SOUTIEN AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES
M. le président. La parole est à Mme Nadia Ramassamy, pour exposer sa question, n° 908, relative au soutien aux énergies renouvelables.
Mme Nadia Ramassamy. Ma question d'adresse à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire. Le Gouvernement semble vouloir agir en faveur de la transition mais, en dépit de ses ambitions, le développement des énergies renouvelables accumule les retards. Trop de freins nuisent à leur croissance : autorisations longues et complexes, multiples recours des opposants.
Outre l'enjeu vital de la transition écologique, la question de la souveraineté industrielle demeure centrale. Nos filières industrielles couvrent, dans notre propre pays, moins de 25 % de la fabrication des énergies électriques. Dans l'éolien, 80 % des turbines sont fabriquées par des industriels étrangers. Or il n'y a pas de souveraineté sans souveraineté énergétique. Aussi faut-il mener une politique de soutien efficace à ces énergies.
Enfin, la transformation de nos modes de consommation, de transport et de production ne doit pas être l'apanage d'une minorité de privilégiés. Notre pays dispose de véritables gisements en matière d'énergies renouvelables, en métropole et dans les outre-mer. Nos façades maritimes offrent un potentiel d'énergies marines. L'ensoleillement favorise le déploiement du photovoltaïque. Pourquoi ne pas donner la priorité aux énergies renouvelables les plus rentables, comme l'hydroélectrique, au lieu de favoriser l'éolien, qui pollue les sols et détruit les paysages ? J'aimerais savoir ce que le Gouvernement compte entreprendre pour développer une politique de soutien cohérente et efficace aux énergies renouvelables.
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire.
Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Madame la députée, vous avez interrogé Mme Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire. Ne pouvant être présente, elle m'a chargée de vous répondre. À la suite de l’adoption de la loi relative à l'énergie et au climat, le Gouvernement a soumis à consultation publique, le 20 janvier dernier, la programmation pluriannuelle de l'énergie – PPE – et la stratégie nationale bas-carbone. Ces documents précisent l'ambition du Gouvernement et son plan d’action pour atteindre les objectifs nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’évolution du mix énergétique. L’atteinte de ces objectifs passe évidemment par une accélération du déploiement des énergies renouvelables, avec une multiplication par deux de l'éolien et par cinq du solaire.
Dès 2018, plusieurs concertations ont été conduites afin d’identifier et de mettre en œuvre des mesures structurantes pour lever les freins au développement des filières de l’éolien, du solaire, de la méthanisation et de la biomasse. Ce travail de soutien aux énergies renouvelables se poursuit. Une nouvelle réunion ministérielle au sujet du développement harmonieux de l’éolien s'est tenue le 18 décembre dernier, à l’occasion de laquelle ont été annoncées plusieurs mesures concrètes pour renforcer l’acceptabilité de l’énergie éolienne sur l’ensemble du territoire tout en maîtrisant les risques et les nuisances, qu'il s'agisse des procédures d'installation ou du travail sur le démantèlement des éoliennes.
Comme vous le soulignez, cette transition doit également être un vecteur de dynamisation économique. La filière éolienne, que vous mentionnez, représentait 18 200 emplois en 2018, soit une croissance de près de 15 % depuis 2016. Malgré l'absence de grand turbinier français, de nombreux acteurs industriels ont réussi à se positionner dans la filière, notamment dans la fabrication des composants et dans l'assemblage. Des centaines d'entreprises produisent ainsi des composants vendus aux grands fabricants étrangers d'éoliennes.
Enfin, la PPE prévoit d'augmenter la production de chaleur renouvelable de 40 à 60 % par rapport à 2016. Pour cela, le fonds chaleur, géré par l’ADEME – Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie – a été porté à 307 millions d'euros dès 2019 et sera renforcé pour atteindre 350 millions cette année. La PPE prévoit un soutien important à la filière du biogaz, avec une enveloppe de près de 9,7 milliards d'euros sur la durée de la programmation. La production d'énergies renouvelables thermiques fait ainsi l’objet d’une attention particulière du Gouvernement, qui soutient de façon équilibrée le développement de toutes les énergies renouvelables.
M. le président. La parole est à Mme Nadia Ramassamy.
Mme Nadia Ramassamy. Je vous remercie de votre réponse, madame la secrétaire d'État. On lit souvent que l'énergie éolienne ne devrait pas être privilégiée par rapport à d'autres énergies renouvelables. C'est la raison pour laquelle je vous demande si le Gouvernement pourrait accélérer les études portant sur les autres énergies renouvelables, moins nocives pour la population, et donner la priorité, comme je l'ai évoqué, à l'hydroélectrique, l'ensoleillement et les façades maritimes. Ces énergies pourraient de surcroît constituer un important gisement d'emplois, pour l'hexagone comme pour les outre-mer.