime Minot. Très bien, monsieur de Ruffin !

M. François Ruffin. Vous êtes applaudie ici mais, demain, irez-vous devant les travailleurs ? (Applaudissements sur les bancs des groupes FI et GDR.) Le ministre de l'économie viendra-t-il demain ? Le Président de la République viendra-t-il demain ? Il n'y aura pas de gifle ni de farine, vous le savez. Les ouvriers de mon coin et de notre pays se comportent bien. Trop bien, peut-être. Depuis quarante ans qu'ils s'en prennent, des gifles ! (Mêmes mouvements.) Depuis quarante ans que vous signez des accords de libre-échange avec l'Inde ou la Chine pour mieux délocaliser leurs usines. Vous continuez cette politique ! Y aura-t-il au moins un député pour aller leur parler demain ?

M. Bruno Studer. Coupez !

M. François Ruffin. Un pour ne pas se dégonfler ? (Applaudissements sur les bancs des groupes FI et GDR.)

M. Pierre Henriet. Votre intervention est-elle tirée de votre journal Fakir ou a-t-elle été rédigée par vos collaborateurs ?