15ème législature

Question N° 4352
de M. Raphaël Schellenberger (Les Républicains - Haut-Rhin )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Transition écologique
Ministère attributaire > Transition écologique

Rubrique > énergie et carburants

Titre > politique énergétique

Question publiée au JO le : 06/10/2021
Réponse publiée au JO le : 06/10/2021 page : 8127

Texte de la question

Texte de la réponse

POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE


M. le président. La parole est à M. Raphaël Schellenberger.

M. Raphaël Schellenberger. Monsieur le Premier ministre, en cinq ans, vous avez réussi à mettre à bas notre politique énergétique souveraine, héritée du général de Gaulle, qui garantissait à la France son indépendance et sa compétitivité : 12 % d'augmentation du prix de l'électricité, 20 % de celui du litre de gazole, 57 % d'augmentation du prix du gaz depuis le début de l'année. Que cela vous plaise ou non, c'est le résultat de votre politique énergétique.

M. Maxime Minot. Tout à fait !

M. Raphaël Schellenberger. Vous le savez pertinemment : en dépit de vos mesures électoralistes, les tarifs continueront d'augmenter car il s'agit d'un problème structurel que vous avez importé en France. Vous êtes le responsable de cette situation car c'est votre programmation pluriannuelle de l'énergie qui a mis à mal les énergies peu chères et propres. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LR.) Mais n'écoutant que votre courage, qui ne vous dit rien, vous préférez toujours l'idéologie au pragmatisme : au moment même où nos besoins en énergie augmentent, vous persistez dans votre choix et prévoyez de fermer, après Fessenheim, douze nouvelles centrales nucléaires fiables, productrices d'une énergie bas carbone, constante et peu coûteuse !

Un député du groupe LR . C'est une honte !

M. Raphaël Schellenberger. Face à cette situation déplorable, vous tenez un discours pronucléaire à six mois d'une élection, sans jamais avoir rien fait depuis quatre ans. (Mêmes mouvements.) L'heure n'est plus aux mots d'amour mais aux preuves ! Les risques d'un black-out électrique pour l'hiver 2022 grandissent chaque jour. Votre politique énergétique, c'est la précarité, par les hausses de prix pour les Français et par le manque de production ! (Mêmes mouvements.)

Monsieur le Premier ministre, agissez ! Permettez à la France de retrouver son indépendance énergétique fiable à moindre coût. Permettez simplement aux Français de pouvoir se chauffer cet hiver et ne les obligez pas à redescendre dans la rue. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transition écologique.

Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique. Je ne sais pas si c'est une totale méconnaissance du sujet ou une totale malhonnêteté intellectuelle qui vous fait raconter des bêtises pareilles ! (Vives protestations sur les bancs du groupe LR.) Excusez-moi, mais la hausse des prix de l'énergie touche toute l'Europe. Elle est due à l'envolée des prix du gaz elle-même due à une demande dépassant largement l'offre du fait de la reprise mondiale. Tous les pays européens sont donc touchés et, paradoxalement, en France nous sommes plutôt préservés par notre système de tarifs réglementés.

Remettons donc les choses à leur place avant de parler de politique énergétique. Je voudrais bien que vous ne fassiez pas croire n'importe quoi aux Français : le sujet est trop important pour qu'on dise des bêtises. Nous prenons bien sûr des mesures pour protéger les Français face à cette envolée des prix. Le bénéfice du chèque énergie…

M. Pierre Cordier. Ce n'est pas la question !

Mme Barbara Pompili, ministre . …a été élargi et une prime de 100 euros va être versée d'ici la fin de l'année. Nous avons aussi, à l'initiative de M. le Premier ministre, prévu un bouclier qui va permettre de protéger nos concitoyens contre de futures hausses du prix du gaz et de l'électricité.

Par ailleurs, et vous le savez très bien, notre programmation pluriannuelle de l'énergie va nous permettre de continuer à disposer d'une électricité décarbonée et de faire face à une forte hausse prévisible de la demande d'électricité due précisément au fait que nous décarbonons notre économie dans des secteurs qui aujourd'hui utilisent du pétrole comme l'automobile et d'autres secteurs industriels. Cette hausse des besoins d'électricité va nous obliger dans les dix ans à venir à accroître notre offre. Cela passera d'abord par les énergies renouvelables et il y aura des débats pour la suite. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. Raphaël Schellenberger.

M. Raphaël Schellenberger. Vous reconnaissez enfin, madame la ministre, que les besoins en électricité vont augmenter, ce que vous ne reconnaissiez pas jusque-là, ce qui vous a amenée notamment à fermer la centrale de Fessenheim. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)