15ème législature

Question N° 42
de M. Richard Ramos (Mouvement Démocrate et apparentés - Loiret )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Agriculture et alimentation
Ministère attributaire > Agriculture et alimentation

Rubrique > agriculture

Titre > états généraux de l'alimentation

Question publiée au JO le : 20/07/2017
Réponse publiée au JO le : 20/07/2017 page : 1689

Texte de la question

Texte de la réponse

ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'ALIMENTATION


M. le président. La parole est à M. Richard Ramos, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.

M. Richard Ramos. Monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, ma question concerne les états généraux de l'alimentation, annoncés pendant la campagne présidentielle.

Ces états généraux, qui vont réunir l'ensemble des acteurs concernés par le sujet, notamment des représentants des agriculteurs, des industries de transformation, de la distribution, mais aussi des consommateurs, sont très attendus. En effet, l'agriculture française traverse une crise extrêmement grave depuis une trentaine d'années, essentiellement liée à la chute des prix payés. En effet, tels qu'ils sont fixés aujourd'hui, les prix ne permettent pas à nos agriculteurs de vivre dignement de leur métier.

Monsieur le ministre, les agriculteurs sont à genoux ! L'année dernière, la moitié de nos producteurs laitiers a gagné moins de 350 euros par mois pour douze heures de travail par jour, sept jours sur sept ! Cette crise est liée fondamentalement à la répartition des marges dans les filières. À cela s'ajoutent des crises mondiales sur les prix et des crises climatiques de plus en plus nombreuses.

Mme Delphine Batho. Et l'absence de régulation européenne !

M. Richard Ramos. Ces états généraux doivent être l'occasion de repenser l'équilibre économique global de nos filières agricoles et de renforcer l'information auprès des consommateurs. Ils doivent permettre de construire un nouveau contrat de confiance entre l'ensemble des acteurs de la filière et les consommateurs, dont les attentes sont légitimes. Nous devons aller dans ce sens, sans stigmatiser les professionnels.

Monsieur le ministre, ces états généraux sont très attendus par nos compatriotes. Comment comptez-vous agir pour offrir des prix rémunérateurs aux agriculteurs ? Que comptez-vous faire pour que les filières de transformation retrouvent des marges suffisantes pour continuer à innover et à se développer à l'international ? Je suis convaincu, comme l'ensemble du Mouvement Démocrate, que ces attentes, en apparence contradictoires, peuvent être satisfaites. Enfin, comment comptez-vous inclure ces États généraux de l'alimentation dans le cadre d'une réforme profonde de la politique agricole commune – PAC –, que nous devons également préparer ensemble ? (Applaudissements sur les bancs des groupes MODEM et REM.)

M. Sébastien Jumel. Très bonne question !

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation.

M. Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Monsieur le député, je vous remercie de votre question, qui me donne l'occasion de rappeler à la représentation nationale que nous devons être fiers de notre agriculture et de nos filières. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)

Nous devons travailler sur le juste prix payé à nos producteurs, qui souffrent depuis trop longtemps de la crise. (Mêmes mouvements.) Ces états généraux seront l'occasion de mettre à plat ce débat et de redonner de la force au triptyque « distributeur-transformateur-producteur ». Le premier chantier que nous ouvrirons concernera la répartition, mais aussi la création, de la valeur. Notre deuxième chantier sera celui d'une alimentation saine et durable : nous devons travailler sur la question du gaspillage alimentaire, sur celle de l'obésité et sur l'amélioration de l'alimentation – manger sain et plus naturel. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe REM.)

C'est à nous de définir une marge de progression, pour que nos éleveurs et nos producteurs puissent vivre dignement de leur métier. C'est tout l'enjeu de ces états généraux.

Bien évidemment, nous accompagnerons les premiers résultats de ces états généraux avec, en ligne de mire, la préparation de la prochaine PAC. Celle-ci devra être à la hauteur des ambitions d'un pays comme la France, qui possède l'agriculture la plus belle et la plus performante du monde. (« Ah ! » sur les bancs du groupe LR.) Au-delà de ce principe, et il faut le réaffirmer sans cesse, nous devons être vigilants et défendre les valeurs de nos institutions françaises, de nos institutions et de nos filières agricoles, qui souffrent énormément aujourd'hui.

Vous le savez, monsieur le député, quatorze ateliers rythmeront ces états généraux, qui seront lancés demain par le Premier ministre. Je vous invite à y participer, pour apporter votre contribution, celle de votre département et de votre territoire. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)