Question au Gouvernement n° 552 :
politique fiscale

15e Législature

Question de : M. Antoine Savignat
Val-d'Oise (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 7 février 2018


POLITIQUE FISCALE

M. le président. La parole est à M. Antoine Savignat, pour le groupe Les Républicains. (Mmes et MM. les députés du groupe LR se lèvent et applaudissent.)

M. Antoine Savignat. Monsieur le président, je voudrais tout d'abord avoir, au nom des députés de mon groupe, une pensée pour l'un des plus grands serviteurs de l'État, le préfet Claude Érignac, lâchement assassiné il y a vingt ans. (Mmes et MM. les députés et les membres du Gouvernement se lèvent et applaudissent longuement.)

Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous comprendre l'exaspération des Français assommés de taxes et de hausses d'impôts ? (Vives exclamations sur les bancs du groupe REM.) L'année 2018 s'annonce comme une année noire pour les contribuables français, avec huit taxes, contributions ou impôts nouveaux au programme. Si l'on y ajoute vos mesures anti-pouvoir d'achat, la liste est encore plus longue et douloureuse pour le porte-monnaie des Français. La hausse massive de la CSG, c'est 22 milliards d'euros prélevés par l'État en plus. C'est 25 % de CSG en plus pour les retraités sans compensation depuis le 1er janvier 2018.

La hausse sans précédent de la fiscalité sur l'essence comme sur le diesel, ce sont des prix du litre à la pompe qui flirtent avec les 1,5 euro – et ce n'est hélas que le début ! Les prix du diesel, de l'essence et du fioul domestique ne vont cesser d'augmenter durant les quatre prochaines années. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe REM.)

Mme Émilie Bonnivard. Il faut assumer !

M. Antoine Savignat. Selon l'INSEE, c'est 4,5 milliards d'euros de prélèvements obligatoires en plus en 2018 ! Si vous étiez allés à la rencontre de la population lors de votre récent déplacement dans ma belle circonscription, et en particulier des habitants sinistrés par les inondations, vous auriez perçu leur rejet de vos mesures anti-pouvoir d'achat. Aussi, je répète ma question : quand allez-vous comprendre l'exaspération des Français assommés de taxes et de hausses d'impôts et infléchir votre politique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'action et des comptes publics.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics. Monsieur le député, permettez-moi tout d'abord de vous féliciter pour votre élection. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LR.) Je suis très heureux de pouvoir vous expliquer, ainsi qu'à vos collègues, la différence fondamentale entre notre méthode pour lutter contre l'impuissance économique et remettre notre pays à flot…

M. Fabien Di Filippo. C'est raté !

M. Gérald Darmanin, ministre . …et ce que vous avez défendu pendant la campagne présidentielle. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

J'ai cru, pendant quelques instants, que vous défendiez l'augmentation de deux points de la TVA que proposait votre groupe politique. (Applaudissements sur les bancs du groupe REM. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.) J'ai cru, pendant quelques instants, que vous défendiez la hausse de la fiscalité écologique, qui faisait partie de votre programme politique. (Mêmes mouvements.) J'ai cru, pendant quelques instants, que vous défendiez la non-suppression de la taxe d'habitation dont tous vos collègues nous ont expliqué pendant des mois que ce n'était pas une mesure de pouvoir d'achat. (Mêmes mouvements.)

Monsieur le député, permettez-moi de vous dire que, de fait, nous sommes extrêmement fiers que 21 millions de salariés, à la fin du mois du janvier, aient vu une augmentation de leur pouvoir d'achat sur leur feuille de paie, sans augmentation de charges pour les entreprises. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe REM.)

Mme Frédérique Meunier. C'est faux !

M. Gérald Darmanin, ministre. Nous sommes également très fiers que, au mois d'octobre prochain, 80 % des Français voient la baisse de leur taxe d'habitation.

Mme Marie-Christine Dalloz. C'est faux !

M. Gérald Darmanin, ministre. Je ne doute pas qu'à ce moment-là, vous me poserez une question pour vous en féliciter. Je ne doute pas non plus un seul instant que vous ayez expliqué aux Français les 2 200 milliards d'euros de dettes et les 2 115 euros que la France perd chaque seconde…

M. Fabien Di Filippo. Vous aggravez la dette !

M. Gérald Darmanin, ministre. Nous sommes en train de redresser la situation budgétaire. En effet, pour la première fois depuis 2008, nous remettons à flot les finances de la France. Monsieur le député, nous saluons votre élection. Mais souvenez-vous que lorsque je siégeais sur vos bancs, notre camp politique avait remporté des élections législatives partielles. Or, nous avons bien vu comment cela s'est terminé... (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)

Mme Frédérique Meunier. C'est de la mauvaise foi !

Données clés

Auteur : M. Antoine Savignat

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Impôts et taxes

Ministère interrogé : Action et comptes publics

Ministère répondant : Action et comptes publics

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 février 2018

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