Rubrique > patrimoine culturel
Titre > Défendons les bouquinistes des quais de Seine à Paris !
M. Alexis Corbière attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur la disparition des bouquinistes des quais de Seine à Paris, menacés de délocalisation par la préfecture de police de Paris lors des jeux Olympiques 2024. Les bouquinistes sont l'une des principales attractions touristiques de la capitale, au même titre que la tour Eiffel ou encore le musée du Louvre. Ils apportent une vision pittoresque et charmante, fréquemment montrés dans les films comme une représentation de l'âme de Paris. Ils sont une invitation au voyage, comme pourraient l'être les artistes de la place du Tertre. Ces petites librairies à ciel ouvert sont installées depuis plus de 450 ans au cœur de la capitale et couvrent actuellement trois kilomètres de quais. Comme il est précisé sur le site de la ville de Paris, « plus de 200 bouquinistes proposent dans cette immense librairie à ciel ouvert plus de 300 000 ouvrages de tous genres et à tous les prix ». En 2019, ils ont par ailleurs obtenu leur classement au patrimoine culturel immatériel de la France, qui devait être le premier pas pour ensuite être en mesure de candidater au patrimoine immatériel mondial de l'UNESCO. Ainsi, la note émanant du ministère de la culture en 2019, indiquait qu'on ne pouvait « concevoir ni imaginer les quais parisiens sans leurs fameuses boîtes vertes et leurs propriétaires ». Pourtant, il semblerait désormais que ces trésors du patrimoine national soient grandement menacés et puissent disparaître définitivement. En effet, la mairie de Paris souhaite l'enlèvement de ces célèbres coffres verts, pour des mesures de sécurité, pendant les jeux Olympiques de l'été 2024, notamment pour la cérémonie d'ouverture qui se déroulera sur la Seine. La préfecture de Paris estime ainsi que près de 600 boîtes (sur 950) devront être enlevées par sécurité, face à la menace terroriste ou la violence urbaine. Or pour les bouquinistes, cela signifierait une perte financière sèche de 7 à 8 mois au total car il faudrait débuter le démontage des boites plusieurs mois avant l'évènement sportif. Ainsi, ces libraires n'auraient donc absolument aucune rentrée d'argent en pleine période touristique, quasiment inédite du fait des jeux Olympiques ! Avec déjà un salaire modeste compris entre 600 et 1 300 euros mensuels, il est absolument inenvisageable pour eux de se retrouver dans une telle situation qui aboutirait, pour une grande majorité, à une faillite économique. Une pétition a d'ores-et-déjà récolté plus de 170 000 signatures, des tribunes ont été relayées contre cette décision, incompréhensible pour beaucoup et ce combat a fait la une du grand journal le New-York Times. Face à cette mobilisation, la mairie de Paris propose comme solution transitoire de délocaliser, le temps des Jeux, les bouquinistes dans un village situé à côté de la place de la Bastille, la prise en charge de l'enlèvement et de la repose de toutes les boîtes, ainsi que la rénovation, à ses frais, des boîtes abîmées. Là encore, les libraires des quais s'y opposent, estimant que ce bois vieillissant représente toute l'histoire qui fait le charme de ces boîtes à livres vertes, que le démontage et le remontage des boîtes est trop aléatoire et que cette proposition de la ville est, à ce stade, beaucoup trop floue. Il est du ressort de Mme la ministre de trouver une solution rapide et concrète afin que les bouquinistes ne soient pas voués à disparaître. La culture ne peut être à ce point méprisée et passée au second plan derrière le sport, alors que l'un et l'autre devraient être traités par les pouvoirs publics de manière complémentaire. Il lui revient, avec la mairie de Paris, de trouver une issue alliant toute la sécurité que demande l'organisation de ces jeux Olympiques pour protéger la population et la préservation de cette promenade littéraire, représentée par les bouquinistes des quais de Seine. Ils sont un symbole, il ne faut pas le détruire ! Il souhaite connaître sa position en la matière.