Question au Gouvernement n°473 : projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes

15ème Législature

Question de : Mme Sandrine Josso (Pays de la Loire - La République en Marche), posée en séance, et publiée le 18 janvier 2018


PROJET D'AÉROPORT À NOTRE-DAME-DES-LANDES

M. le président. La parole est à Mme Sandrine Josso, pour le groupe La République en marche.

Mme Sandrine Josso. Une issue a été trouvée sur le projet de construction de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes qui a fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs années dans notre pays, comme s'y étaient engagés le Président de la République et le Premier ministre qui, à la différence de leurs prédécesseurs, assument leurs responsabilités d'hommes d'État, prennent des décisions et agissent en conséquence. (Applaudissements sur les bancs du groupe REM.)

M. Pierre Cordier. Méthode Coué !

Mme Sandrine Josso. Nous pouvons saluer la méthode de concertation et le travail de médiation effectué par Anne Boquet, Michel Badré et Gérard Feldzer, qui a permis d'apporter des éclairages précis aux Français. Monsieur le Premier ministre, vous êtes allé sur le terrain, à la rencontre des élus et des citoyens, pour pouvoir prendre une décision éclairée. Vous vous êtes prononcé en faveur de l'abandon du projet aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes.

M. Fabien Di Filippo. Belle oraison funèbre !

Mme Sandrine Josso. Désormais, il faut regarder vers l'avenir et donner des ailes à l'Ouest en avançant sur l'extension de l'aéroport de Nantes Atlantique. Monsieur le Premier ministre, quelles sont les prochaines étapes dans ce dossier ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe REM.)

Mme Marie-Christine Dalloz. Allô ! Allô !

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Madame la députée, la décision est prise, elle est désormais irrévocable. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM et FI.)

M. Laurent Furst. Non ! Vous n'êtes pas éternel !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Je tiens à vous préciser le calendrier des décisions à venir. Cet après-midi, nous retirerons la demande de prorogation de la déclaration d'utilité publique, la DUP, sous l'empire de laquelle les procédures avaient été engagées. La DUP arrivait à son terme le 8 février. Nous avions, en décembre, présenté une demande de prorogation de celle-ci, que nous allons retirer. La DUP actuelle deviendra donc caduque le 8 février.

Comme je m'y suis engagé, nous allons faire en sorte que la libre circulation sur les routes qui traversent la zone soit garantie. Pendant très longtemps, elle ne l'a pas été.

M. Claude Goasguen. C'est le moins que l'on puisse dire !

M. Christian Jacob. Tant qu'ils n'avaient pas gagné !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Ce n'est pas acceptable. Ensuite, ainsi que je l'ai indiqué, nous allons nous assurer que l'État de droit prévale sur les terrains qui, jusqu'à présent et depuis longtemps, madame la députée, ont été illégalement occupés.

Au printemps - en la matière, nous devrons scrupuleusement respecter la loi -, les occupants sans titre seront expulsés des parcelles sur lesquelles ils demeureraient. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM et MODEM.)

M. Jean-Charles Taugourdeau. Ce sera donc le 21 mars !

M. Edouard Philippe, Premier ministre . Je ne doute pas, madame la députée, que cette opération requerra peut-être la force publique et certainement une grande détermination.

Pour la suite, il convient de travailler avec les élus locaux et les parlementaires…

M. Pierre Cordier. Vous les avez trahis !

M. Edouard Philippe, Premier ministre . …sur la meilleure façon de répondre aux défis qui sont posés au Grand Ouest, en particulier celui de la connexion avec le reste de la France et l'Europe. Cela passe évidemment par la mise en réseau des plates-formes aéroportuaires, par des investissements dans l'aéroport de Rennes, qu'il conviendra de discuter avec le conseil régional de Bretagne qui en est propriétaire, mais aussi des investissements à court terme dans la partie déjà concédée de l'aéroport de Nantes.

Cela passe par une amélioration de la desserte ferroviaire, car l'équilibre de la politique de mobilité en Europe aujourd'hui repose sur la capacité à rejoindre rapidement des grands pôles aéroportuaires internationaux. Il faut donc améliorer la desserte de ces grands pôles depuis le Grand Ouest : cela suppose des investissements ferroviaires au sud de Paris, ainsi qu'une amélioration du cadencement ferroviaire à destination de ces pôles.

Cela exige enfin, tous les élus que j'ai rencontrés l'ont souligné, d'améliorer la circulation à Nantes et dans la métropole nantaise. Il est devenu difficile de traverser l'agglomération du Nord au Sud et inversement. Quelle qu'ait été la décision prise par le Gouvernement, ce sujet serait demeuré. Nous allons essayer de le traiter avec les élus locaux et les parlementaires qui voudront se joindre à nous.

Ce seront des discussions intenses, je n'en doute pas, car les attentes sont considérables. J'ai demandé à Mme la ministre des transports, dans les mois qui viennent, de structurer cette discussion avec les élus locaux et d'avancer avec eux. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM, MODEM et FI.)

Données clés

Auteur : Mme Sandrine Josso (Pays de la Loire - La République en Marche)

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Transports aériens

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 18 janvier 2018

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