Question au Gouvernement n° 1335 :
Industrie dans le Nord

16e Législature

Question de : M. Guy Bricout
Nord (18e circonscription) - Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires

Question posée en séance, et publiée le 15 novembre 2023


INDUSTRIE DANS LE NORD

Mme la présidente. La parole est à M. Guy Bricout.

M. Guy Bricout. En mars dernier, ma circonscription était touchée par une double annonce aux conséquences lourdes.

M. Maxime Minot. Eh oui !

M. Guy Bricout. Deux sites majeurs de l'industrie agroalimentaire ont décidé de fermer leurs unités de production : la sucrerie Tereos d’Escaudœuvres, qui représentait 120 emplois, et l'usine Buitoni Nestlé de Caudry, qui en comptait autant. En raison de leur caractère brusque et imprévu, ces fermetures ont eu un retentissement médiatique important et l'impact social a été considérable dans une région qui connaît un chômage très élevé.

En milieu rural, chaque usine qui ferme est un déchirement. Dans le Cambrésis, la mobilisation de l'ensemble des acteurs, qu'il s'agisse des salariés, des élus ou des syndicats, a été exemplaire. Nous avons eu de nombreux contacts et vous vous êtes déplacé trois fois, monsieur le ministre délégué chargé de l'industrie, et je vous en remercie. J'ai pu apprécier votre fermeté à l'égard des entreprises. Votre action a amorcé une dynamique qui a permis d'aboutir à la reprise, annoncée récemment, de la sucrerie Tereos d’Escaudœuvres – 350 emplois seront créés et 350 millions d'euros de travaux réalisés –, ainsi qu'au rebond industriel du Cambrésis, dans le cadre de l’initiative Territoires d'industrie. Depuis le mois de mars, plusieurs réunions avec les services préfectoraux – que je remercie – ont eu lieu afin d'identifier les entreprises éligibles. Cette politique est très prisée des industriels et les incite à investir.

En accord avec Nestlé, vous vous étiez engagé à ce que le site Buitoni de Caudry soit repris avant le 31 décembre. Mais il y a loin de l’annonce à la réalisation effective. Dès lors, qu'en est-il de l'avenir de ce site, tant en ce qui concerne les salariés que l'immobilier, car une usine vide est un drame pour un territoire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LIOT. – Mme Emmanuelle Anthoine applaudit aussi.)

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre délégué chargé de l’industrie.

M. Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie. Comme vous, au mois de mars, nous avons été frappés par les deux coups de tonnerre qui ont affecté votre territoire : l'annonce par Tereos de la fermeture de l'usine d’Escaudœuvres, puis, quelques jours après, celle par Nestlé de la fermeture de l'usine Buitoni.

Nous avons agi dans trois directions, en collaboration avec les élus locaux – le président de région et les maires – et les élus nationaux, que vous représentez. D'abord, nous avons exercé une pression maximale sur les entreprises afin qu'elles respectent leurs obligations sociales. Les deux PSE – plans de sauvegarde de l’emploi – ont été signés à l'unanimité par les organisations syndicales des deux entreprises.

Ensuite, nous avons dynamisé le territoire. Nous y avons investi dans le cadre du dispositif Rebond industriel, qui a permis d'identifier plusieurs projets. À eux seuls, ils créeront près de 200 emplois industriels dans le territoire du Cambrésis.

Enfin, nous avons recherché un repreneur pour chaque site. Fin août, l'entreprise belge Agristo a annoncé investir 350 millions d'euros pour créer 350 emplois dans l'usine de Tereos. Hier, l'entreprise Nestlé a annoncé entrer en négociation exclusive avec l'entreprise italienne Italpizza, le champion italien des pizzas surgelées.

À ceux qui n'aiment pas l'entreprise et à ceux qui détestent l'Europe sur ces bancs : deux grandes entreprises européennes choisissent la France, votre territoire.

M. Sylvain Maillard. Eh oui !

M. Roland Lescure, ministre délégué . C'est une leçon : la France est aujourd'hui attractive, elle attire des capitaux et des entrepreneurs qui souhaitent bénéficier de la qualité des employés français. Dans cinq ans, grâce à ces trois actions, nous aurons créé plus de 450 emplois industriels, soit autant que ceux qui avaient été détruits au cours des dix années précédentes. Nous agissons et cette politique donne des résultats. Pour finir sur une note un peu légère, on fera des frites belges et des pizzas italiennes. C'est quand même mieux que l'inverse ! (Sourires. – Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)

Données clés

Auteur : M. Guy Bricout

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Industrie

Ministère interrogé : Industrie

Ministère répondant : Industrie

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 novembre 2023

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