Michelin
Question de :
M. Filleul Jean-Jacques
- SOC
Question posée en séance, et publiée le 5 mars 1997
M. le president. La parole est a M. Jean-Jacques Filleul.
M. Jean-Jacques Filleul. Monsieur le ministre de l'industrie, n'oubliez pas qu'en quatre ans le nombre de chomeurs s'est accru de plus de 300 000.
M. Charles Ehrmann. Avec vous, il avait double !
M. Jean-Jacques Filleul. Par ailleurs, un plan social vient d'etre annonce par Michelin: 1 445 suppressions de postes sont programmees, dont 287 a Joue-les-Tours, en Indre-et-Loire, des postes sont concernes a Clermont-Ferrand et a La Chapelle-Saint-Luc.
Le cynisme de cette hemorragie d'emplois se mesure a l'aune des benefices de l'entreprise: 3 milliards en 1995, autant en 1996. Comment le Gouvernement cautionnera-t-il un tel plan, qui vise, a travers les conventions FNE et les contrats de conversion, a faire payer la rentabilite de l'entreprise par les contribuables ? Michelin enrichit ses actionnaires et les salaries s'appauvrissent. C'est intolerable ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le president. La parole est a M. le ministre de l'industrie, de la poste et des telecommunications - dont j'espere qu'il sera plus bref que precedemment.
M. Franck Borotra, ministre de l'industrie, de la poste et des telecommunications. Monsieur le depute, l'evolution de la competitivite de Michelin est directement liee aux problemes du secteur automobile.
Les constructeurs automobiles sont engages dans une politique de reduction de leurs couts ils font peser sur les equipementiers, en particulier sur les constructeurs de pneus, l'effort de reduction des couts. Toutes ces entreprises doivent donc suivre le mouvement pour rester competitives. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)
L'industrie pneumatique est aujourd'hui soumise a une concurrence mondiale; Michelin confrontee a cette concurrence sur tous les continents doit necessairement augmenter sa competitivite. Au cours des dernieres annees, cette entreprise a redresse sa situation financiere, particulierement degradee. Elle a notamment reussi a reduire sensiblement sa situation d'endettement pour faire face a la concurrence qui va s'accroitre dans les prochaines annees. Elle a l'intention de proposer au comite central d'entreprise - il se reunira le 6 mars -, un projet d'adaptation des effectifs qui s'appuie sur l'amenagement et la reduction du temps de travail, sur des mises a la retraite progressives et sur l'utilisation d'une convention FNE. Cette entreprise cherche a s'adapter aux conditions d'une concurrence qui va, helas ! aller croissant dans les prochaines annees. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique et du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre.)
M. Maxime Gremetz. Et les hommes ?
Auteur : M. Filleul Jean-Jacques
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Caoutchouc
Ministère interrogé : industrie, poste et télécommunications
Ministère répondant : industrie, poste et télécommunications
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 mars 1997