15ème législature

Question N° 79
de M. Richard Ferrand (La République en Marche - Finistère )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Premier ministre
Ministère attributaire > Premier ministre

Rubrique > Parlement

Titre > bilan de la session extraordinaire

Question publiée au JO le : 10/08/2017
Réponse publiée au JO le : 10/08/2017 page : 2403

Texte de la question

Texte de la réponse

BILAN DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE


M. le président. La parole est à M. Richard Ferrand, pour le groupe La République en marche. (Exclamations sur les bancs du groupe LR. – Applaudissements sur les bancs du groupe REM.)

Plusieurs députés du groupe LR . Il est là !

M. Fabien Di Filippo. Oui, il est revenu !

M. Thibault Bazin. Il a retrouvé le chemin de l'Assemblée !

M. Aurélien Pradié. Quel bonheur !

M. le président. Mes chers collègues, seul M. Ferrand a la parole.

M. Richard Ferrand. Je me réjouis que cette prise de parole réveille l'opposition. À quelque chose malheur est bon ! (Applaudissements sur les bancs du groupe REM.)

M. Thibault Bazin. La France va bientôt se réveiller, elle aussi !

M. Richard Ferrand. Monsieur le Premier ministre, depuis plus de quarante-cinq jours maintenant, les députés du groupe La République en marche ont été élus par les Français…

M. Fabien Di Filippo. Les autres aussi !

M. Richard Ferrand. …pour que se concrétisent les engagements pris par le Président de la République dans le contrat qu'il a scellé avec la nation.

M. Patrick Hetzel. Où est le MODEM dans tout ça ?

M. Jean-Luc Reitzer. Le MODEM a disparu.

M. Richard Ferrand. Le 4 juillet dernier, les députés du groupe que j'ai l'honneur de présider ont accordé à l'unanimité leur confiance à votre gouvernement pour précisément apporter les solutions et les réponses aux défis de notre temps et de notre époque.

M. Fabien Di Filippo. C'est raté !

M. Richard Ferrand. Depuis, l'Assemblée nationale a examiné, amendé et, chaque fois avec une très large majorité, adopté neuf lois dans le but de libérer les énergies françaises et d'inventer de nouvelles règles aujourd'hui nécessaires.

M. Thibault Bazin. C'est du bla-bla !

M. Richard Ferrand. Parfois raillés, souvent sous-estimés, les « petits nouveaux » de notre groupe incarnent le renouvellement puissamment voulu par les Françaises et les Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe REM.)

M. Aurélien Pradié. Surtout vous !

M. Richard Ferrand. Nous sommes restés mobilisés, déterminés à soutenir l'action du Gouvernement, malgré la charge du calendrier parlementaire et certaines manœuvres dilatoires. (Exclamations sur les bancs des groupes LR et FI.)

M. Fabien Di Filippo. Surtout de la part de vos vice-présidents ! Balayez devant votre porte !

M. Richard Ferrand. C'est pour nous tous un motif de fierté.

Monsieur le Premier ministre, vous avez pu mesurer à l’occasion de cette session extraordinaire la solidité de votre majorité, de votre majorité rassemblée, avec des énergies venues d’horizons différents mais toutes cimentées par un projet ambitieux.

Plusieurs députés du groupe LR . La question !

M. Richard Ferrand. Pouvez-vous nous préciser votre stratégie de mise en œuvre des futures étapes du contrat avec la nation, notamment votre stratégie budgétaire, qui incarnera les choix politiques de transformation, loin de tout…

M. le président. Je vous remercie, monsieur Ferrand. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Monsieur le député, jamais une assemblée n'avait compté en son sein depuis 1958 autant de nouveaux députés.

M. Fabien Di Filippo et Mme Danièle Obono . Merci !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Jamais une session extraordinaire n'avait donné lieu à l'examen d'autant de textes et d'autant d'amendements,…

Mme Danièle Obono. Et jamais à autant d'échecs !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. …ainsi qu'à autant d'heures passées à discuter en séance publique, de jour comme de nuit, l'ensemble des textes.

Mme Clémentine Autain et Mme Danièle Obono . Pour 1,7 million d'euros !

M. Pierre Cordier. Quand il était député, il ne venait jamais !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Jamais, je crois, dans une session extraordinaire, autant de parlementaires n'avaient participé aux échanges, y compris pendant les séances de nuit. Cela peut sembler indifférent à un certain nombre d'élus sur ces bancs : je pense au contraire que c'est important car c'est à l'honneur du Parlement. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM. - Exclamations sur les bancs des groupes LR, NG, GDR et FI.)

