Situation du groupe Walor
Question de :
M. Pierre Cordier
Ardennes (2e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 29 mai 2024
SITUATION DU GROUPE WALOR
Mme la présidente . La parole est à M. Pierre Cordier.
M. Pierre Cordier . Monsieur le Premier ministre, l’industrie traditionnelle est la grande oubliée de votre chasse aux investisseurs.
M. Maxime Minot . C'est vrai !
M. Pierre Cordier . Que faites-vous pour soutenir l’industrie lourde, celle de la forge, de la fonderie, de l'usinage et de la sidérurgie, dont les clients rompent leurs contrats pour se fournir en Chine ?
M. Fabien Di Filippo . Enfin une question intéressante !
M. Pierre Cordier . Dernier exemple en date, le groupe Walor, qui fabrique des bielles pour moteurs thermiques dans les Ardennes, à Bogny-sur-Meuse et à Vouziers. Depuis son rachat par le groupe allemand Mutares, 250 salariés craignent de perdre leurs emplois car les grands équipementiers automobiles français, Renault et Stellantis en tête, ont décidé d’acheter des bielles à bas coût à l’étranger.
M. Maxime Minot . Eh oui !
M. Fabien Di Filippo . Un pays qui ne produit plus est condamné !
M. Pierre Cordier . Lorsque la fin des moteurs thermiques à l'horizon de 2035 a été décidée, le Gouvernement avait promis que les entreprises qui fabriquent les pièces de ces moteurs seraient accompagnées. Les Américains, les Chinois et les Indiens continuent de produire des moteurs thermiques, dont nous avons notamment besoin pour les poids lourds. C'est à eux que nous devrons les acheter quand nos usines auront fermé ! Parce que votre gouvernement veut donner des leçons au monde entier et passer pour le plus vertueux, il laisse notre industrie traditionnelle mourir.
Avec Jean-Luc Warsmann, nous avons écrit à deux reprises au ministre chargé de l’industrie, qui ne nous répond pas. Ferez-vous pression sur les constructeurs Renault et Stellantis pour qu’ils maintiennent leurs commandes dans les Ardennes ? Repousserez-vous l’échéance de 2035 pour permettre aux entreprises de s’adapter et de sauver les emplois de notre territoire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – M. Jean-Philippe Tanguy applaudit aussi.)
Mme la présidente . La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée du numérique. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LR.)
M. Olivier Marleix . Quel rapport ?
Mme Marina Ferrari, secrétaire d'État chargée du numérique . Vous nous interrogez sur la situation du groupe Walor, que vous connaissez mieux que personne. Un nouvel actionnaire a repris la société. Nous sommes en lien avec lui pour l'accompagner dans cette opération. Vous demandez comment le Gouvernement entend soutenir les industries traditionnelles face à la révolution qu'elles affrontent. Sachez qu'il entend accompagner la mutation de l'industrie française. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.) La politique que nous conduisons depuis 2017 porte d'ailleurs ses fruits, puisque nous avons concédé des baisses d'impôts de production massives pour libérer l'économie, à hauteur de 30 milliards d'euros, ce qui a permis de relancer l'activité.
M. Maxime Minot . Vous n'avez pas écouté la question !
Mme Marina Ferrari, secrétaire d'État . Le baromètre industriel de l'État de 2023 dénombre 201 ouvertures nettes d'usines en France, dont 57 nouveaux sites industriels, contre 176 l'année précédente. Je sais que vous menez des travaux sur ce sujet depuis de nombreuses années. Vous étiez dernièrement, dans votre département, à l'inauguration d'Electro-Sphère, première usine de reconditionnement d'appareils électroménagers du Grand Est, dont il faut saluer l'implantation.
Nous continuons de travailler pour la compétitivité de nos entreprises en investissant dans les secteurs clés de l'industrie, notamment dans la deeptech, qui favorisera demain les transferts de technologie. Je rappelle, enfin, que pour la cinquième année consécutive, la France est le pays le plus attractif d'Europe pour les investissements étrangers. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe LR.)
M. Maxime Minot . Arrêtez votre cinéma ! C'est du pipeau !
Mme Marina Ferrari, secrétaire d'État . C'est la preuve que notre politique de réindustrialisation fonctionne. Je sais que vous serez à nos côtés pour la défendre. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)
Mme la présidente . La parole est à M. Pierre Cordier.
M. Pierre Cordier . Vous présenterez vos arguments aux 250 salariés des sites ardennais que j'ai cités. En réalité, avec Emmanuel Macron, vous roulez pour la Chine ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur plusieurs bancs du groupe RN. – Protestations sur les bancs du groupe RE.) Nous l’avons constaté lors de la venue du président chinois en France il y a quelques jours. François-Xavier Bellamy est le seul à avoir vu juste sur votre politique (Rires et exclamations sur plusieurs bancs du groupe RE) : la fin du moteur thermique en France est le plus beau cadeau que l’on puisse faire aux Chinois. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
Mme la présidente . La parole est à Mme la secrétaire d'État.
Mme Marina Ferrari, secrétaire d'État . Nous ne roulons ni pour la Chine, ni pour les États-Unis. Notre objectif est d'assurer la réindustrialisation de la France et de renforcer la souveraineté nationale et européenne. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.) Je vous invite à venir travailler avec nous au niveau européen. Donnons-nous tous ensemble les moyens de développer l'industrie ! (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR.)
M. Pierre Cordier . Venez dans les Ardennes !
Auteur : M. Pierre Cordier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Entreprises
Ministère interrogé : Numérique
Ministère répondant : Numérique
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 29 mai 2024