15ème législature

Question N° 990
de Mme Claire Guion-Firmin (Les Républicains - Saint-Barthélemy et Saint-Martin )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Éducation nationale
Ministère attributaire > Éducation nationale

Rubrique > outre-mer

Titre > préparation de la rentrée scolaire à Saint-Martin

Question publiée au JO le : 13/06/2018
Réponse publiée au JO le : 13/06/2018 page : 5925

Texte de la question

Texte de la réponse

PRÉPARATION DE LA RENTRÉE SCOLAIRE À SAINT-MARTIN


M. le président. La parole est à Mme Claire Guion-Firmin, pour le groupe Les Républicains.

Mme Claire Guion-Firmin. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, permettez-moi tout d'abord d'avoir un mot d'encouragement pour tous les élèves de Saint-Martin qui s'apprêtent à passer leurs examens dans des conditions plus que difficiles. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur plusieurs bancs des groupes GDR et NG.) En novembre dernier, vous êtes venu pour la rentrée scolaire où 65 % des élèves étaient présents ; la rentrée de janvier en comptait 80 %. En prévision de la prochaine rentrée, les autorités anticipent une baisse des effectifs. Or, il est impossible d'établir précisément le nombre d'élèves à scolariser. Quelques établissements resteront fermés, et nous savons que ceux qui seront ouverts ne pourront décemment accueillir les élèves. Par exemple, le lycée professionnel accueille ses étudiants ; mais il n'est pas aux normes et le restaurant pédagogique a été détruit.

Dès lors, il me semble irresponsable d'affirmer qu'à Saint-Martin la rentrée scolaire sera normale, même si c'est bon pour la communication. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.) En 2020, il a été prévu de construire un nouveau collège d'une capacité de 900 places, mais qu'adviendra-t-il des élèves entre-temps, sachant que votre directeur de projet et d'éducation prévoit une étude d'impact de trois ans ? Où sont les huit Algécos promis depuis sept mois ? Il est de notre devoir d'assurer à notre jeunesse la possibilité de prendre sa juste place dans la société. Cela passe nécessairement par une éducation réussie, dans un système qui lutte contre les inégalités, pour reprendre vos propos.

Monsieur le ministre, à trois mois de la rentrée, quelles garanties pouvez-vous apporter à la communauté éducative pour la rassurer quant aux moyens mis en œuvre pour accueillir tous les élèves, dans des conditions dignes et assurant l'égalité des chances ? (Applaudissements sur les bancs des groupes LR, UDI-Agir, NG, GDR, ainsi que sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale. Madame la députée, je vous remercie pour votre question, qui porte également sur un sujet très important. Face à une catastrophe naturelle, l'unité nationale est nécessaire pour faire face et apporter des réponses de manière pragmatique. C'est, à mon sens, ce qui s'est passé. Dès le lendemain de l'ouragan, je me suis rendu sur place avec le Président de la République, pour constater les dégâts qui étaient extrêmement importants. Aucun territoire des Caraïbes touché par cet ouragan n'a réagi aussi vite que l'État français. Comme vous l'avez rappelé, je suis retourné à Saint-Martin, au mois de novembre, avec le Premier ministre, pour la rentrée scolaire. Nous avions constaté que bon nombre de progrès avaient été faits, puisque nous avions réussi à faire revenir environ 85 % des professeurs et 80 % des élèves.

Le recensement des élèves qui seront présents lors de la prochaine rentrée est terminé. La meilleure des nouvelles que je peux vous annoncer, c'est que 95 % des élèves scolarisés en 2017-2018 seront présents pour l'année scolaire 2018-2019. Cela signifie bien que le climat de confiance est revenu, grâce au travail considérable que nous avons accompli, à la hauteur de dégâts eux-mêmes considérables. Le programme de réparations a permis d'assurer l'essentiel : la scolarisation de tous les élèves présents, comme nous l'avions souhaité avec le Premier ministre, dès le lendemain des vacances de la Toussaint. Lors du Comité interministériel qui s'est tenu le 12 mars dernier, nous nous étions fixé collectivement un objectif : le retour de 95 % élèves à la rentrée prochaine.

Au-delà des premières interventions d'urgence, un plan pluriannuel d'investissements – un PPI – proposé par le délégué interministériel permettra de financer intégralement la construction de quatre écoles et d'un collège pour 26 millions d'euros et d'une salle omnisports pour 6 millions d'euros. Nous sommes pleinement mobilisés. La solidarité nationale a fonctionné, de façon à offrir une rentrée aussi normale que possible après une telle catastrophe naturelle. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)