Politique sanitaire
Question de :
Mme Sabine Rubin
Seine-Saint-Denis (9e circonscription) - La France insoumise
Question posée en séance, et publiée le 21 juillet 2021
POLITIQUE SANITAIRE
M. le président. La parole est à Mme Sabine Rubin.
Mme Sabine Rubin. Depuis des mois, La France insoumise se bagarre pour qu'il y ait des licences libres sur les vaccins. Depuis des mois, nous réclamons un plan d'urgence à destination des hôpitaux. Depuis des mois, nous réclamons l'installation de purificateurs d'air dans les lieux publics et la mise en œuvre d'une société par roulement pour lisser l'effort collectif. Depuis le mois de mai, nous alertons sur l'imminence d'une quatrième vague. Qu'avez-vous fait ? Quasiment rien. (Protestations sur les bancs du groupe LaREM.)
En décembre, le président Macron assurait que le vaccin ne serait pas obligatoire.
M. Pierre Cordier. C'est vrai, il l'a dit !
Mme Sabine Rubin. En avril, il déclarait : « Le passe sanitaire ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français. »
M. Pierre Cordier. Ça, c'est vrai : il l'a dit !
Mme Sabine Rubin. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, vous affirmiez à votre tour : « La vaccination contre le coronavirus ne sera pas obligatoire ni pour prendre un transport en commun ni pour entrer dans un restaurant. » Parlant du passe sanitaire, Mme Braun-Pivet renchérissait : « J'ai tenu à inscrire noir sur blanc dans la loi qu'un restaurant, un cinéma ou un théâtre ne pourrait pas l'exiger. C'est une question de libertés publiques. »
Pourtant, il y a dix jours, le président Macron, dans l'obscurité des débats du conseil de défense sanitaire, reniait toutes ses promesses. Cette succession de semi-vérités et de mensonges éhontés ne peut que jeter le trouble et susciter une légitime inquiétude dans l'opinion publique.
M. Bruno Millienne. Elle est où, votre solution ?
Mme Sabine Rubin. Comment comprendre, en effet, que l'on rende la vaccination obligatoire pour les soignants et les pompiers, mais pas pour les policiers ? Comment comprendre que l'on puisse prendre un RER bondé pour aller travailler, mais pas le train pour profiter de ses congés ? Voilà quelques-unes de vos contradictions, parmi tant d'autres, sans réponse convaincante.
Votre politique sanitaire est d'ailleurs un véritable échec. La France est le dernier pays de l'Europe de l'Ouest pour la couverture vaccinale des personnes à risque. Comment appliquer votre projet de loi qui, après la concurrence de tous contre tous, organise la terrible surveillance de tous par chacun ?
Monsieur le ministre, au-delà de votre politique vaccinale, plus qu'arbitraire, quelle est votre stratégie sanitaire globale pour notre pays ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.
M. Pierre Cordier. Soyez gentil, monsieur le ministre !
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Madame la députée Sabine Rubin, une chose ne vous arrivera jamais : vous contredire. Il n'y a aucun risque que vous vous contredisiez, puisque tout ce qui ne vient pas de vous est forcément un échec. (Protestations sur les bancs du groupe FI.) Vous nous reprochez de nous contredire, mais vous n'étiez pas d'accord avec nous avant, et vous ne l'êtes pas davantage après. N'y voyez-vous pas un paradoxe ?
M. Ugo Bernalicis. Admettre que vous vous êtes trompé, c'est si compliqué ?
M. Olivier Véran, ministre . Croyez-vous que c'est avec des paradoxes que l'on déploie une politique vaccinale et des soins hospitaliers, que l'on protège les Français ? (Exclamations sur les bancs du groupe FI.)
M. Éric Coquerel. Répondez aux questions !
M. Olivier Véran, ministre . Nous prenons des décisions qui ne font pas toujours plaisir, même à nous-mêmes. C'est aussi cela prendre ses responsabilités et agir pour protéger les Français : prendre les décisions qui vous semblent les plus justes au moment où vous les prenez et les assumer. (Mêmes mouvements.) Vous et les membres du groupe La France insoumise avez été invités plusieurs fois à la table du Premier ministre pour faire des propositions.
M. Éric Coquerel. On l'a fait, ici !
M. Olivier Véran, ministre . Vous avez été consultés à l'écrit et à l'oral. Chaise vide, papier vide.
M. Éric Coquerel. Ce n'est pas vrai !
M. Olivier Véran, ministre . En revanche, vous êtes extrêmement prompts à venir nous expliquer que rien ne fonctionnera. Le pays n'a pas besoin d'une méthode « anti-Coué », il n'a pas besoin qu'on lui dise que rien ne fonctionnera et qu'il est mal gouverné.
M. Éric Coquerel. Mais répondez donc aux questions !
M. Olivier Véran, ministre . Depuis un an et demi, le pays est courageux, résilient, fort, solidaire. (Protestations sur les bancs du groupe FI.) Il attend de sa représentation nationale qu'elle soit à la hauteur de ses responsabilités. Dans sa quasi-totalité, elle l'est et le sera encore cette semaine. Madame la députée, il n'est jamais trop tard pour changer.
M. Éric Coquerel. On ne vous le fait pas dire !
M. Olivier Véran, ministre . Pour une fois, il serait bon que vous vous contredisiez. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur quelques bancs du groupe Dem.)
M. le président. La parole est à Mme Sabine Rubin.
Mme Sabine Rubin. Vous n'avez pas répondu à ma question sur la vaccination des plus fragiles. Qu'allez-vous faire pour revenir au rang qui convient ?
M. Olivier Véran, ministre. Je peux répondre, monsieur le président ?
Auteur : Mme Sabine Rubin
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Solidarités et santé
Ministère répondant : Solidarités et santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 juillet 2021