15ème législature

Question N° 4295
de Mme Alexandra Louis (Agir ensemble - Bouches-du-Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Ville
Ministère attributaire > Ville

Rubrique > aménagement du territoire

Titre > déplacement du Président de la République à Marseille

Question publiée au JO le : 08/09/2021
Réponse publiée au JO le : 08/09/2021 page : 7765

Texte de la question

Texte de la réponse

DÉPLACEMENT DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE À MARSEILLE


M. le président. La parole est à Mme Alexandra Louis.

Mme Alexandra Louis. Ma question s'adresse à Mme Nadia Hay, ministre de la ville. « C'est Marseille ! » : cette expression, nous la connaissons ; elle est marquée tout à la fois par le sceau de la fatalité et de la résilience.

Il y a quelques semaines, Ryan, 14 ans, était emporté par une rafale de kalachnikov devant des enfants de 8 ans : c'est Marseille ! L'angoisse d'une mère des quartiers nord de voir son fils ou sa fille sombrer dans les trafics, c'est Marseille ! Un habitant sur huit qui vit dans un logement indigne, et 174 écoles dans un état de délabrement avancé, c'est Marseille !

Mais Marseille, ce n'est pas que cela. Des citoyens qui se battent pour l'avenir, des mères de famille et des enseignants qui organisent des réseaux de solidarité, des entrepreneurs qui réussissent, des talents qui se révèlent, des policiers engagés sur le terrain, des enfants qui rêvent de devenir footballeur, marin-pompier, ingénieur ou même président, c'est Marseille. Vous les avez rencontrés ; avec eux, à Marseille, vous avez mis en place les cités éducatives et renforcé la prévention.

Vous étiez aux côtés du Président de la République lors de sa visite historique, non pas seulement pour promettre des aides financières, mais pour parer à l'urgence et pour présenter une ambition digne de la deuxième plus grande ville de France. Je veux d'ailleurs, avec l'ensemble des membres du groupe Agir ensemble, saluer les annonces du Président de la République.

Pour combattre l'insécurité, nous avons renforcé les moyens de la justice et de la police. Mais on ne peut pas voir Marseille en grand sans la regarder tout entière : nous devons donc nous attaquer aux racines du mal par l'éducation, la prévention et la lutte contre la pauvreté. Madame la ministre déléguée, vous m'avez dit un jour : « Soit on est gagnant ensemble, soit on est perdant ensemble. » Les citoyens, les associations et beaucoup d'élus locaux sont prêts à agir de concert pour relever Marseille. Quelles seront les actions de votre ministère pour impulser ce nouvel élan ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Agir ens.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la ville.

Mme Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. Madame la députée, vous démontrez parfaitement qu'il n'y a pas mieux que les Marseillais pour parler de Marseille et qu'il n'y a pas mieux placés qu'eux pour commenter la visite de trois jours qu'y a faite le Président de la République.

M. Guy Teissier. C'est un peu normal…

Mme Nadia Hai, ministre déléguée . Qu'avons-nous entendu durant cette séquence, sinon les mots « exigence », « attente », mais aussi « espoir », « démarche inédite » et « méthode nouvelle » ?

Je n'énumérerai pas ici les engagements réciproques qui ont été pris, car je le ferais avec beaucoup moins de talent que le Premier ministre ; ce que je peux vous dire, c'est que la boussole du « Marseille en grand » pointe vers les quartiers. Certains veulent aborder la question des quartiers sous l'angle sécuritaire. Il ne faut pas le nier, les enjeux sécuritaires sont hors normes, et M. le ministre de l'intérieur s'est exprimé longuement à ce sujet en mettant fin, au passage, à certains fantasmes, mais, dans le même temps, il faut réparer Marseille. Le Président de la République a donné un sens à notre action collective en annonçant la rénovation des écoles, la création de studios méditerranéens, les carrefours de l'entrepreneuriat et des transports pour désenclaver les quartiers, mettant fin à quarante-cinq ans d'inaction dans ce domaine.

C'est aussi un travail pour la politique de la ville : 17 millions d'euros sont consacrés chaque année à la ville de Marseille pour soutenir les associations et tisser du lien social, y compris grâce à soixante éducateurs et médiateurs spécialisés. Il est inédit que l'État intervienne sur le sujet.

M. Maxime Minot. C'est historique !

Mme Nadia Hai, ministre déléguée . D'autre part, 300 millions d'euros seront consacrés à la rénovation urbaine, et le Président de la République s'est engagé à doubler cette enveloppe si les élus sont prêts. Vous l'aurez compris, ce n'est pas un plan, mais une ambition renouvelée qui est affichée par le Président de la République ; celle, précisément, qui a manqué aux plans précédents, qu'ils soient issus de la gauche ou de la droite.

Une députée du groupe LaREM . Exactement !

Mme Nadia Hai, ministre déléguée . Vous m'interrogez sur mon action. Sous l'autorité du Premier ministre, je ferai en sorte que tous les habitants des quartiers puissent bénéficier de ces mesures, car la France doit être une chance pour tous. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Agir ens, ainsi que sur quelques bancs du groupe Dem.)