15ème législature

Question N° 800
de M. Jean-Charles Taugourdeau (Les Républicains - Maine-et-Loire )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Porte-parole du Gouvernement
Ministère attributaire > Porte-parole du Gouvernement

Rubrique > presse et livres

Titre > entretiens du Président de la République avec la presse

Question publiée au JO le : 11/04/2018
Réponse publiée au JO le : 11/04/2018 page : 2693

Texte de la question

Texte de la réponse

ENTRETIENS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AVEC LA PRESSE


M. le président. La parole est à M. Jean-Charles Taugourdeau, pour le groupe Les Républicains.

M. Jean-Charles Taugourdeau. Monsieur le Premier ministre, dimanche soir, le Président de la République sera interrogé par M. Plenel, patron de Mediapart. En principe, les présidents de la République ont toujours été interrogés par des journalistes faisant autorité, sur le plan moral, dans le monde de la presse. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe LR.)

M. Éric Coquerel. Scandaleux !

M. Jean-Charles Taugourdeau. Pourquoi dis-je cela ? Les réseaux sociaux font quand même état de quelques relations sulfureuses de M. Plenel !

M. Fabien Roussel. Et Dassault, il n'a rien fait ?

M. Jean-Charles Taugourdeau. Je ne citerai aucun nom, respectant la présomption d'innocence. En revanche, je rappelle qu'en son temps, M. Plenel a soutenu les assassins de onze membres de l'équipe olympique israélienne aux Jeux olympiques de Munich, en 1972.

M. Pierre Cordier. Eh oui !

M. Jean-Charles Taugourdeau. Savez-vous également, monsieur le Premier ministre, que, dernièrement, M. Plenel a sciemment fraudé le fisc, en appliquant son propre taux de TVA ? Et qu'il a fait lui-même du lobbying, en 2015, pour faire passer un amendement fiscal rétroactif, dans le but d'effacer sa fraude à la TVA ? Il s'agissait de 4 millions d'euros, tout de même ! (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe LR.)

Monsieur le Premier ministre, les Français ont besoin de savoir si M. Plenel est un contribuable exemplaire, comme la loi l'exige pour tout citoyen.

M. Adrien Quatennens. Et vous ?

M. Jean-Charles Taugourdeau. En clair, a-t-il payé la totalité de sa dette de TVA ? Si non, pourquoi, et grâce à qui ?

M. Jean-Paul Lecoq. Ça mérite bien une réponse du Premier ministre !

M. Hubert Wulfranc. Et Fillon ?

M. Jean-Charles Taugourdeau. Je souligne quand même que, pour quelques milliers d'euros de dettes fiscales, on fait déposer le bilan à des artisans, des commerçants ou des agriculteurs. (Applaudissements et « Bravo ! » sur les bancs du groupe LR.)

Monsieur le Premier ministre, vous avez déclaré, en janvier dernier, votre volonté de lutter contre les fraudes portant atteinte au civisme fiscal et de dénoncer publiquement les fraudeurs, au nom de l'exemplarité. Je ne doute pas de votre détermination.

Dans ce cas, monsieur le Premier ministre, pensez-vous que M. Plenel soit la bonne personne face au Président de la République, dimanche soir ? (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur quelques bancs du groupe UDI-Agir.)

M. Pierre Cordier. Elle est belle, l'exemplarité !

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement.

M. Pierre Cordier. Personne d'autre ne voulait y aller !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, merci pour ce bel exercice de communication. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Maxime Minot. Il parle de communication !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État . Que vous consacriez votre question à la communication du Président de la République est révélateur du fait que, pour vous, la forme l'emporte sur le fond. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

Mme Amélie de Montchalin. Très bien !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État . C'est révélateur du fait que, pour vous, celui qui pose les questions importe plus que les réponses données aux interrogations légitimes des Français. (Mêmes mouvements.) C'est révélateur du fait que, pour vous, un bon mot et une caricature tiennent lieu de politique. C'est finalement la révélation de l'absence de projet qui est la vôtre. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. – Exclamations prolongées sur les bancs du groupe LR.)

Le Gouvernement et le Président de la République sont au travail, au contact quotidien des Français. Nous dialoguons, nous discutons. C'est parfois difficile parce que nous avons engagé un exercice de transformation en profondeur du pays, dont je comprends qu'il vous mette mal à l'aise et que vous l'ayez maintes fois repoussé lorsque vous étiez aux responsabilités. (Huées sur les bancs du groupe LR.)

C'est ce travail de pédagogie et d'explication que le Président de la République fera à deux reprises cette semaine, chez Jean-Pierre Pernaut jeudi et face à Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel dimanche soir.

M. Pierre Cordier. Ce n'est pas la question !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État . Nous ne choisissons pas les journalistes. C'est la liberté de la presse, à laquelle, je l'espère, chaque parlementaire sur ces bancs est viscéralement attaché. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

Parce que, monsieur le député, ce n'est pas la qualité de celui qui pose la question, mais bien la réponse qui importe.

Plusieurs députés sur les bancs du groupe LR . Et alors ?

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État . Et les Français, je le sais, seront nombreux à écouter le Président de la République, jeudi et dimanche soir, pour l'entendre expliquer le travail engagé il y a bientôt un an, un travail de transformation en profondeur que j'ai l'honneur de porter comme porte-parole du Gouvernement…

Mme Valérie Boyer. Il rame !

M. Philippe Vigier. Ouh !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. …et que, sur ces bancs, les trente et un ministres portent chaque jour, dans leur domaine de compétences. Parce que lorsque nous transformons l'éducation, nous transformons le modèle économique, lorsque nous travaillons sur les questions environnementales, nous travaillons à la culture, lorsque nous faisons du logement, nous travaillons au transport. (Exclamations sur les bancs des groupes LR et UDI-Agir.)

Tout est lié, monsieur le député.

Mme Bérengère Poletti. Finissez !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État . Venez débattre avec nous, plutôt que de rester sur vos caricatures. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM ainsi que sur quelques bancs du groupe UDI-Agir. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

Mme Valérie Rabault. Il n'a rien dit, mais il l'a bien dit !