16ème législature

Question N° 1800
de Mme Violette Spillebout (Renaissance - Nord )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Enseignement supérieur et recherche
Ministère attributaire > Enseignement supérieur et recherche

Rubrique > ordre public

Titre > Blocage des universités

Question publiée au JO le : 01/05/2024
Réponse publiée au JO le : 01/05/2024 page : 3183

Texte de la question

Texte de la réponse

BLOCAGE DES UNIVERSITÉS


Mme la présidente . La parole est à Mme Violette Spillebout.

Mme Violette Spillebout . Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. À Lille, le président de l'université a courageusement annulé une pseudo-conférence de La France insoumise - en réalité un meeting déguisé, destiné à propager la haine et l'antisémitisme. (Vives protestations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)

M. Jean-François Coulomme. Menteuse !

Mme Violette Spillebout. Accusé de censure, il a été comparé, de façon abjecte, à un collaborateur nazi : nous lui apportons, ici, tout notre soutien. (Des députés des groupes RE et Dem se lèvent et applaudissent.) Merci, madame la ministre, d'avoir porté plainte.

À Sciences Po Paris ce sont, depuis plusieurs semaines, des insultes antisémites contre une étudiante, une salle rebaptisée « Gaza »,…

Mme Sarah Legrain . C'est le principe de la liberté d'expression !

Mme Violette Spillebout . …le blocage des cours, les pressions sur la liberté académique et, enfin, les mains rouges. Notre jeunesse se mobilise, et nous aussi : nous pensons à toutes les victimes palestiniennes, comme aux otages israéliens.

Mme Farida Amrani . C'est faux !

M. Jean-François Coulomme. Menteuse !

Mme Violette Spillebout . Mais ce n'est pas une raison pour accepter l'importation du conflit dans nos universités. Nous nous élevons contre les blocages menés par quelques extrêmes radicalisés qui empêchent les universités de fonctionner. Ils sont manipulés par certains de nos collègues du groupe LFI, ici présents, qui se croient tout permis, et qui attisent les braises. (Protestations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) Ne les laissons pas infiltrer les universités, pousser au soulèvement et instrumentaliser la situation à des fins électoralistes.

M. Arnaud Le Gall. Bla bla bla…

Mme Violette Spillebout. La liberté d'expression, le débat pluraliste et la sérénité au sein des universités sont bel et bien menacés. Nous voulons que celles-ci restent des lieux de savoir et qu'elles ne deviennent pas le terrain des luttes politiques ou de la terreur intellectuelle. (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)

Confirmez-vous, madame la ministre, que les sanctions pour antisémitisme n'ont pas été annulées par la direction de Sciences Po Paris ? Quelles mesures prenez-vous pour aider les chefs d'établissement à protéger, dans les universités, nos étudiants, nos enseignants et nos chercheurs ? (Des députés des groupes RE et Dem se lèvent et applaudissent.)

Mme Andrée Taurinya . Vous écrasez la démocratie. La terreur politique, c'est vous !

Mme la présidente . La parole est à Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche . Je réaffirme la position, simple et claire, qui est la nôtre : le débat, c'est oui ; le blocage, ce sera toujours non. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.) J'ai, comme vous, deux priorités. Tout d'abord, que nos étudiants puissent, dans les enceintes sacrées de nos universités, étudier dans de bonnes conditions. Que le cadre démocratique et républicain, ensuite, soit respecté.

Mme Sophia Chikirou. Donnez-en-leur déjà les moyens !

M. Philippe Gosselin . Incantations !

Mme Sylvie Retailleau, ministre . C'est pourquoi, lorsqu'elles présentent des risques de trouble à l'ordre public, des conférences sont annulées, comme c'était le cas à Lille.

Mme Andrée Taurinya . C'est vous le trouble à l'ordre public !

Mme Sylvie Retailleau, ministre . Des campus ont ainsi été évacués par les forces de l'ordre, à la demande des chefs d'établissement.

Mme Andrée Taurinya. Et vous, vous êtes complice !

Mme Sylvie Retailleau, ministre . Comme vous l'avez dit, certains irresponsables soufflent sur les braises.

M. Laurent Jacobelli . Ils sont ici !

Mme Sylvie Retailleau, ministre . Ils instrumentalisent le conflit et manipulent nos étudiants en les appelant au soulèvement.

M. Sébastien Rome. Ils sont libres ! Ce sont des grands garçons et des grandes filles !

Mme Sylvie Retailleau, ministre . La surenchère et l'outrance ne font pas de bien à notre démocratie : cela suffit ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.) Un président d'université a été comparé à un criminel nazi, et j'ai donc porté plainte pour injure publique à un agent public. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.) Des étudiants reprennent le symbole des mains rouges : nous devons condamner fermement ce geste (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES), même si je garde espoir qu'une partie de ces étudiants n'a peut-être pas mesuré sa portée et regrettera de l'avoir commis.

M. Philippe Gosselin . Vous les prenez pour des gamins ?

Mme Sylvie Retailleau, ministre . Mais les étudiants de Sciences Po sont de jeunes adultes instruits, qui ne peuvent pas se dissimuler derrière l'ignorance. Je confirme que les procédures disciplinaires concernant des faits antisémites, des faits graves, ne seront abandonnées, ni à Sciences Po Paris ni ailleurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)