15ème législature

Question N° 790
de Mme Géraldine Bannier (Mouvement Démocrate et apparentés - Mayenne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Éducation nationale
Ministère attributaire > Éducation nationale

Rubrique > enseignement maternel et primaire

Titre > lecture à l'école

Question publiée au JO le : 05/04/2018
Réponse publiée au JO le : 05/04/2018 page : 2425

Texte de la question

Texte de la réponse

LECTURE À L'ÉCOLE


M. le président. La parole est à Mme Géraldine Bannier, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.

Mme Géraldine Bannier. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, la lecture est le plus étonnant et le plus beau trésor qu'il m'ait été donné de recevoir. Alors qu'un quart des jeunes de seize à vingt-cinq ans qui ont effectué leur journée défense et citoyenneté maîtrisent mal la lecture, que l'étude PISA – programme pour l'évaluation internationale des étudiants – révèle, année après année, les difficultés de compréhension de nos écoliers, il convient de rappeler la clé de réussite indispensable que constitue la maîtrise des mots. Comment, en effet, devenir un bon mathématicien sans mots ? Comment entrer dans l'univers numérique sans mots ? Comment faire partager ses passions – même celle de l'espace – sans mots ? Comment, enfin, franchir avec confiance les barrières sociales et se choisir véritablement un destin sans mots ?

Vous l'aurez compris, je veux rendre un hommage aux parents ainsi qu'à l'ensemble des professeurs qui ont joué et jouent un rôle majeur pour montrer aux enfants la voie très sûre que leur ouvre la lecture. Mais je souhaite aussi saluer l'action des bénévoles qui, chaque jour, dans notre pays, se déploient pour donner à chacun cet accès à l'essentiel. Ainsi, grâce à l'association Lire et faire lire, plus de 17 000 bénévoles de plus de cinquante ans agissent sur tous les territoires, auprès de 600 000 enfants, pour réduire les inégalités face à la langue, pas si souvent évoquées dans notre hémicycle ; ils montrent qu'on peut s'aider entre générations et sans arrêt apprendre les uns des autres. La lecture, c'est aussi un moyen parmi d'autres, mais essentiel, de lutte contre l'obscurantisme dans notre société fragilisée.

Alors qu'a eu lieu, la semaine dernière, à l'Académie française, la réunion constitutive de Lire et faire lire, avec la présence de nombreux partenaires de l'action, pouvez-vous nous rappeler, monsieur le ministre, quels seront les engagements du Gouvernement pour ce magnifique projet de société : faire de la France un pays de lecteurs ? (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM et sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale. Madame Bannier, je vous remercie pour cette question extrêmement importante parce qu’elle touche à la première de nos priorités. En effet, parmi nos priorités, il y a l'école primaire, et, à l'intérieur de ce sujet, il y a la maîtrise du français écrit et oral.

La maîtrise du français oral, j'ai eu l'occasion d'en parler à propos de la réforme du baccalauréat et de la nouvelle épreuve orale.

La maîtrise du français écrit, le ministère en parle tous les jours au travers de différentes mesures, comme celle du dédoublement des CP et des CE1, mais aussi au travers de pratiques pédagogiques concrètes de lecture et, plus généralement, par l'encouragement de la pratique du livre. Plusieurs éléments vont dans cette direction.

Vous avez cité l'association Lire et faire lire. Je voudrais ajouter qu'il y a quelques semaines, à l'Académie française, nous avons lancé la campagne « Ensemble pour un pays de lecteurs », pour faire de la France une nation de lecteurs et donner un nouveau souffle à l'association Lire et faire lire : plus de 600 000 enfants bénéficieront de ces lectures à voix haute, grâce, vous l'avez dit, aux 17 000 bénévoles de plus de cinquante ans. Mon ministère encourage toutes les opérations de cette nature : je pense à l'opération « Silence, on lit ! », pilotée par Mme Danièle Sallenave, de l'Académie française, qui permet, dans de nombreux établissements, d'obtenir un quart d'heure de silence complet pour pouvoir lire. Nous encourageons aussi l'écriture car les deux vont de pair : l'opération « Labo des histoires » touche des dizaines de milliers d'enfants dans le cadre des activités scolaires et périscolaires.

Mon ministère agit en partenariat avec les associations pour que l'activité de lecture soit la plus forte possible. À cette fin, il est aussi en lien avec le ministère de la culture : avec ma collègue Françoise Nyssen, nous sommes mobilisés pour le renouveau des bibliothèques, y compris celles des écoles et des établissements. Le rapport d'Erik Orsenna va beaucoup nous aider, l'objectif étant de rendre disponibles les livres sept jours sur sept. Notre travail avec les éditeurs est également très important : nous distribuerons des volumes des Fables de La Fontaine au mois de juin prochain, avec des dessins d'un très grand illustrateur français. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)