
Mission d’information sur les problématiques économiques de l’abattage dans le contexte de réduction des cheptels
Mercredi 18 septembre 2024, la commission des affaires économiques a créé une mission d’information relative aux problématiques économiques de l’abattage dans le contexte de la réduction des cheptels. Hélène Laporte (RN, Lot-et-Garonne) et Thierry Benoit (HOR, Ille-et-Vilaine) ont été désignés co-rapporteurs.
Selon le ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, la France compte, en 2024, environ 230 abattoirs de boucherie répartis sur l’ensemble du territoire. Les abattoirs ont un rôle majeur dans les filières animales et dans la chaîne alimentaire, constituant un point de passage obligé pour les animaux dont la viande est livrée à la consommation. Ce sont par ailleurs des acteurs essentiels de l’économie locale puisqu’ils peuvent représenter d’importants pourvoyeurs de services et d’emplois dans les territoires.
Toutefois, depuis plusieurs années, les abattoirs sont confrontés à une décapitalisation durable de la filière élevage (le nombre de vaches ayant par exemple diminué de plus d’un million entre 2016 et fin 2023), conduisant de fait à une importante baisse de leur activité, qu’il s’agisse des abattoirs publics ou privés.
Alors qu’une trentaine d’abattoirs pourraient encore fermer d’ici un an, les acteurs de la filière sont plus que jamais inquiets. L’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) estime, dans une étude prospective publiée au mois de juillet 2024, qu’à l’horizon 2035 « 23 % des sites [de la filière bovine] disparaîtraient, pour permettre aux abattoirs restants d’accroître leur productivité et donc de rester compétitifs sur les marchés ».
Dans ce contexte, la mission d’information souhaite étudier les problématiques économiques auxquelles sont confrontés les abattoirs français. Elle dressera notamment le bilan des différents plans abattoirs lancés par les précédents gouvernements et s’attachera à identifier les causes ayant conduit aux nombreuses fermetures d’abattoirs constatées depuis plusieurs années, avant de formuler des recommandations permettant d’améliorer la situation de la filière. Les rapporteurs devraient présenter leurs conclusions au cours du premier trimestre 2025 à l’issue d’un cycle d’auditions et de déplacements en région.