Réponse publiée le 7 février 2006

Le New York Police Département (NYPD) a développé au début des années 1990 un ensemble de stratégies novatrices de lutte contre la criminalité, connues abusivement sous le vocable « tolérance zéro ». Dans ce contexte, trois idées sous-tendent l'action des services de police : la théorie des fenêtres brisées, le CompStat et le principe de tolérance zéro. La théorie des fenêtres brisées prétend qu'une vitre cassée est le premier signe de la dégradation d'un quartier. Si elle n'est pas réparée, la fenêtre entière, puis la maison et le quartier seront à leur tour dégradés. Après quoi, les vendeurs de drogues, les sans-abri et de multiples délinquants investiront ces quartiers. Le rôle de la police est donc d'intervenir aussitôt qu'un premier fait est constaté, fût-il mineur. Il s'agit par conséquent, dans le cadre général de la lutte contre le crime, de renforcer les missions de tranquillité publique et de police de proximité. Le CompStat (ou statistiques informatisées) est la véritable pierre angulaire du dispositif. Au-delà de l'outil informatique d'aide à la décision à partir d'une analyse particulièrement pointue des statistiques criminelles hebdomadaires, c'est surtout une méthode de management dans laquelle tous les policiers doivent être responsables et comptables devant les New-yorkais de l'état du crime dans leur ville. Le principe de tolérance zéro, qui s'intègre donc dans une stratégie globale de lutte contre le crime, tend à imposer l'ordre dans les quartiers par une application particulièrement rigoureuse de la loi.