15ème législature

Question N° 4601
de M. Ugo Bernalicis (La France insoumise - Nord )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Porte-parole du Gouvernement
Ministère attributaire > Porte-parole du Gouvernement

Rubrique > santé

Titre > Gestion de la crise sanitaire

Question publiée au JO le : 08/12/2021
Réponse publiée au JO le : 08/12/2021 page : 11309

Texte de la question

Texte de la réponse

GESTION DE LA CRISE SANITAIRE


M. le président. La parole est à M. Ugo Bernalicis.

M. Ugo Bernalicis. Hier, lundi 6 décembre, le Gouvernement a fait des annonces, comme d'habitude issues du très antidémocratique et très secret Conseil de défense sanitaire, auquel nous ne nous accoutumerons jamais. Tout d'abord, les boîtes de nuit doivent fermer leurs portes : étrange décision, puisqu'elles ont été les premiers établissements à faire présenter à leurs clients le fameux passe sanitaire, toujours en vigueur et que vous continuez de défendre. Faudrait-il en déduire, monsieur le Premier ministre, que ce passe ne nous protège pas ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.) De fait, il s'est révélé une passoire, une impasse sanitaire ! La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) vous a demandé à quatre reprises des preuves de son efficacité – je ne parle pas du vaccin, mais bien du passe. Est-ce là votre réponse ? La fermeture des boîtes de nuit serait-elle votre façon d'avouer que vous ne possédez pas ces preuves ?

Autre annonce : le ministre Blanquer vient de découvrir que les propositions de La France insoumise étaient les bonnes. L'installation dans les écoles de purificateurs d'air, de détecteurs de CO2 en vue d'une meilleure aération, nous la réclamons depuis un an et demi ; maintenant qu'il est trop tard, le voilà qui débarque ! Alors les masques reparaissent dans les cours de récréation… Finalement, nos libertés servent de variable d'ajustement à votre incurie en matière de gestion de la crise. On nous explique ainsi, monsieur le Premier ministre, qu'il faudrait lever le pied concernant les apéros et autres événements festifs – cocasse pour qui sait que vous vous êtes pavané sans masque au congrès des maires, serrant des mains ici ou là ; mais passons.

Ce qu'il conviendrait de faire, c'est de rétablir la gratuité des tests pour tous (Mêmes mouvements) et de lancer une vaste campagne de dépistage, y compris et surtout auprès des vaccinés, afin que chacun puisse savoir, avant les fêtes de fin d'année, s'il est porteur du virus. Vous n'en prenez évidemment pas le chemin. Supprimez le passe, sortez de vos illusions, ayez enfin une politique sanitaire à la hauteur de la situation ! (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – M. Jean-Philippe Nilor applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement.

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Monsieur Bernalicis, vous entendre parler de gestion démocratique de cette crise peut faire sourire : nous avons instauré un comité de liaison, présidé par le Premier ministre, auquel participent depuis dix-huit mois les présidents de tous les groupes présents dans cet hémicycle, sauf La France insoumise ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM, ainsi que sur plusieurs bancs du groupe Dem.)

M. Erwan Balanant. Eh oui !

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État . Vous y avez mis les pieds pour la première fois il y a deux semaines, après avoir mené jusque-là une politique de la chaise vide ! (Exclamations sur les bancs du groupe FI.) Or cette enceinte est précisément celle qui nous permet de discuter avec les oppositions des mesures qui s'imposent.

Par ailleurs, vous gagneriez à dire les choses clairement. Vous vous déclarez contre le passe sanitaire et pour la gratuité générale des tests : vous êtes donc contre le vaccin, voilà la réalité ! (Protestations sur les bancs du groupe FI.)

Mme Caroline Fiat. Arrêtez de mentir !

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État . Au début de l'année, Jean-Luc Mélenchon avait lui-même semé le doute en disant ne pas faire confiance à ces technologies. Loin de ne servir à rien, le passe nous a permis d'obtenir une couverture vaccinale parmi les plus élevées d'Europe ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.) Nos voisins nous ont d'ailleurs imités pour la plupart, précisément en raison de ce succès. Certes, le fait d'être vacciné, même complètement, n'exclut pas le risque de contamination :…

M. Ugo Bernalicis. Ce n'est pas ce que disait Véran en juillet !

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État . …les scientifiques l'ont établi depuis plusieurs mois. (M. Éric Coquerel s'exclame.) Toutefois, ces mêmes scientifiques affirment que le vaccin divise ce risque par deux, voire par quatre, et que la dose de rappel le réduit encore. C'est pourquoi nous insistons sur la nécessité du rappel ; c'est pourquoi le passe constitue un instrument utile afin de ralentir la circulation du virus et d'inciter les Français à se protéger. Seule la vaccination nous permettra d'affronter les vagues épidémiques successives qui continuent de frapper le monde entier. Si nous vous avions écoutés, nous n'aurions rien fait et nous les aurions reçues en pleine figure ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM, ainsi que sur plusieurs bancs du groupe Dem.)