15ème législature

Question N° 4807
de Mme Natalia Pouzyreff (La République en Marche - Yvelines )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Europe et affaires étrangères
Ministère attributaire > Europe et affaires étrangères

Rubrique > politique extérieure

Titre > Conflit militaire Russo-Ukrainien

Question publiée au JO le : 16/02/2022
Réponse publiée au JO le : 16/02/2022 page : 1861

Texte de la question

Texte de la réponse

CONFLIT MILITAIRE RUSSO-UKRAINIEN


M. le président. La parole est à Mme Natalia Pouzyreff.

Mme Natalia Pouzyreff. Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, alors qu'une crise aiguë se joue entre l'Ukraine et la Russie, cette dernière ayant déployé plus de 100 000 hommes à la frontière, l'éventualité d'un conflit armé sur le sol européen est réapparue.

À l'heure où nous débattons, le cours des événements demeure incertain. Les États-Unis ont annoncé que l'invasion russe de l'Ukraine était imminente mais aussi indiqué qu'ils ne mobiliseraient pas de troupes pour la défendre. Quant au président Poutine, il continue de souffler le chaud et le froid. Le piège se referme donc sur l'Ukraine et affecte plus généralement la stabilité de l'Europe continentale.

L'Union européenne ne pouvait se tenir à l'écart des discussions entre nations. Nous nous félicitons que le président Emmanuel Macron, en sa qualité de président du Conseil de l'Union européenne, ait pris l'initiative de rencontrer les présidents Poutine et Zelensky, après concertation avec l'ensemble de ses partenaires européens, notamment le chancelier allemand Scholz qui se trouve en ce moment même à Moscou, et en liaison étroite avec le président Biden.

L'enjeu pour l'Union, à travers cette crise, est bien de faire preuve de solidarité et d'unité, de parler d'une même voix et de réaffirmer la primauté du droit international. L'Union, aux côtés de l'OTAN, doit également montrer aux pays de sa frontière orientale que leur sécurité est encore garantie.

Monsieur le ministre, alors que la Russie cherche à obtenir des garanties de sécurité et entame une forme de retrait de ses troupes, quels sont les voies et moyens diplomatiques déployés aux niveaux français et européen pour poursuivre le dialogue amorcé par le président français et encourager la désescalade ? À court terme, quel rôle peut jouer le format Normandie ? Et que peut-on attendre du sommet européen qui devrait se tenir en urgence dans les jours à venir ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Vous avez raison de souligner la gravité de la situation. Dans cette période, notre action se fonde sur trois principes. Le premier est la fermeté. Nous demandons le respect des principes fondamentaux qui structurent la sécurité et la stabilité en Europe, en particulier le plein respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Si la Russie devait choisir l'escalade plutôt que le dialogue, nous serions prêts à y répondre de manière ferme avec nos partenaires européens. Des sanctions fortes seraient imposées rapidement et nous ferions les gestes nécessaires pour rassurer nos alliés au sein de l'OTAN.

L'unité et la solidarité constituent le deuxième principe. Nous devons faire preuve d'unité avec nos partenaires proches, à commencer par les partenaires européens. Nous sommes en relation avec eux, y compris dans le cadre de la présidence du Conseil de l'Union européenne puisque nous faisons de cette question une priorité. Depuis une dizaine de jours, j'ai ainsi eu l'occasion de rencontrer tous mes collègues à plusieurs reprises.

Mais nous devons également faire preuve d'unité avec nos partenaires transatlantiques. Notre relation avec eux doit être marquée par la transparence. Nos échanges sont réguliers – cet après-midi encore, je dialoguais avec mon collègue Antony Blinken.

Nous devons aussi témoigner de notre solidarité avec l'Ukraine. C'est la raison pour laquelle le Président de la République a souhaité que nous accompagnions ce pays dans les difficultés qu'il traverse.

Le troisième principe est le dialogue, lequel doit être conduit de manière obstinée et avec exigence même s'il est parfois très éprouvant. Le déplacement qu'a souhaité faire le Président de la République à Moscou et à Kiev s'inscrit dans cette dynamique, dans cette logique. Seul le dialogue permettra la désescalade. C'est l'objet de la mission du chancelier allemand aujourd'hui à Moscou, en espérant qu'elle puisse aboutir à une discussion générale sur les garanties que nous souhaitons pour l'Europe.