15ème législature

Question N° 73
de Mme Nadia Ramassamy (Les Républicains - Réunion )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Cohésion des territoires
Ministère attributaire > Cohésion des territoires

Rubrique > logement : aides et prêts

Titre > aides au logement

Question publiée au JO le : 03/08/2017
Réponse publiée au JO le : 03/08/2017 page : 2287

Texte de la question

Texte de la réponse

AIDES AU LOGEMENT


M. le président. La parole est à Mme Nadia Ramassamy, pour le groupe Les Républicains.

Mme Nadia Ramassamy. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. À ce jour, 42 % de la population réunionnaise vit sous le seuil de pauvreté. Dans ce contexte, la baisse forfaitaire de 5 euros par mois des aides au logement concernera plus de 114 000 foyers réunionnais.

M. Alexis Corbière. C'est vrai !

Mme Nadia Ramassamy. Ce coup de rabot brutal et injuste, décidé par votre gouvernement, touchera directement les plus démunis et les plus précaires, d'autant plus que cette réduction forfaitaire n'est pas associée à une baisse corrélative des loyers.

D'autre part, la Réunion est le département français ayant le taux de chômage le plus élevé : 22,4 % de la population et plus de 52 % des jeunes sont sans emploi. Ces taux sont deux fois plus importants qu'en métropole. En réalité, ils sont même nettement plus élevés car les emplois aidés ont artificiellement gonflé les chiffres de création d'emplois. Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous enfin porter la voix des territoires ultramarins ? Quand allez-vous combattre cette diminution des aides au logement, extrêmement préjudiciable pour nos territoires ?

M. Jean-Luc Mélenchon. Elle a raison !

Mme Nadia Ramassamy. Quand allez-vous empêcher la diminution de 75 % du nombre de contrats aidés, également décidée par votre gouvernement, alors qu'en l'absence d'une vraie politique de lutte contre le chômage, ces emplois – plus de 6 000 – donnent à de nombreuses familles réunionnaises la possibilité de survivre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR ainsi que sur les bancs des groupes GDR et FI.)

M. Christian Hutin. Bravo !

M. le président. La parole est à M. le ministre de la cohésion des territoires.

M. Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires. Madame la députée, il est normal que le ministre de la cohésion des territoires garde un œil attentif sur les outre-mer. J'entends bien votre propos, madame la députée,…

M. Jean-Luc Mélenchon. « Mais en même temps… »

M. Jacques Mézard, ministre . …mais la situation qui prévaut outre-mer, nous la connaissons ; nous héritons d'une situation, et je ne veux pas jeter l'opprobre sur ceux qui nous ont précédés. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Fabien Di Filippo. Demandez à Emmanuel Macron !

M. Jacques Mézard, ministre . Je vous rappelle tout de même que des États généraux de l'outre-mer ont été organisés en 2009 et ont débouché sur 137 propositions dont la plupart n'ont pas été suivies d'effets ! (Mêmes mouvements.)

M. Éric Straumann. Il fallait oser !

M. Jacques Mézard, ministre . Récemment, le 28 février 2017, une loi relative à l'égalité réelle outre-mer a été promulguée.

M. Claude Goasguen. Vous étiez dans la majorité !

M. Jacques Mézard, ministre . Elle prévoit certaines dispositions dont la plupart sont utiles. Nous ferons le maximum pour les appliquer, mais ce qu'il faut faire, c'est mener une politique non pas seulement de réponse à l'urgence mais de programmation. Tel est l'objet des Assises des outre-mer qui débuteront au mois de septembre. (Exclamations sur les bancs du groupe LR et du groupe GDR.)

M. Thibault Bazin. Arrêtez avec vos assises ! Il faut des actes, maintenant !

M. Sébastien Jumel. Lève-toi et marche !

M. le président. S'il vous plaît, chers collègues.

M. Laurent Furst. Et les cinq euros ?

M. Jacques Mézard, ministre . Vous y participerez, mesdames et messieurs les députés, car elles se tiendront dans chaque territoire. La situation actuelle outre-mer, je le sais, est souvent critique et présente des problèmes d'emploi bien plus graves que dans la plupart des autres territoires.

M. Christian Hutin. Elle l'était avant !

M. Jacques Mézard, ministre . Nous en sommes conscients et je puis vous dire que Mme la ministre des outre-mer, qui est chargée de ce dossier et connaît la situation pour être originaire de l'un de ces territoires, réalisera à l'issue des Assises des outre-mer…

M. Fabien Di Filippo. Du concret !

M. Thibault Bazin. Les assises, c'est du pipi de chat !

M. Jacques Mézard, ministre . …une vraie politique ambitieuse qui sera, elle, suivie d'effets ! (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)