Rubrique > énergie et carburants
Titre > Mise en œuvre d'une filière hydrogène sur le bassin de Lacq
M. David Habib interroge M. le ministre de l'économie et des finances sur le dossier de la filière hydrogène sur le bassin de Lacq. Ce projet, initié par l'union locale de la Confédération générale du travail et soutenu par l'ensemble du tissu syndical et des acteurs économiques de Chemparc - patronat compris -, vient de faire l'objet d'une étude de faisabilité et technique, cofinancée par l'État et les collectivités locales. M. le député souhaiterait que les services de M. le ministre analysent et prennent en compte cette étude dans le cadre de la stratégie nationale des « Territoires d'industrie » dévoilée en novembre 2018. La mise en place d'une filière hydrogène sur le bassin de Lacq permettrait d'apporter une réponse supplémentaire et ambitieuse à la fin de l'exploitation commerciale du gisement gazier de Lacq, bassin industriel caractérisé par ses pôles chimie, carbone et énergie, composé de 4 plates-formes Seveso II et de 7 pôles industriels, générant près de 8 000 emplois directs et indirects. Le développement d'une filière hydrogène sur ce complexe industriel permettrait ainsi de fabriquer un gaz qui peut être mélangé en petites proportions au gaz de ville afin de diminuer l'empreinte carbone du gaz domestique mais aussi, notamment, de décarboner les rejets industriels en mélangeant hydrogène et CO2 pour fabriquer du méthane de synthèse qui circulerait dans les gazoducs en lieu et place du gaz naturel. Il faut rappeler que dans le gisement de gaz naturel du bassin de Lacq, découvert en 1951 et dont l'exploitation a pris fin en 2013, on continue d'extraire de l'hydrogène sulfuré. Alors que la loi interdit, à partir de 2040, la production d'hydrocarbures en France, une dérogation a été accordée au bassin de Lacq afin de permettre la poursuite de cette activité chimique pour laquelle des hydrocarbures sont co-produits et seulement à des fins industrielles. Aussi, au-delà des discours officiels, il faut se saisir de ces initiatives locales qui contrastent souvent avec l'immobilisme de l'État. M. le député lui rappelle qu'aucun crédit de l'État n'a pu être obtenu alors que le prédécesseur de M. le ministre, M. Christophe Sirugue, s'y était engagé. Face au désintérêt de cette majorité, il a fallu puiser dans les crédits de reconversion de l'usine de Yara pour trouver le financement de cette étude. Aujourd'hui, l'État doit prendre ses responsabilités et tout entreprendre pour que le bassin de Lacq devienne un territoire exemplaire et d'excellence en matière de développement de l'hydrogène. C'est à Lacq que cette filière doit se développer en raison de son passé industriel, de la présence de leaders mondiaux comme Arkema pour la thiochimie ou de Toray pour la fibre de carbone, de la culture industrielle des salariés et l'acceptabilité des riverains. Lacq a tellement donné à la France que ce bassin doit aujourd'hui continuer à en être l'un des premiers « Territoires d'industrie ». Aussi, dans ce double contexte d'une volonté de relance industrielle au niveau national et d'une impérieuse reconsolidation économique du bassin de Lacq, et considérant l'alternative prometteuse que constitue l'hydrogène aux énergies carbonées, il lui demande de se saisir de ce dossier.
FILIÈRE HYDROGÈNE SUR LE BASSIN DE LACQ