15ème législature

Question N° 4636
de Mme Céline Calvez (La République en Marche - Hauts-de-Seine )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Ville
Ministère attributaire > Ville

Rubrique > sports

Titre > Sport dans les QPV

Question publiée au JO le : 15/12/2021
Réponse publiée au JO le : 15/12/2021 page : 11722

Texte de la question

Texte de la réponse

SPORT DANS LES QPV


M. le président. La parole est à Mme Céline Calvez.

Mme Céline Calvez. Si nous le pouvions, nous donnerions à voir, sur les écrans dont l'hémicycle est équipé, le parcours – que dis-je, l'aventure – que viennent de vivre onze jeunes footballeuses. Il fait en effet l'objet d'un documentaire plein d'espoir que vous avez visionné la semaine dernière, madame la ministre déléguée chargée de la ville, lors de votre venue à Clichy, dans les Hauts-de-Seine. Je vous remercie d'ailleurs de votre présence : vous avez ainsi pu rencontrer Hafsa, Lina, Joséphine, Wissam ou Noémie – ainsi que leurs coéquipières et leurs mamans supporters –, qui ont représenté la France en Finlande au mois de juillet dernier, à l'occasion de la Helsinki Cup, un tournoi mondial de football junior. Ces sportives, grâce à l'association Football is the solution, ont fait l'expérience de l'esprit d'équipe, de l'accomplissement par l'effort et du dépassement des frontières, que celles-ci soient géographiques ou culturelles.

Encore aujourd'hui, il en faut, du courage, aux filles pour jouer au foot et faire fi des préjugés tellement intégrés dans notre société ; il en faut, de la détermination, pour ne pas se faire piquer le ballon parce qu'on n'est pas un garçon ! Alors bravo à ces adolescentes qui prouvent que tout est possible quand on ose prendre la parole et revendiquer sa place, sur le terrain comme en dehors !

À travers leur exemple, je tiens à saluer l'action déterminante des associations qui œuvrent dans les quartiers, en particulier de celles qui favorisent l'accès au sport. Elles regroupent des millions de bénévoles et, en mettant le pied à l'étrier de nombreux jeunes, elles participent non seulement à améliorer leur santé et à développer leur sens du collectif, mais aussi, parfois, à leur offrir des perspectives d'insertion professionnelle. Ce dernier thème fait d'ailleurs l'objet d'une mission que vous avez récemment confiée à Karl Olive sur l'insertion des jeunes des quartiers par le sport.

Nous avons évoqué les vertus de la pratique du sport au cours de nos discussions sur la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France, qui sera examinée par le Sénat en janvier prochain. Comment concevez-vous le rôle du sport pour lutter pour plus d'égalité dans les quartiers – je songe à l'égalité entre filles et garçons, mais aussi, plus globalement, à l'égalité des chances ?

M. Pierre Cordier. Allô !

Mme Céline Calvez. Comment le Gouvernement entend-il soutenir l'activité des associations et des acteurs du monde sportif afin de faire rimer liberté, égalité et fraternité ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la ville.

Mme Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. Vous avez raison de rappeler qu'il importe de prendre des actions déterminantes en faveur de l'émancipation individuelle. Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des sports, et moi-même estimons précisément que le sport est un vecteur d'émancipation, de sociabilisation et de réussite, quel que soit le lieu où l'on vit.

Depuis 2017, nous avons agi résolument dans ce domaine, en intégrant le sport dans les contrats de ville conclus dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ; en déployant le plan de rattrapage des équipements sportifs décidé par le Premier ministre ; en apportant un soutien renforcé aux associations qui œuvrent pour l'insertion par le sport ; ou encore en développant les activités sportives dans les territoires grâce au doublement du nombre de bénéficiaires du dispositif SESAME – Sésame vers l'emploi dans le sport et l'animation pour les métiers de l'encadrement –, qui permettra de former 6 000 jeunes sans qualifications aux métiers du sport.

Comme vous l'avez rappelé, Jacqueline Gourault, Roxana Maracineanu et moi-même avons confié une mission à Karl Olive, un ancien journaliste sportif qui a grandi dans un quartier de la ville de Poissy, dont il est désormais maire. Je ne doute pas que son regard expert et créatif nous permettra d'aller plus vite, plus fort et plus haut. Il présentera d'ailleurs quelques mesures dans le cadre du colloque qui se tiendra ici même le 17 décembre. Je songe par exemple à la mobilisation de financements privés pour financer des actions sportives dans les quartiers, ou encore au développement de tiers lieux sportifs en bas d'immeubles avec le soutien des bailleurs sociaux. Ces derniers pourraient d'ailleurs s'appuyer, plus largement, sur le plan massif de financement d'équipements sportifs annoncés par le Président de la République en vue des Jeux olympiques de 2024.

Enfin, vous avez évoqué le parcours des jeunes filles suivies par l'association Football is the solution, que j'ai eu la chance de rencontrer. J'en ai ressenti une réelle fierté, car elles incarnent un message fort : l'importance du sport pour dépasser les différences de genre, mais aussi les différences sociales, économiques et culturelles. Vous pouvez compter sur l'action du Gouvernement pour contribuer à défendre cette conviction haut et fort. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)