15ème législature

Question N° 805
de M. Philippe Latombe (Mouvement Démocrate et apparentés - Vendée )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires européennes
Ministère attributaire > Affaires européennes

Rubrique > Union européenne

Titre > Union européenne et Hongrie

Question publiée au JO le : 11/04/2018
Réponse publiée au JO le : 11/04/2018 page : 2697

Texte de la question

Texte de la réponse

UNION EUROPÉENNE ET HONGRIE


M. le président. La parole est à M. Philippe Latombe, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.

M. Philippe Latombe. Madame la ministre auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères chargée des affaires européennes, dans son discours à la Sorbonne du 26 septembre dernier, le Président de la République prenait la pleine mesure de la nécessité d'une nouvelle ambition européenne. Je le cite : « l’idée [d'Europe] demeure, et son ambition doit être la nôtre ». La réélection du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, pour un troisième mandat consécutif, et la victoire incontestable de son parti, avec vraisemblablement une majorité des deux tiers au Parlement hongrois, souligne, s'il en était besoin, la montée en puissance d'idées qui fragilisent cet idéal européen et qui en éloignent une bonne partie de nos concitoyens. Cela doit nous inquiéter et nous engager à agir.

En effet, ces discours populistes prospèrent notamment sur les échecs de la gouvernance européenne, par exemple sur le dossier de la gestion des frontières de l'Union.

Le groupe MODEM, issu de la famille politique la plus engagée dans la promotion de notre projet européen, a historiquement défendu une approche intégrée des enjeux de sécurité aux frontières de l'Union. Cela passe par une véritable protection de nos frontières extérieures qui ne peut avoir de réalité sans une totale solidarité entre États membres, une solidarité dont nous n'avons pas été témoins jusqu'ici – en atteste la non-gestion de la crise des réfugiés de 2015.

Comme sur tant d'autres sujets, c'est par l'affirmation de l'Union que nous trouverons des solutions à la hauteur des enjeux. La France doit être à l'initiative sur ce chemin. Dans le contexte que nous connaissons tous, marqué par les différents épisodes électoraux chez nos voisins européens et les insuffisances manifestes de l'Union dans ces domaines, pouvez-vous nous dire, madame la ministre, quelle sera la stratégie de la France pour atteindre notre objectif d'une Europe responsable, solidaire et rassurante ? (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM.)

M. Éric Straumann. Vous pouvez répéter la question ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre chargée des affaires européennes.

Mme Nathalie Loiseau, ministre chargée des affaires européennes. Monsieur Latombe, dimanche dernier, le Fidesz, parti de Viktor Orbán, a remporté pour la troisième fois les élections législatives en Hongrie – une victoire nette. Cette victoire a fait suite à une campagne électorale axée sur la question migratoire, où les outrances et les approximations ont été nombreuses.

M. Maurice Leroy. Comme dans toutes les campagnes électorales !

Mme Nathalie Loiseau, ministre. Cette victoire survient au moment où la Hongrie ne respecte pas ses obligations en matière d'accueil des demandeurs d'asile, obligations décidées par le Conseil de l’Union européenne. Aujourd'hui, la Hongrie et deux autres pays de l'Union sont renvoyés devant la Cour de justice de l’Union européenne pour non-respect de leurs obligations en matière de relocalisation.

Nous allons donc poursuivre avec la Hongrie un dialogue franc et exigeant. L’Union européenne ne se résume pas au marché unique ni à l'argent du Fonds de cohésion, versé aux pays qui le demandent.

M. Éric Straumann. En Hongrie, il y a 4 % de chômage !

Mme Nathalie Loiseau, ministre. Lorsque survient un afflux de migrants, comme en 2015, tous les États membres doivent se montrer solidaires.

Nous devons reconstruire une Europe capable de faire face aux questions migratoires. Pour cela, il faut travailler davantage avec les pays d'origine, pour faire en sorte que les plus jeunes et les plus dynamiques des Africains trouvent un avenir sur leur continent. Mais quand un afflux de migrants touche l'ensemble de l’Union européenne, il faut que tous les pays fassent preuve de davantage de responsabilité et de solidarité, au profit de tous. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)