Situation sanitaire
Question de :
M. Julien Borowczyk
Loire (6e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 9 février 2022
SITUATION SANITAIRE
M. le président. La parole est à M. Julien Borowczyk.
M. Julien Borowczyk. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, selon Albert Camus, « le grand courage, c'est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumière comme sur la mort ». Depuis deux ans, le Président de la République, le Gouvernement et nous, la majorité, avons tenu les yeux ouverts avec lucidité et courage pour protéger la France et les Français face à l'épidémie. Nous avons tenu pour vacciner massivement grâce au passe sanitaire, puis vaccinal. Nous avons tenu lors des vagues successives, notamment celles des variants delta et omicron, grâce au vaccin et à l'implication sans faille de nos soignants. Nous avons tenu pour laisser ouverts les commerces, les lieux de culture et les écoles. Nous avons tenu parce que le Gouvernement et la majorité ont agi en responsabilité, en s'appuyant sur le débat démocratique et les faits scientifiques tout en s'affranchissant des incohérences de nos oppositions.
Et puisque même dans les poubelles de l'histoire, je m'astreins au tri sélectif, je rappellerai les discours dubitatifs tenus à la toute gauche de cet hémicycle quant à l'efficacité du vaccin ; j'évoquerai également le positionnement populiste à droite de ces bancs concernant le passe. Mais puisque les scories idéologiques ne sont jamais inertes, soulignons l'extrême paradoxe du discours de ceux qui, hier encore, nous reprochaient de trop fermer, et qui critiquent maintenant les assouplissements annoncés par le Premier ministre. Les faits nous donnent raison et démontrent une parfaite anticipation de la situation actuelle. En effet, nous levons certaines restrictions dans les bars, restaurants, rassemblements publics et discothèques de manière totalement contemporaine à une nette diminution de la circulation du virus, à une tension hospitalière encore élevée, mais stabilisée chez les adultes et en baisse chez les enfants, et à une campagne de vaccination renforcée par le passe vaccinal, qui permet à la France d'être l'un des pays les mieux vaccinés au monde.
Confucius disait : « Quand on peut accomplir sa promesse sans manquer à la justice, il faut tenir sa parole. » Comme nous nous y étions engagés, nous avons protégé nos concitoyens et notre économie face au virus en préservant toutes les libertés grâce au passe. Nous tenons actuellement notre parole de lever toutes les restrictions qui ne nous paraissent plus scientifiquement et médicalement utiles. Monsieur le ministre, l'évolution sanitaire positive à laquelle nous assistons constitue-t-elle une décrue durable, et quelles sont les perspectives d'avenir que nous pouvons donner aux Françaises et aux Français ?
M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Je crois pouvoir vous dire, en espérant ne pas être démenti par les faits, que nous avons fait le plus dur – à la fois depuis le début de cette pandémie et depuis le début de la vague omicron. Quand je dis « nous », je veux d'abord avoir une pensée pour les Français, parce que les deux années de gestion de la crise auxquels vous faites allusion en termes positifs, ce dont je vous remercie, ce sont deux années au cours desquelles les Français se seront illustrés par leur capacité de résilience, leur courage, leur esprit de solidarité, leur grande attention portée à l'autre et leur grande capacité de compréhension des enjeux de l'épidémie. Il n'y a pas de miracle, il n'y a pas de mystère, si nous sommes passés du dernier pays européen en matière d'intention vaccinale à l'un des tout meilleurs pays en termes de réalisation de la vaccination…
Une députée du groupe LR . Oh là là !
M. Olivier Véran, ministre. …c'est avant tout parce que les Français ont été convaincus de l'efficacité de la vaccination, parce que les Français sont des gens qui réfléchissent, qui demandent à être convaincus et qui, une fois qu'ils le sont, prennent leurs responsabilités. C'est aussi le succès des soignants, qui font face sans relâche à la succession de vagues depuis deux ans.
Oui, vous avez raison, la vague épidémique semble être derrière nous, en tout cas le nombre de contaminations diminue vite et bien. Cependant, la vague sanitaire reste très importante, comme vous l'avez souligné : on compte encore plus de 30 000 patients hospitalisés pour covid, plus de 3 500 patients atteints du covid dans les services de réanimation, et un nombre de décès qui reste beaucoup trop élevé. C'est donc avant tout aux soignants que je veux rendre hommage.
Pour ce qui est de la suite, sur laquelle vous m'interrogez, je dirai qu'il faut d'abord continuer la vaccination. Je rappelle que près de 5 millions de Français pourraient perdre leur passe vaccinal au 15 février s'ils n'effectuent pas leur rappel à temps : il y a donc urgence pour eux. Une enquête a montré qu'une très large majorité d'entre eux le savent, mais il faut maintenant passer de « je suis au courant » à « je me fais vacciner » pour que les choses continuent de se dérouler dans les meilleures conditions.
Quant aux mesures de freinage, nous les supprimons au fur et à mesure, dès qu'il nous semble possible de le faire. Une étape importante a été franchie mercredi dernier et une autre le sera mercredi prochain avec un allégement du protocole dans les écoles primaires à la rentrée et, nous l'espérons, avant le printemps pour l'ensemble des Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
Auteur : M. Julien Borowczyk
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Solidarités et santé
Ministère répondant : Solidarités et santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 février 2022