15ème législature

Question N° 4189
de M. Boris Vallaud (Socialistes et apparentés - Landes )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Autonomie
Ministère attributaire > Autonomie

Rubrique > santé

Titre > Variant delta de la covid-19

Question publiée au JO le : 30/06/2021
Réponse publiée au JO le : 30/06/2021 page : 6824

Texte de la question

Texte de la réponse

VARIANT DELTA DE LA COVID-19


M. le président. La parole est à M. Boris Vallaud.

M. Boris Vallaud. Depuis plusieurs semaines, le variant Delta de la covid-19 se répand dans le monde. Il est présent dans quatre-vingt-cinq pays, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le présentant comme le plus contagieux des variants. En Inde, nous en avons été les témoins, il a contribué à une vague de coronavirus parmi les plus violentes que le monde ait connues.

Présent en France depuis plusieurs semaines, il s'est notamment propagé dans le département des Landes. Vous avez vous-même indiqué que ce variant représente désormais 20 % des cas en France et 70 % dans les Landes.

Des pays bien plus avancés que le nôtre en matière de vaccination, tels que la Grande-Bretagne où 66 % des adultes sont complètement vaccinés, ou encore Israël, sont contraints à prendre de nouvelles mesures de précaution. En Grande-Bretagne, ce variant représente 90 % des contaminations ; il a contribué au quadruplement des cas et au doublement des hospitalisations le mois dernier.

Nous nous souvenons des propos rassurants tenus par le Gouvernement lors de l'émergence du variant anglais. Nous savons aussi que des décisions tardives, comme celle de procéder à un troisième confinement, ont eu un coût humain considérable : probablement plus de 14 000 décès.

Nous en sommes donc à 20 %. Qu'en sera-t-il dans une semaine ? Dans deux semaines ? Il semble déjà acquis que le rythme des primo-vaccinations ralentit alors que notre couverture vaccinale est très partielle, très insuffisante, au moment où les scientifiques semblent s'entendre sur la nécessité d'une immunité collective de l'ordre de 80 à 90 % pour vaincre le variant Delta.

Disons-le avec force : c'est le moment le plus dangereux de la pandémie pour celles et ceux qui ne sont pas encore vaccinés. Quelles dispositions entendez-vous prendre pour relancer très fortement et immédiatement la campagne de vaccination, en particulier les primo-vaccinations ? Quelles mesures de précaution devraient être envisagées, si ce n'est prises, afin de ralentir très fortement la propagation de ce variant qui inquiète chacune et chacun d'entre nous ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC. – Mme Cathy Racon-Bouzon et M. Hugues Renson applaudissent également.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.

M. Pierre Cordier. La seule rescapée LaREM des élections !

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie. Permettez-moi d'abord de rappeler que les Français ont tenu et que leurs efforts ont porté leurs fruits : hier, moins de 1 % des tests PCR étaient positifs et moins de 9 000 personnes étaient hospitalisées pour le covid-19.

Néanmoins, selon un schéma habituel, les virus évoluent, mutent, ce qui nous oblige à nous adapter car la situation du jour ne sera pas forcément celle du lendemain. La progression rapide du variant dit Delta, devenu majoritaire dans quelques pays comme la Grande-Bretagne, doit nous rendre vigilants. Ce variant paraît très contagieux. Nous devons donc anticiper, détecter et endiguer son apparition le plus rapidement possible.

Nous redoublons de vigilance dans le département des Landes où l'alerte est renforcée en raison de la présence du variant Delta, notamment dans l'EHPAD de Pontonx-sur-l'Adour, un lieu particulièrement sensible. Le Premier ministre et le ministre des solidarités et de la santé se sont rendus sur place pour annoncer des moyens de lutte. Il nous faut réagir sans attendre, ce que nous faisons en mobilisant tous les outils à notre disposition.

Le taux d'incidence a déjà baissé de 10 %. C'est le fruit d'une stratégie : tester alerter, protéger et vacciner au maximum. À cet égard, nous avons doublé les doses qui arrivent dans votre département ; la Croix-Rouge et la protection civile interviennent désormais dans dix-huit communes au lieu de neuf précédemment.

À l'approche de l'été, nous intensifions cette stratégie. Pour sortir durablement de cette crise et faire face au variant Delta, il faut poursuivre et amplifier la campagne de vaccination comme nous le faisons. Répétons-le : tous nos vaccins sont très efficaces contre ce nouveau variant dès lors que la couverture est complète. Nous devons donc maintenir ce rythme durant tout l'été. Je salue tous les professionnels de santé qui sont mobilisés à cet effet. Vous le constatez, monsieur le député, nous sommes très mobilisés face à cette situation. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. Boris Vallaud.

M. Boris Vallaud. Merci pour votre réponse, madame la ministre déléguée, mais je tenais à préciser que le nombre de primo-vaccinés chute. C'est là qu'il faut porter notre effort, sachant qu'il ne s'agit pas que de doses de vaccin mais aussi de personnels de santé pour recevoir les gens.

M. David Habib. Sans les prendre aux autres départements !