M. Daniel Fasquelle. C'est pour cela que vous n'étiez jamais là !

M. Edouard Philippe, Premier ministre . Vous avez, au cours de cette session extraordinaire, examiné plusieurs textes : prorogation de l'état d'urgence, deux projets de loi, ordinaire et organique, visant à rétablir la confiance dans la vie politique, un projet de loi d'habilitation relatif à la place de la négociation dans l'entreprise. Bref, des textes importants ont été soumis à votre examen. Il peut s'expliquer que ce travail intense ait produit, chez l'ensemble des parlementaires,…

M. Aurélien Pradié. De la fatigue ! Pas nous !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Voilà, peut-être même un peu d'énervement, monsieur le député. (Applaudissements sur les bancs du groupe REM.)

Vous m'avez interrogé sur la suite.

M. Christian Jacob. Quelle belle question !

M. Edouard Philippe, Premier ministre . Eh bien, la suite, à la rentrée, après ces quelques jours de vacances, sera évidemment marquée par l'examen du budget pour 2018.

M. Jean-Luc Mélenchon. Pour notre malheur !

M. Jean-Luc Reitzer. L'heure de vérité arrive !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Vous savez que la procédure budgétaire prévoit de très nombreuses heures et de très nombreuses journées d'examen du projet de budget qui sera présenté à l'Assemblée.

M. Thibault Bazin. Non à la hausse de la CSG !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Je veux vous dire, monsieur le député, que le budget qui sera présenté sera caractérisé par le souci constant de s'inscrire dans les orientations et les engagements pris par le Président de la République.

Plusieurs députés du groupe FI . L'austérité !

M. Edouard Philippe, Premier ministre . Ce sera le cas s'agissant du renforcement du budget de la défense,…

M. Thibault Bazin. Cela commence mal !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. …de celui de la justice,…

M. Fabien Di Filippo. Cela commence mal aussi !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. …probablement aussi de celui de l'enseignement supérieur, bref, de l'ensemble des domaines…

M. Christian Jacob. Et l'augmentation de la CSG, aussi ?

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Monsieur le président Jacob, vous aurez l'occasion de vous faire entendre. (Applaudissements sur les bancs du groupe REM.) Vous aurez l'occasion de vous faire entendre dans un débat organisé et d'échanger des arguments plutôt que des invectives.

M. Fabien Di Filippo. Pas de mépris, s'il vous plaît !

M. Edouard Philippe, Premier ministre . Tout cela se passera très bien. Et je m'en réjouis d'ailleurs. (Mêmes mouvements.)

M. Jean-Luc Mélenchon. Vos histoires de famille, on s'en fout !

M. Edouard Philippe, Premier ministre . Les orientations du Président de la République seront tenues. Des réformes d'ensemble, de fond et de structure, seront proposées à la représentation nationale pour que l'argent des Français soit mieux utilisé pour atteindre les objectifs qui ont été fixés.

Les impôts seront diminués.

Plusieurs députés du groupe LR . Et l'augmentation de la CSG ?

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Eh oui, les impôts seront bien sûr diminués, et je ne comprends pas que vous n'applaudissiez pas, mesdames et messieurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe REM.) Enfin, si, je comprends très bien, et je trouve cela désolant.

M. Bastien Lachaud. Nous n'applaudissons pas non plus !

M. Pierre Cordier. Il faudra des actes, pas des mots !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Autrement dit, mesdames et messieurs les députés, l'examen du budget sera intense, vous le voyez, mais il s'inscrira encore une fois dans une volonté de réformer profondément notre pays. Baisser les impôts, mettre en place les réformes de structure, maîtriser la dépense, donner les moyens à l'ensemble des priorités qui ont été définies par le Président de la République : voilà les objectifs qui sont les nôtres.

M. Jean-Marie Sermier. Des mots ! Des mots !

Mme Danièle Obono. Et le partage des richesses ?

M. Alexis Corbière. Les 5 euros, vous les rendrez ?

M. Thibault Bazin. Et il ne faut pas oublier les ruraux !

M. Jean-Luc Reitzer. Alain Juppé doit souffrir !

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Voilà ce qui sera soumis à votre examen et à votre discussion. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)