15ème législature

Question N° 417
de M. Richard Ramos (Mouvement Démocrate et apparentés - Loiret )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Économie et finances
Ministère attributaire > Économie et finances

Rubrique > chambres consulaires

Titre > fusion des chambres de commerce et d'industrie et des chambres de métiers et de chamb

Question publiée au JO le : 14/12/2017
Réponse publiée au JO le : 14/12/2017 page : 6494

Texte de la question

Texte de la réponse

FUSION DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE ET DES CHAMBRES DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT


M. le président. La parole est à M. Richard Ramos, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.

M. Richard Ramos. Monsieur le ministre de l'économie et des finances, les chambres consulaires participent activement à la relation avec les acteurs économiques. Beaucoup s'inquiètent de l'éventuelle volonté du Gouvernement de fusionner les chambres de commerce et d'industrie avec les chambres de métiers et de l'artisanat.

Dans le cadre des états généraux de l'alimentation, le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, Stéphane Travert, a défendu le modèle de la ferme familiale et non celui de la firme agricole.

M. Laurent Furst et Mme Sylvia Pinel . Très bien !

M. Richard Ramos. Défendons, dans cet hémicycle, au-delà des barrières politiques, le modèle artisanal français ! Les artisans ont, dans leur ADN, des tours de main et des savoir-faire français d'hommes et de femmes dont la priorité est toujours la recherche de la qualité – toujours la qualité. La tradition française permet encore à nos concitoyens de manger des produits pétris dans les boulangeries, de manger des aliments issus des cuisines de nos restaurateurs et non de quelconques micro-ondes. Nos plombiers ne sont pas encore inscrits sur une liste d'auto-entrepreneurs communiquée par des grandes surfaces de bricolage ; ce sont des hommes et des femmes qui possèdent un tour de main et assurent un service après-vente.

Fusionner, monsieur le ministre, c'est risquer de passer à un modèle principalement financier, où l'on pourrait expliquer à un pâtissier désirant se mettre à son compte qu'il vaut mieux acheter du pain et des viennoiseries industriels et surgelés car ce serait plus rentable et cela nécessiterait moins de main-d’œuvre. On lui dirait également de quitter le bourg de son village pour aller installer son commerce en face d'une chaîne de grande distribution, où le flux est plus important.

Monsieur le ministre, comme le dit Gérard Gautier, président de la chambre de métiers et de l'artisanat du Loiret : « La France a engrangé, au cours des siècles, des savoir-faire qui, s'ils tombent dans l'oubli, ne se relèveront pas. » Nous devons défendre notre artisanat et notre réseau de services de proximité. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous éclairer sur vos intentions et peut-être rassurer les professionnels ? (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM et sur quelques bancs du groupe REM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.

M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances. Monsieur Ramos, les artisans sont la fierté de la France. Un croissant fait avec amour par un boulanger au petit matin aura toujours plus de goût qu'un croissant industriel surgelé. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.) Je compte sur vous pour m'en offrir dès demain matin ! (Sourires et exclamations.)

M. Éric Straumann. Bravo !

M. Hervé Saulignac. Quel est le prix d'un croissant ?

M. le président. Mes chers collègues, je vous en prie !

M. Bruno Le Maire, ministre . Les artisans savent qu'ils peuvent compter sur le soutien du Premier ministre, du Gouvernement et, je pense, de l'ensemble de la représentation nationale.

Mais vous m'interrogez plus précisément sur les chambres de commerce et d'industrie, et sur les chambres de métiers et d'artisanat. Permettez-moi de reprendre ma casquette de ministre des finances : tout le monde doit faire un effort pour que les finances publiques de la nation soient bien tenues. Comme vous le savez, nous avons demandé aux chambres de commerce et d'industrie un effort important, pour solde de tout compte, de 150 millions d'euros en 2018. Nous souhaitons qu'elles se réorganisent – elles ont commencé à le faire –, qu'elles se rationalisent – elles ont commencé à le faire –, qu'elles travaillent main dans la main avec Business France – nous œuvrons en ce sens, avec Jean-Yves Le Drian – pour mieux soutenir nos PME à l'exportation.

Je vous le dis très sincèrement : je ne suis pas favorable à la fusion des chambres de métiers et de l'artisanat avec les chambres de commerce et d'industrie. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM, MODEM et UAI). Elles ont chacune leurs spécificités,…

M. Fabien Di Filippo. Très bien !

M. Bruno Le Maire, ministre . …chacune leur identité, même si cela ne les exonère pas d'accomplir des efforts d'économies, de réduire leurs dépenses de fonctionnement, de mieux articuler leur action et d'adopter un fonctionnement régional plus offensif. Toutefois, que chacun garde son identité ; c'est ainsi que nous serons les plus forts ! (Applaudissements sur quelques bancs des groupes REM et MODEM.)