Liaison ferroviaire Lyon-Turin
Question de :
Mme Marjolaine Meynier-Millefert
Isère (10e circonscription) - Renaissance
Question posée en séance, et publiée le 23 mai 2024
LIAISON FERROVIAIRE LYON-TURIN
Mme la présidente . La parole est à Mme Marjolaine Meynier-Millefert.
Mme Marjolaine Meynier-Millefert . Ma question s'adresse à M. le ministre délégué chargé des transports et j'y associe tous mes collègues de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est un chantier et non plus un projet : je veux évidemment parler de la ligne Lyon-Turin, à laquelle le Premier ministre a réaffirmé, la semaine dernière, son soutien politique et financier. Comme il l’a rappelé lors de sa visite dans la vallée de la Maurienne, cette infrastructure est d’un intérêt stratégique national et européen (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES) car elle facilitera le transport des biens et des personnes non seulement entre Lyon et Turin, mais dans l’ensemble du corridor méditerranéen qui relie l’Europe du Sud d’est en ouest, de Lisbonne à Kyïv. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE. – Mme Émilie Bonnivard applaudit aussi.)
Ce chantier permettra, à terme, de basculer les marchandises de 1 million de camions des routes vers le rail, soit une bouffée d’air pur pour les vallées alpines, qui seront moins polluées, et la preuve concrète que les développements économique et écologique peuvent, et doivent, aller de pair. Mieux encore, lorsque ce grand chantier rencontrera le projet du Président de la République de faire de Lyon l’hinterland du port de Marseille et de développer l’axe fluvial Méditerranée-Rhône-Saône jusqu’au Rhin, la région Auvergne-Rhône-Alpes deviendra le premier hub bas-carbone de l’Europe du Sud, confirmant sa position stratégique, et celle de la France, de carrefour européen ! (Protestations sur quelques bancs des groupes LFI-NUPES et Écolo-NUPES.)
L'affirmation répétée de l’engagement du Gouvernement en faveur du projet Lyon-Turin est nécessaire dans un dossier qui, par nature, se joue sur le temps long. Après les larges concertations organisées auprès des élus régionaux sur le phasage des accès et les récentes annonces sur le financement des études, la venue du Premier ministre confirme que le dossier, qui semblait bloqué en gare, est bel et bien « en marche » ! (Mêmes mouvements. – Sourires sur les bancs du groupe RE.)
Mme Mathilde Panot . Après les questions paillassons, les questions lobbyistes !
Mme Marjolaine Meynier-Millefert . Nous devons veiller à ce que la déclaration d’utilité publique, datée de 2013, n'expire pas. Ce signal fort doit conduire les élus concernés à anticiper le déroulement des travaux pour les accès nouveaux dans le cadre de la démarche de certification Grand Chantier. Le tunnel de base, dont nous espérons l’ouverture en 2030 ou 2032 au plus tard, pourra ainsi révéler tout son potentiel.
Comment le Gouvernement abordera-t-il les prochaines étapes du dossier ? L'État a promis d’engager le tour de table financier des accès et de connecter le projet au contrat de plan État-région (CPER) et aux infrastructures de transport régionales.
Plusieurs députés du groupe LFI-NUPES . Stop ! Le temps est écoulé !
Mme Marjolaine Meynier-Millefert . Pouvez-vous nous donner une vision du plan d’ensemble ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RE. - Mme Émilie Bonnivard applaudit aussi.)
Mme la présidente . La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports.
M. Patrice Vergriete, ministre délégué chargé des transports . Vous avez raison de rappeler les nombreuses vertus du projet Lyon-Turin (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LFI-NUPES), devenu réalité puisque le chantier compte désormais près de 40 kilomètres de galeries. Dans la perspective des prochaines élections, rappelons qu'il s'agit d'un projet européen, qui permettra de relier mieux encore tous nos pays et de développer les territoires. L'Union européenne est mobilisée puisqu'elle finance 40 % du projet.
Mme Mathilde Panot . La manifestation, c'est le 2 juin !
M. Patrice Vergriete, ministre délégué . Une demande lui a été adressée afin que cette participation atteigne 55 %. Comme vous le rappelez, le projet ferroviaire Lyon-Turin prévoit, à long terme, les accès et la désaturation du nœud ferroviaire lyonnais. Au mois de janvier, le Gouvernement est parvenu avec la région et les collectivités locales concernées à un accord sur le financement des études. Je salue cette mobilisation, qui a permis d'adresser à la Commission européenne une demande de financement à hauteur de 50 % des dépenses éligibles, l'État assumant les deux tiers restants du total. (M. Fabrice Brun s'exclame.)
En parallèle, l'État et la région Auvergne Rhône-Alpes se sont accordés sur un CPER particulièrement ambitieux en matière de mobilités : 1,4 milliard sera investi pour les territoires, dont 430 millions pour le ferroviaire et 322 millions pour les services express des régions métropolitaines. Ce sont deux nouvelles preuves concrètes de l'action du Gouvernement pour la décarbonation des mobilités. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)
Auteur : Mme Marjolaine Meynier-Millefert
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Transports ferroviaires
Ministère interrogé : Transports
Ministère répondant : Transports
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 mai 2024