Question écrite n°1626 : Sur les inégalités de traitement des salariés du secteur social privé

16ème Législature

Question de : Mme Anaïs Sabatini (Occitanie - Rassemblement National)

Mme Anaïs Sabatini alerte M. le ministre de la santé et de la prévention sur les inégalités de traitement des salariés des métiers de l'accompagnement social et médico-social. Les décrets des 28 et 29 avril 2022 issus du Ségur de la santé ont revalorisé de 183 euros les revenus de certains salariés mais ont exclu les fonctions générales et administratives pourtant indispensables au bon fonctionnement de toute la filière socio-éducative. Ces salariés qui bénéficient souvent des rémunérations les plus faibles se sentent légitimement exclus du Ségur de la santé alors qu'ils ont un lien privilégié avec les jeunes et leurs familles qu'ils accompagnent au quotidien. Cette inégalité de traitement provoque des divisions et des tensions entre salariés et génère de l'anxiété et du mal être au travail. En excluant certains salariés, ces décrets de revalorisation salariale font naître chez les salariés laissés de côté le sentiment légitime d'être dévalorisés voire méprisés. Elle l'appelle ainsi à mettre fin à cette situation aussi injuste qu'incompréhensible en augmentant les salaires de l'ensemble des personnels des métiers du secteur social privé.

Réponse publiée le 29 novembre 2022

L'attractivité des métiers du secteur sanitaire, social et médico-social est une des priorités du Gouvernement, qui agit sur l'ensemble des leviers (accès à la formation continue, amélioration des conditions de travail et lutte contre la sinistralité, soutien à une politique salariale attractive). Le soutien de l'Etat aux revalorisations salariales représente plus de 12 milliards d'euros en 2022. Les plus récentes traductions ont été, en février dernier, via la conférence des métiers, l'annonce d'1,4 milliards d'euros supplémentaires pour étendre la hausse mensuelle de 183€ à la filière socio-éducative (donc aux professionnels des ESSMS des secteurs publics et privés, qui sont chargés, aux côtés des soignants, de l'accompagnement des personnes dans les différents secteurs de l'intervention sociale), et le 15 septembre dernier, l'élargissement des mesures de revalorisation du point d'indice aux salariés du secteur associatif, toutes professions confondues, avec une application rétroactive au 1er juillet. Ces décisions de revalorisation exceptionnelles avaient fait l'objet de travaux préparatoires qui ont largement associé les départements, les partenaires sociaux et les associations. Prises dans un contexte particulier, celui de la crise sanitaire, elles répondaient à une logique et ont été déployées à des périmètres sur lesquels il n'est pas prévu de revenir.  Le Gouvernement entend mener une action en profondeur afin de garantir l'égalité de traitement de tous les professionnels du secteur et améliorer durablement son attractivité. La conférence des métiers avait à ce titre été l'occasion de rappeler la nécessité de mettre en place un nouveau cadre conventionnel dans la branche du secteur sanitaire et social avec l'objectif de parvenir dans les meilleurs délais à la négociation d'une nouvelle convention collective unique, compte tenu des caractéristiques particulières de l'emploi dans le secteur social et médico-social. Pour soutenir le projet de convergence et de modernisation du cadre conventionnel de branche sur le secteur sanitaire et social privé à but non lucratif, une enveloppe de 500 millions d'euros a été dégagée. Les modalités de délégation seront expertisées en lien avec les départements, en fonction de l'avancée des négociations.  Des négociations salariales entre employeurs et employés se poursuivent dans différents champs, y compris sous l'égide du Gouvernement – c'est le cas en ce qui concerne les métiers de la petite enfance.  Enfin, l'attractivité ne se limite pas aux enjeux de rémunération, même s'ils sont incontournables. Répondre aux difficultés de recrutement, sécuriser les parcours, agir sur la formation, les reconversions et les conditions de travail… sont autant de leviers que le Gouvernement mobilise. Il s'agit d'une des actions prioritaires dans la feuille de route du ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.

Données clés

Auteur : Mme Anaïs Sabatini (Occitanie - Rassemblement National)

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions et activités sociales

Ministère interrogé : Santé et prévention

Ministère répondant : Solidarités, autonomie et personnes handicapées

Dates :
Question publiée le 27 septembre 2022
Réponse publiée le 29 novembre 2022

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