15ème législature

Question N° 4572
de M. Patrick Hetzel (Les Républicains - Bas-Rhin )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Éducation nationale, jeunesse et sports
Ministère attributaire > Éducation nationale, jeunesse et sports

Rubrique > santé

Titre > Dépistage du covid-19 à l'école

Question publiée au JO le : 01/12/2021
Réponse publiée au JO le : 01/12/2021 page : 10972

Texte de la question

Texte de la réponse

DÉPISTAGE DU COVID-19 À L'ÉCOLE


M. le président. La parole est à M. Patrick Hetzel.

M. Patrick Hetzel. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale et j'y associe mon collègue Maxime Minot.

À la rentrée, vous nous aviez annoncé que 600 000 tests salivaires seraient réalisés chaque semaine dans les écoles maternelles et primaires. Je vous avais alors interrogé sur votre stratégie, que vous qualifiiez d'ambitieuse, alors que je la considérais largement insuffisante.

Hélas, trois mois plus tard, les faits nous donnent raison. Vous n'avez jamais réussi à dépasser les 142 000 tests par semaine, ce qui est très insuffisant pour une population scolaire de plusieurs millions d'élèves. Les parents, les élèves et les enseignants ont assisté à une certaine cacophonie dans vos annonces et tout cela est source de méfiance.

Aujourd'hui, il faut le dire, votre politique de tests covid à l’école est un véritable fiasco. Le flou de votre discours et surtout de vos actes, dans la gestion de cette crise, est incompréhensible : du matériel de test qui n’arrive pas, des annonces de fermeture de classe faites au dernier moment, les règles concernant le port du masque à l’école qui changent tous les jours. Élèves, parents et enseignants n'en peuvent plus !

Ma question est donc très simple : pourquoi n’avez-vous pas opté pour un dépistage hebdomadaire systématique de tous les élèves du primaire comme Les Républicains vous le demandent depuis dix-huit mois ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. Maxime Minot. Bravo !

M. Patrick Hetzel. Cette mesure, préconisée par le Conseil scientifique, permettrait de freiner la dynamique épidémique et aurait le mérite de mieux protéger toute la population française. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Si l'on faisait un florilège de vos interventions sur l'épidémie, cela n'aboutirait pas vraiment à une leçon de civisme (Protestations véhémentes sur les bancs du groupe LR)

M. Erwan Balanant. Il a raison !

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . …et nous ne manquerons pas de le faire, le moment venu. Un Huron qui vous écouterait aurait du mal à comprendre que notre pays est internationalement salué comme celui qui a le plus maintenu ses écoles ouvertes – j'étais, hier encore, à Bruxelles, et je peux vous dire que la gestion française n'est pas jugée mauvaise, loin s'en faut.

Vous voulez faire passer l'adaptation pour de la complexité, tout comme vous le faisiez déjà en juillet, lors de vos précédentes interventions…

M. Patrick Hetzel. Justement !

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . Vous vous alarmiez au sujet de la vaccination, disiez que nous n'étions pas prêts… mais en réalité vous vous en réjouissiez, parce que c'est comme ça que vous concevez votre travail d'opposants. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. – Vives protestations sur les bancs du groupe LR.) La réalité, c'est que plus de 90 % des professeurs sont aujourd'hui vaccinés, ainsi que plus des trois quarts des élèves âgés de plus de 12 ans : nous sommes en la matière l'un des meilleurs pays d'Europe.

Cela explique qu'il n'y ait plus de problème dans l'enseignement secondaire. Pour ce qui est de l'enseignement primaire, l'expérimentation engagée depuis le début du mois d'octobre s'avère en partie concluante et nous a conduits à retenir la solution que nous avons adoptée, laquelle, d'après mes informations, satisfait autant les parents d'élèves que les professeurs.

M. Jean-Marie Sermier. Allez voir les enfants, allez voir les étudiants : vous verrez s'il n'y a plus de problème !

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . Le but est de fermer le moins d'écoles possible : essayons donc, s'il vous plaît, de viser l'intérêt général plutôt que de se perdre en vaines polémiques sur une question dont la gestion est par ailleurs saluée ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. Patrick Hetzel.

M. Patrick Hetzel. Monsieur le ministre, votre niveau d'autosatisfaction est incroyable ! Allez sur le terrain, regardez ce qui s'y passe ! Et, au lieu de chercher à décrédibiliser vos opposants, qui posent des questions légitimes (Applaudissements sur les bancs du groupe LR), répondez aux questions que nous vous posons. Ce sont nos élèves, leurs familles et leurs enseignants qui sont concernés, toute la population française : vous ne leur répondez pas, ce qui est scandaleux ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre. Je vous réponds sans difficulté mais, si vous savez lire, vous avez toutes les réponses. (Protestations sur les bancs du groupe LR.) Premièrement, il y a largement de quoi tester tous les enfants de France aujourd'hui ; ils sont environ 180 000 à être testés chaque semaine, et nous sommes capables d'en tester plus de 3 millions. C'est la solution la plus efficace pour maintenir les écoles ouvertes. Si vous souhaitez plus de détails, tout se trouve sur le site du ministère mais, en réalité, ce ne sont pas des réponses que vous cherchez, mais la polémique ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)