Question au Gouvernement n° 568 :
suppression de classes en milieu rural

15e Législature

Question de : M. Guillaume Peltier
Loir-et-Cher (2e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 8 février 2018


SUPPRESSIONS DE CLASSES EN MILIEU RURAL

M. le président. La parole est à M. Guillaume Peltier, pour le groupe Les Républicains.

M. Guillaume Peltier. Ma question ne s'adresse ni à l'ancien ni au nouveau monde, mais au ministre d'un monde qui souffre : M. le ministre de l'éducation nationale.

C'était le 17 juillet 2017, un lundi matin, au Sénat ; c'était la 1ère Conférence nationale des territoires. Emmanuel Macron s'avance devant nous. Le ton est grave, le verbe haut, l'ambiance solennelle, tant la France des provinces attend beaucoup des engagements du nouveau Président. Soudain, après avoir tenu quelques propos de bon sens, le Président de la République nous dit clairement, les yeux dans les yeux : « les territoires […] ruraux ne doivent plus être la variable d'ajustement » et « il n'y aura plus de fermeture de classes dans les écoles primaires » rurales. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur plusieurs bancs du groupe UDI-Agir.)

M. Jean Lassalle. Bravo !

M. Guillaume Peltier. Pourtant, il y a quelques jours, nous avons appris la disparition programmée de plusieurs centaines de classes dans nos villages et nos campagnes : soixante-six fermetures dans le département des Vosges, cinquante et une dans l'Oise,…

M. Maxime Minot. Exactement ! Cinquante et une dans mon département !

M. Guillaume Peltier. …vingt-deux dans le Vaucluse et trente-quatre chez moi, dans le Loir-et-Cher !

Comment un engagement si clair peut-il être rompu et la confiance à ce point trahie ? Je me fais donc en cet instant, avec tous Les députés du groupe Les Républicains, le porte-parole de millions de Français : parents, élus locaux, élèves et instituteurs rappellent à juste titre qu'il ne peut plus exister de territoires oubliés. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur plusieurs bancs du groupe UDI-Agir.)

M. Jean-Luc Mélenchon et Mme Bénédicte Taurine . Bravo !

M. Guillaume Peltier. L'école, c'est l'avenir, l'émancipation, la liberté ! L'école, c'est la République, sur tout son territoire ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LR.) Nous ne disons pas que rien ne doit changer, monsieur le ministre, mais la concertation est nécessaire.

M. Patrick Mignola. Et la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires avant notre arrivée ?

M. Guillaume Peltier. Alors ma question est simple : tiendrez-vous l'engagement d'Emmanuel Macron ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur plusieurs bancs du groupe UDI-Agir.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale. Monsieur Peltier, je vous remercie de votre question, qui me donne l'occasion de préciser quelques points. Je le ferai, pour ma part, de bonne foi… (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM et MODEM. - Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

J'observe en effet depuis quelques jours que plusieurs parlementaires, sur des bancs de droite, et aussi sur des bancs de gauche, n'évoquent que les fermetures de classes et pas les ouvertures de classes,…

Mme Nathalie Elimas. Bravo !

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . …comme vous venez de le faire au sujet de votre département.

Mme Marie-Noëlle Battistel. Où sont les ouvertures de classes ?

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . Or je puis vous garantir que, durant ce quinquennat comme au cours des décennies qui suivront, on constatera des fermetures et des ouvertures de classes dans chaque département. C'est une évidence ! Il est donc inutile de verser dans la démagogie en n'évoquant que les fermetures. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe MODEM.)

Parlons donc des fermetures de classes dans votre département ! Je puis d'emblée vous donner une réponse qui va au-delà de votre demande : dans chaque département rural de France, on comptera à la rentrée prochaine plus de professeurs par élève que cette année. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Jean-Louis Bricout. Où ça ?

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . Alors même que votre département présente une baisse démographique, les quelques fermetures de classes prévues sont bien moins nombreuses que celles qui auraient dû se produire : huit au lieu de trente. Par ailleurs, quatorze créations de classes auront lieu au titre du dédoublement des classes de CP à Blois, qui n'est pas une obscure métropole éloignée de la campagne mais une ville située au cœur de cette France que vous défendez et que nous défendons plus encore grâce aux contrats de ruralité signés avec les départements. Avec votre département, nous allons conclure un de ces contrats, qui prévoira la création de cinq postes supplémentaires, comme promis par le Président de la République. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)

M. Olivier Becht. Bravo !

Données clés

Auteur : M. Guillaume Peltier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 8 février 2018

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