Question de : Mme Josiane Corneloup
Saône-et-Loire (2e circonscription) - Droite Républicaine

Mme Josiane Corneloup appelle l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur le métier de perfusionniste en France. Les perfusionnistes, souvent oubliés, occupent une place indispensable lors du déroulé des chirurgies cardiaques. Spécialistes de la circulation extracorporelle (CEC) ces derniers prennent en charge les fonctions respiratoire et cardiaque des patients contribuant à leur survie. On compte quelque 300 perfusionnistes pour environ 39 000 patients bénéficiant d'une CEC. Toutefois, ces perfusionnistes, ne possédant pas de formation initiale commune, voient leur expertise dévalorisée et leur statut rattaché au métier d'infirmier. Tout en sachant que la désertification de ce métier représente une mise en danger de la chirurgie cardiaque, elle lui demande donc si la création d'un statut national encadrant la pratique du métier est envisagée par les autorités publiques.

Réponse publiée le 1er juillet 2025

La fonction de perfusionniste est actuellement exercée par environ 300 professionnels de santé auprès de patients bénéficiant de chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle. La fonction de perfusionniste implique l'exercice de missions spécifiques, identifiées par une fiche métier au sein du répertoire des métiers de la santé et de l'autonomie dans le cadre de la fonction publique hospitalière, en matière de chirurgie cardiaque et de circulation extracorporelle.  Au sein de la fonction publique hospitalière, les compétences particulières nécessaires à l'exercice de la fonction de perfusionniste sont reconnues et valorisées par le versement d'une nouvelle bonification indiciaire de 13 points aux infirmiers en soins généraux exerçant leurs fonctions à titre exclusif dans le domaine de l'électrophysiologie, de la circulation extracorporelle ou de l'hémodialyse, comme le prévoit le 2° de l'article 1er du décret n° 92-112 du 3 février 1992 relatif à la nouvelle bonification indiciaire attachée à des emplois occupés par certains personnels de la fonction publique hospitalière. La création d'une nouvelle profession de santé n'apparaît pas souhaitable pour les raisons suivantes : - cette fonction est exercée par des professionnels soignants de profils différents ce qui rend délicate la création d'une profession dont le socle ne serait pas commun. Surtout, créer une profession reviendrait à contraindre à un exercice spécifique alors qu'aujourd'hui cette fonction permet à des professionnels de diversifier leurs pratiques et leur trajectoire professionnelle ; - la création d'une nouvelle spécialité pour les infirmiers écarterait les professionnels non-infirmiers qui exercent aujourd'hui cette fonction et limiterait le vivier de recrutement ; - la création d'une profession dédiée aurait pour conséquence la création d'un monopole exclusif sur certains actes qui aurait pour effet de rigidifier les organisations de travail et, par conséquent, le système dans sa globalité. En effet, un monopole détenu par des effectifs limités pourrait amener à des situations de blocage et comporter un risque pour la continuité de l'activité des blocs opératoires. Dans le cadre du chantier de refonte du métier d'infirmier, les services du ministère travaillent à la reconnaissance des compétences particulières développées ainsi que des formations spécifiques effectuées par les professionnels. La fonction de perfusionniste sera intégrée à ces réflexions.

Données clés

Auteur : Mme Josiane Corneloup

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : Santé et accès aux soins

Ministère répondant : Santé et accès aux soins

Dates :
Question publiée le 8 octobre 2024
Réponse publiée le 1er juillet 2025

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